Sur les incidents de Kobada et de Chiakabougou : Le Directeur de la société AGG s’explique

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Dans cet entretien, M. Sékou Konaté, rappelle l’historique de leur cohabitation avec les populations et surtout avec les orpailleurs. En effet, Kobada est situé à 200 km de Bamako, dans le cercle de Kangaba. Selon notre interlocuteur, les premiers incidents se sont déroulés en avril 2013 mais n’avaient jamais atteints l’ampleur du 03 juillet dernier tant à Chiakabougou, Niêwouleni, Kobada, Madina et autres villages environnants. Les dégâts causés par ces graves incidents, explique notre interlocuteur, sont estimés à plus de 1 200 millions de FCFA occasionnant la mise  en chômage technique du personnel qui rase déjà les murs et les bailleurs depuis la Bourse de Toronto, ont décidé de fermer le robinet. Entretien.

 


Mali Demain : Qu’est ce que AGG ? Depuis quand est-elle au Mali ? Qu’est ce qu’elle a fait ?
M Sékou Konaté: AGG est arrivée au Mali en 2006- après avoir racheté le permis de COMINOR S. A, une société française qui avait commencé les travaux de recherche à Kobada. Nous avons continué les travaux de recherche jusqu’en 2012. Les dépenses pour ces travaux nous ont coûté 1 milliard 700 millions de FCFA de 2006 à 2012. En fait, nos problèmes ont commencé en 2012 suite à ‘envahissement de notre permis par des milliers d’orpailleurs venus de divers horizons. Mieux, j’ai adressé une correspondance le 21 janvier 2013 l’informant de la situation.  Depuis cette date, nous sommes dans une turbulence jusqu’au 03 juillet dernier, pas de repis bien qu’ayant 20 gendarmes présents pour la sécurisation des biens et du personnel.
Arrivée d’une mission de la Gendarmerie Nationale
Aussi, le 19 avril 2014, une mission de la Gendarmerie est arrivée sur le site dans le but de sensibiliser les orpailleurs. Rien n y fait. Ensuite, il y  a eu un arrêté interministériel interdisant l’orpaillage du 15 mai au 30 octobre. Les orpailleurs n’ont pas obtempéré.
La patrouille des gendarmes du 03 juillet dernier, visait à constater l’application de cet arrêté. De ce pas, ils demandèrent aux orpailleurs d’arrêter les activités, en vain. C’est ce qui va jeter l’huile sur le feu puisque les forces de sécurité seront attaquées. C’est là où il y a eu morts d’hommes lorsque les orpailleurs ont essayé d’attaquer le camp d’AGG après avoir brûlé l’usine pilote tout en progressant sur le « QG » de la société.
Arrivée au camp d’AGG, les gendarmes ont essayé de repousser une marée humaine en tirant en l’air afin de dissuader les envahisseurs, en vain. Ceux-ci ont continué à avancer en tirant à balles réelles. Une véritable scène de guerre. La riposte des gendarmes qui ont perdu un élément, l’Adjudant Dao, qui se voient contraints d’utiliser des balles réelles pour se défendre afin de se frayer un chemin. En cours de minutions, les gendarmes ont pu malgré tout, évacuer le personnel (dont un Canadien, un Ghanéen ainsi que le chef du camp et autres) en se frayant un chemin pour se rendre à Sélingué.
Nous sommes en phase de recherches
Nous sommes en phase de recherche et non une exploitation minière proprement dite. En clair, lorsqu’on est  à la phase recherche, le capital,est enlevé au niveau de la Bourse de Toronto moyennant les résultats des travaux de recherche. Donc, tous les résultats sont envoyés à Toronto pour la Bourse.
Nous n’avons jamais extrait de l’or de 2006 à 2014
Ce qui est clair, c’est que nous n’avons pas atteint la phase d’exploitation. Et pour arriver à ce stade, il faut présenter une étude de faisabilité à la quelle nous nous attelions. Une fois que cette étude est validée par le département des Mines, un Permis d’Exploitation sera délivrée après les études de faisabilité. Donc, nous n’avons jamais extrait de l’or de 2006 à 2014. Et pour cause !
Par exemple, lorsqu’on demande un titre minier, il est valable pour trois ans renouvelables deux fois. Donc la durée du Permis est de neuf ans. Au bout de neuf ans, si une étude de faisabilité n’est pas faite, l’Etat adresse une mise en demeure. Mais au paravent, la société peut présenter des doléances retard sur l’étude de faisabilité, dans ce cas, le gouvernement lui donne un an supplémentaire pour pouvoir présenter l’étude de faisabilité. Dans notre cas, nous avons été envahis par des orpailleurs qui nous ont empêchés à travailler depuis 2012.
Les conséquences des évènements du 03 juillet 2014
Les conséquences des évènements du 03 juillet dernier, risquent de faire peur aux investisseurs, de faire perdre les actions d’AGG au niveau de la bourse et cela équivaut à un retard dans le projet.

