Le pétrole à portée de main : Le premier forage est attendu en fin d’année

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Le Mali va bientôt voir jaillir le pétrole de ses terres après l’avènement du coton et de l’or. Une chance pour l’Etat de pouvoir réduire la facture des hydrocarbures qui frôle les 300 milliards de FCFA par an.

our Mamadou Simpara, Directeur général sortant de l’AUREP, les préparatifs du forage d’exploration sur le bloc 4 du bassin de Taoudénit sont dans leur phase finale. En effet, la société de joint venture Eni-Sipex, opérateur sur ledit bloc, est en train de finaliser les contrats avec des sociétés de services dans le cadre d’appels d’offres internationaux. Les contrats à attribuer portent sur les volets génie civil, aviation, équipements de forage, assistance au forage et sécurité.

Selon les autorités locales, les opérations engagées en 2008 sous l’égide  du duo  Eni-Sipex dans le Nord du pays ont consisté à faire des sondages sismiques sur les blocs 1, 2, 3, 4 et 9 attribués dans le bassin de Taoudénit. Dans le bassin de Nara, les firmes Afex Global et Glenore ont déjà terminé l’acquisition des données géophysiques aéroportées, ce qui couvre la phase d’acquisition des données sismiques en trois dimensions. Le ministère des Mines et la société de joint venture Eni-Sipex, détentrice des droits sur le bloc 4 ont, dès le début des opérations de recherche, approché les autorités administratives et politiques locales pour les informer à travers des conférences. La société Eni-Sipex a aussi mis en place un dispositif social d’accompagnement des populations locales dès la phase d’exploration par l’équipement des hôpitaux de Tombouctou et de Goundam, ainsi que la réalisation de forages d’eau équipés.

Il est stipulé dans la Convention pétrolière que " pendant la période d’exploitation, la société, en concertation avec les communautés locales, mettra en place un programme de développement socio-économique qu’elle financera. Le programme consistera notamment en l’identification, la formulation et la mise en œuvre d’actions dans les domaines non limitatifs ci-après : éducation et formation, santé et développement communautaire, alimentation en eau potable, protection de l’environnement et reboisement, assainissement et désenclavement ".

Ainsi, pour pousser les multinationales à investir au Mali, l’AUREP a signalé qu’il existe plusieurs types de conventions. Parmi lesquelles la convention de partage de la production, une convention qui permet à l’État  d’entrer dans le capital de la société  de production à hauteur de 10 à 20 % et il participe au partage du bénéfice calculé après un prélèvement de 65 à 80% sur le prix de vente, au titre du " cost oil " c’est-à-dire les coûts engagés pour la recherche et l’exploitation. Une autre mesure incitative, prise en Juillet 2008 par le gouvernement malien, a constitué en la réforme de la Loi sur l’exploration pétrolière, augmentant la période d’exploration de 10 à 12 ans. Cette loi vise également à renforcer l’attractivité de l’exploration pétrolière, son transport et le raffinage.

Il faut rappeler que c’est dans le cadre des missions de promotion des activités de la recherche pétrolière au Mali que le gouvernement de la République du Mali a créé, par ordonnance 04-033 du 23 septembre 2004 ratifiée par la loi n°5 du 30 mai 2005, l’Autorité pour la promotion de la recherche pétrolière au Mali (AUREP). Un service rattaché au ministère des Mines. Pour les responsables de ladite structure, le Mali reste encore l’une des régions au monde à fortes potentialités sous-explorées. Sa continentalité en avait fait un pays moins attractif et l’un des freins majeurs a toujours été l’évacuation des hydrocarbures (environ 300 milliards de FCFA par an).