Mali Demain : Pouvez-vous être plus explicite sur les conséquences de cette crise ?
M. Sekou Konaté : Il y a eu des pertes de nos actions, retard du projet et ralentissement des investissements.
AGG compte continuer ce projet

Mali Demain : Que comptez-vous faire donc ?
M. Sékou Samaké
 : AGG dans sa politique actuelle compte continuer mais faudrait-il que l’Etat s’assume pour mieux sécuriser nos installations et notre Permis. Nous comptons continuer le projet malgré tout ce qui s’est passé comme incidents avec surtout l’accompagnement de l’Etat du Mali.
L’Etat ne gagne rien avec ces orpailleurs
Ce projet n’est pas unilatéral mais bilatéral puisque l’Etat devient un actionnaire. Ce qui est déplorable, c’est que l’Etat ne gagne rien avec ces orpailleurs mais ceux qui les poussent à la violence et aux manquements des textes et accords. Pire, l’environnement se détruit de jour en jour, l’insécurité s’installe, la prolifération des armes, le banditisme, les maladies et autres. En tout cas, tout ce qui rend désagréable la vie d’une personne, s’est réuni là-bas.
Enfin, présentement, nous avons mis tout le personnel en chômage technique puisque nos bailleurs sont allergiques de nous envoyer de l’argent ici suite aux incidents du 03 juillet dernier.
Les pertes sont énormes et s’élèvent à plus d’un milliard de FCFA.
Propos recueillis par Bokari Dicko

Encadré :
La terre appartient aux communautés qui l’occupent

Le code Minier datant de 1999, article 59 précise que : « Nul droit de recherche ou d’exploitation découlant des titres miniers ne vaut sans le consentement du (des)propriétaire (s) foncier (s), de ses (leurs) ayants-droit en ce qui concerne les activités impliquant la surface ou ayant un effet sur celles-ci ».
Celui de 2012 répète la même chose en son article 73. Mieux, l’article 60 précise que : « En l’absence du consentement du propriétaire foncier ou de ses ayants-droit, celui-ci peut se voir imposé, conformément à la règlementation en vigueur et moyennant une adéquate et préalable indemnisation, l’obligation de laisser effectuer les travaux sur a propriété et de ne pas les entraver… ». Le code 2012 répète la même chose en son article 74.
En clair, tous les codes miniers se sont inspirés du Code Domanial et Foncier en son article 43 qui indique : «  Les droits coutumiers exercés collectivement ou individuellement sur els terres non immatriculées, sont confirmées. Nul individu, nulle collectivité, ne peut être contraint de céder ses droits si ce n’est pour cause d’utilité publique et moyennant une juste et préalable indemnisation. Nul ne peut en faire un usage prohibé par les lois ou par les règlements ». Cela veut dire que les occupants sont les propriétaires des terres.
Le Pacte International relatif aux droits civils et politiques des Nations Unies dans sa première partie et dans son article Un alinéas 2  dit que : « … en aucun cas, un peuple ne pourra être privé de ses propres moyens de substances ».

A propos des incidents sur les sites d’orpaillage de Kobada, Chiakabougou, Forogo, Madina et Niêwouleni (9/10)
Les Ministres des Mines et de la Sécurité Intérieure aux bancs des accusés
Tout s’est embrasé le 03 juillet qui a vu de graves affrontements ayant opposés des orpailleurs (toutes catégories) et les Gendarmes dépêchés pour sécuriser le site de la société African Gold Group (AGG). Le bilan est trop lourd : des morts et des blessés de part et d’autre. Cette affaire qui alimente depuis lors, les débats tant au sommet de l’état que dans les communes de Kanioko et de Nouga, le bilan a exaspéré les populations, surtout des élus du cercle de Kangaba et non les moindres. Au moment où nous bouclons cette édition, une pétition et non la moindre, circule dans toute la région aurifère sud-ouest du Mali pour dénoncer le mode d’octroi des Permis d’exploitation à des sociétés minières et aussi, demander le départ des Ministres des Mines et celui de l’Intérieur et de la Sécurité. Votre journal a tenté de comprendre. Lire l’enquête de Bokari Dicko.
La goutte d‘eau qui a débordé le vase est le fameux arrêté interministériel N°1663 du 06 juin 2014 qui interdit au cours de la période hivernale toute activité d’orpaillage sous toutes ses formes sur les sites miniers du Mali. Il faut rappeler que cet arrêté a été signé par les Ministres des Mines, de l’Intérieur et de la Sécurité, de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement et de la décentralisation et de la Ville. En clair, selon nos informations, c’est l’application de cet arrêté qui a mis le feu à la poudre le 03 juillet dernier sur le site de Chiakabougou qui a causé d’énormes dégâts et des morts d’hommes dont un gendarme sur le « QG » d’AGG.
« Faux », rétorquent des élus de la localité dont le député et différents maires tant de Nouga que de Kanioko. Selon des témoignages recueillis ça et là : « Tout est partie du fait que des gendarmes avaient réclamé aux orpailleurs de payer la sommes de 10 000FCFA.  Nous avons refusé puisque lors de la visite du gouverneur de Koulikoro, cette situation a été soulignée et le chef de l’exécutif a dit que cela n’est pas normal. Depuis lors, après réunion de nos vieux, de ne plus payer un Kopeck aux gendarmes ».
Au niveau de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (grande muette), on se refuse de se prononcer sur l’affaire dite de « Kobada », « mais une enquête minutieuse est ouverte afin de situer les responsabilités et il est fort à parier que des sanctions vont tomber », nous confie un haut gradé qui a requit l’anonymat. Aussi, les mêmes sources indiquent qu’une enquête a été ouverte au niveau de la Direction Générale de la Gendarmerie pour situer les responsabilités dans cette affaire qui fait couler beaucoup de salive et d‘ancre. Ainsi donc précisent nos informations, les gendarmes de Koulikoro ont été relevé le 01 juillet dernier depuis que la Direction Générale a enregistré des plaintes et rumeurs de comportements de certains éléments qui seront remplacés par une cinquantaine venus de Bamako, une façon pour la hiérarchie de calmer les esprits. Peine perdue, car, la tension était à son comble et le clash
arrivera le 03 juillet sur le site de Chiakabougou qui n’est autre que le lieu de dortoir composé de huttes et cases de fortune. En tout cas, nos sources persistent en précisant que : « sur demande de la société AGG (lettre N°003/SK du 03 avril 2013 et N°00369/MM-SG du 04 avril de la même année), demandant au Ministère de la Sécurité, l’interdiction sans délai de l’accès au site d’orpaillage et la saisie des matériels sur son permis de recherche. Ainsi de l’année 2013 jusqu’au 18 avril 2014, une accalmie trompeuse a régné sur le site même si toute cette période a été marquée par des rencontres, des négociations et la société AGG avait même concédé un couloir aux orpailleurs pour leur permettre de mener leur activité sans certains appareils sophistiqués ». Mais, malgré cette concession, précisent nos sources, « le 19 avril 2014, les orpailleurs envahissent le site d’AGG et s’attaquent aux gendarmes. Au cours des affrontements, malheureusement un orpailleur a perdu la vie et trois gendarmes ont été blessés. Pour protéger le site et les gendarmes au Qg d’AGG, un renfort fort 87 éléments a été envoyé. Ce renfort était composé, à en croire nos sources d’un élément d’Intervention, de M2diation et d’Investigation ». Pire, indiquent nos sources : « Un mois plus tard, plus précisément le 23 mai 2014, ces orpailleurs clandestins se sont organisés et de nouveau envahi le site d’AGG. Un renfort de cinquante gendarmes de Bamako, a été envoyé de nouveau pour sécuriser le site. Pendant ces évènements, les orpailleurs clandestins ont indexé les gendarmes de faire la sélection autorisant certains à s’installer sur le site moyennant le payement d’une somme forfaitaire. Pour couper court à toutes ces allégations et rumeurs, le Directeur Général a décidé de relever les gendarmes de Koulikoro par ceux de Bamako le premier juillet 2014 ».
L’exécution de l’arrêté interministériel provoque le clash
A en croire nos informations proches de la Direction Générale de la Gendarmerie : « Le 03 juillet 2014, en exécution à l’arrêté interministériel N°2014-1663/MM-MEEA-MDV du 06 juin 2014, relatif à l’interdiction de l’activité d’orpaillage pendant la période hivernale, au cours d’une patrouille de routine, les gendarmes ont surpris des orpailleurs sur une partie du site d’AGG. Dans leur tentative de leur faire déguerpir et mécontents de cette mesure, les gendarmes ont été l’objet dans un premier temps de lapidation. Sans riposter aux provocations, ils ont été instruits par la hiérarchie de se retirer dans leur base située à environ 05 km. Les orpailleurs dans leur acharnement et armés de fusil de chasse, de gourdins et de tout objet de toute sorte, ont compris que ce repli était considéré comme une faiblesse et ont suivi les gendarmes jusque dans leur base. Cette insurrection a fait un mort et treize gendarmes
blessés. Cette action est la confirmation d’une intention nourrit en amont. En plus du gendarme tué et les blessés, les orpailleurs ont mis le feu au camp et détruit tout le matériel d’AGG. Compte tenu du manque d’infrastructures sur le site, la mission était obligée de venir dormir à Sélingué pour ensuite continuer les opérations les 4,6 et 7 juillet 2014 en fouillant les villages de Niêwouleni, Chiakabougou, Kobada et Diaban. Ces différentes opérations ont permis l’interpellation de 83 personnes avec des fusils de chasse. Certains matériels d’AGG ont été également retrouvés dans ces villages. Il est à signaler que Chiakabougou n’est pas un village car n’ayant pas de chef de village et des conseillers. C’est un assemblement de huttes faites de bois de bambou et de plastique noire. C’est un endroit crée de toute pièce par les orpailleurs clandestins nationaux et étrangers, ou on peut trouver 30 000 personnes dans
des conditions sanitaires déplorables (promiscuité et insalubrité des sites, consommation de stupéfiants, d’alcool, prostitution…), dégradation de l’environnement (utilisation de produits chimiques, perturbation des sols et dégradation des terres) ».
Enfin, en guise de rappel, « la Gendarmerie n’assure que els missions régaliennes de l’état par sa présence sur toute l’étendue du territoire nationale afin de veiller à la sureté publique, assurer le maintien de l’ordre et l’exécution des lois », nous a-t-on rassuré à la Direction Générale.
Des témoignages qui accablent les forces de sécurité

« Il y a eu bel et bien des tirs des gendarmes… »
Selon le député de Kangaba, l’honorable Mamoutou Kéïta, il y a eu bel et bien « des tirs des gendarmes sur les populations à Chiakabougou, Forogo, Kobada, causant des morts et des blessés. Aussi, au cours de leur visite (une délégation de parlementaires de l’AN sur les lieux), ils ont constaté des maisons, des boutiques brulées. Le Ministre de la Sécurité, Général Saada Samaké affirme avoir donné ordre aux forces de sécurité de tirer sur les populations. Au cours de ces opérations, la réalité est que les gendarmes fouillaient les concessions soit disant pour chercher des objets volés sur le QG d’AGG. En tout cas, il y a eu vols d’argent et d‘or dans les maisons visitées ».


Les Ministres SAADA et BOUBOU ont nié les faits
Poursuivant ses déclarations, le député de Kangaba dira que : « le PM a reçu les Ministres des Mines et celui de la Sécurité pour confirmer ou infirmer les accusations graves de pillages, de blessés et de morts de populations occasionnées par la descente des gendarmes. Ce que Saada et Dr Boubou nieront. J’en ai eu honte de leurs propos. Pire, l’arrêté interministériel dont il est question n’est jamais parvenu aux administrateurs et élus que nous sommes afin que nous informions et sensibilisons nos populations. Il y a eu une politique de deux poids, deux mesures qui a causé des morts et blessés ».
Les gendarmes n’ont jamais jeté de morts dans des puits…
Par contre nos informations proches de la Gendarmerie indiquent que les « Gendarmes n’ont jamais jeté de morts dans des puits et mieux, leur mission qui était destinée à la commune de Nouga, a été étendue que celle de Kanioko où des objets volés sur le QG d’AGG ont été retrouvé et aussi, plus de 80 personnes ont été arrêtés. Nous mènerons jusqu’au bout cette affaire grave, la première du genre dans notre contrée de paix. Aussi, l’Audit de Permis s’impose et rapidement pendant que le Ministre Boubou traîne sciemment les pieds pour des raisons qu’il sait. Tout comme le retrait du permis d’AGG après neuf ans de recherches, motus bouche cousue. Je rappelle que là où les gendarmes ont intervenu à Chiakabougou se trouve dans le Permis M6 appartenant à MAIFA MINING COORPRATION dont le propriétaire avait signé un protocole d’accord avec des orpailleurs interdisant l’utilisation des pelleteuses et autres Bennes».
Sur 83 individus, le PR de la Commune III a élargi 71 personnes et présenté 12 devant le juge d’instruction 
Au moment où nous bouclons cette édition, le Procureur de la République de la Commune III du District de Bamako, à qui le dossier a été confié, a donné le dossier à un juge d’Instruction qui a élargi 71 personnes et 12 autres ont été présentés devant le parquet. C’est ainsi, précisent nos sources que le juge a libérées, trois personnes et écrouées neuf autres à la Maison d’Arrêt de Bamako-Coura.
Le Président du Conseil de Cercle de Kangaba
Il s’agit de M. Bakary Kéîta, qui sans ménagement charge les forces de sécurité qu’il accuse d’avoir tiré sur des orpailleurs désarmés. « C’est fort de ces nouvelles que le Préfet m’a appelé afin que nous nous rendions sur le terrain. Au même moment, il nous a été signalé un mort et de six blessés graves au cours des affrontements de Chiakabougou. Parmi ces blessés, un décèdera sur le site, les autres ont été acheminé difficilement sur Bamako via Sélingué ».
Des renforts qui sèment la terreur
« Grande a été notre surprise, le Préfet et sa délégation seront renvoyés par les gendarmes. Sur le chemin de retour, nous rencontrerons des renforts qui sèment la terreur sur leur passage puisque avons trouvé des maisons brulées, saccagées et même un vieux vivant sur les lieux depuis plus de 15 ans a témoigné sur ces exactions.
L’implication des gendarmes dans la gestion des sites va provoquer le clash
C’est l’implication des gendarmes qui ont institué une autre mode de gestion des sites en contradiction avec celle préétabli par les Tombolomas qui va exaspérer les rancœurs et créer les incidents du 03 juillet dernier. Certes depuis 2012, il régnait un climat lourd mais cela s’est aggravé par les méthodes de ceux qui sont censés nous protéger. En fait, c’est le mode de gestion des Placers qui a été dénaturé par des clandestins appuyés par des forces de sécurité. Sinon, jamais des clandestins n’ont tenté de s’opposer aux Tombolomas, représentants des villages. En tout cas, avec ces Placers ou Tombolomas à Kagoyo, Dèguèdenou, Koflatiè, Dabalen, Baladougou, Niçewouleni, Kobada, il n y a jamais eu de problèmes graves de gestion de sites.
Des clandestins qui dictent leurs lois aux autochtones
La présence des forces de sécurité a crée le désordre dans l’organigramme des sites où les clandestins dictent leurs lois aux autochtones. Le comble. Et lorsqu’il y a eu l’attaque du 03 juillet, ces clandestins ont disparu dans la nature. De nos jours, nos populations sont persécutées, leur liberté de mouvements sont limités par des patrouilles de forces de sécurité alors que les pouvoirs publics doivent travailler à créer un climat de confiance et de sérénité entre porteurs d’uniforme et les populations. De nos jours, la présence de ces forces de sécurité crée l’instabilité, l’insécurité».
Quant au maire adjoint de Kobada, M. Sidiki Camara, « ils ont été bafoués par les agissements des forces de sécurité qui ont foulé aux pieds les autorités locales ».
Ce sont des clandestins qui sont à la base de l’attaque du QG d’AGG
Selon M. Kanda Diawara, il a été halluciné par l’ampleur de la riposte des forces de sécurité contre les populations à Chiakabougou, Forogo, Madina, Kobada, alors que ce sont des clandestins composés à majorité d’étrangers qui sont à la base de l’attaque du « QG d’AGG » où ils ont tout brûlé et saccagé et même tué un gendarme en mission. « C’est une rébellion armée qui a été déclenchée par des gens. Cela est inadmissible » a martelé un cadre au département des Mines.
La représentante des femmes à Kobada
Selon la représentante des femmes de Kobada, ils ont été surpris par l’ampleur de la descente des gendarmes sur leur village qui faut-il el rappeler a accueilli et des gendarmes que le personnel d’AGG contraint à quitter leur « QG ». Il y a eu des boutiques éventrées, des maisons brûlées. Cela, nous n’avons pas compris alors que ce sont des clandestins qui sont à la base de l’attaque des Gendarmes.
Les gendarmes accablés
Qu’il s’agisse des populations que des élus, tous accusent les gendarmes d’abus. Et pour cause, tout est partie selon nos informations, du refus des orpailleurs de payer une somme forfaitaire de 10 000FCFA par personne et par jour aux forces de sécurité, soit plus de 4 millions de FCFA mensuellement. Donc, le fait que les orpailleurs aient refusé de payer 2500FCFA au lieu de 10 000FCFA, que le clash est arrivé le 03 juillet dernier. Le bilan est lourd, un orpailleur tué tout comme un gendarme et des blessés. Selon nos informations, l’arrivée des renforts qui avaient pour mission de retrouver les objets volés au QG d’AGG, a tourné cauchemar, expliquent des élus locaux.
Les gendarmes ont été attaqués sur le QG d’AGG
Pourtant des sources proches de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale, martèlent que : « Les gendarmes ont été attaqué sur la base d’AGG qui excédé ont tiré pour se frayer un chemin. Mieux, aucune habitation n’a été brûlée, ni détruite plutôt des habitations de fortune érigées par les orpailleurs o plus de 3000 personnes pouvaient vivre. Ce qui se dit sur Chiakabougou est un montage grotesque pour nuire à l’image des forces de sécurité ». Les mêmes sources indiquent que « les clandestins ont bravé les forces de sécurité avec l’appui de chasseurs armés jusqu’aux dents. Une vraie rébellion armée. Et aussi, la descente des gendarmes a permis de retrouver des objets volés à Chiakabougou à Niêwouleni sans compter des embuscades tendues aux renforts. En tout cas, les gendarmes ont tout fait pour éviter l’affrontement. En vain ». Pour la petite histoire, précisent nos sources, la mission des gendarmes
a permis de saisir plus de 4100 machines de tous les calibres dont plus de 3400 appartiennent à des étrangers et seules 700 sont tenues par des nationaux, pourtant interdites dans l’orpaillage. Enfin, il s’avère que les activités d’orpaillage permettent d’engranger des recettes de plus de 120 millions de FCFA par mois et où l’Etat n’encaisse un Kopeck.


Le chef de village de Kobada déboussolé

M. Tatouma Diawara qui a découché pour échapper aux gendarmes selon lui, est déboussolé suite aux dégâts causés dans son village et la chasse à l’homme qui a suivi le saccage du QG d’AGG. « Avec l’arrivée d’AGG sur notre sol où nous pratiquons l’orpaillage depuis plus de deux siècles, nous n’avons plus d’espoir puisque l’autorité sur qui nous comptons, a décidé de les défendre urbi torbi », a déclaré le chef de village.
Le porte-parole des jeunes confie que « ce sont des dizaines de kilogrammes d’or sans compter des sommes importantes d’argent qui ont disparus dans les maisons pillées et détruites ».
Quant au maire adjoint de Kanioko, il déplore que depuis les incidents graves du 03 juillet, aucune autorité n’est venue les rendre visite afin de s’enquérir de leur situation. « Nous avons été bafoué pourtant, nous avons toujours respecté l’autorité ».
Pour Malamine : « l’orpaillage, n’a rien gâté dans leurs activités agricoles. Ce qui s’est passé ici, est une manière pour les auteurs et commanditaires de saboter le pouvoir d’IBK », a laissé entendre cet habitant.


AGG et ses investissements partis en fumée

African Gold Group (AGG) est une société Canadienne, spécialisée dans l’extraction des minerais, surtout l’or et côté à la Bourse de Toronto. De nos jours, avec les incidents du 03 juillet dernier, ont provoqué la chute libre des actions de la société AGG à Toronto (Canada). D’ailleurs, le personnel a été mis en chômage technique en attendant que les bailleurs envoient d’autres fonds pour la reprise des activités. En tout AGG de nos jours, se trouve dans de grandes difficultés financières. Il reste comment cette société pourra remonter la pente dans un milieu qui lui très hostile. « Pourtant, elle n’est pas la seule à détenir de Permis », nous confie un villageois.
Bokari Dicko

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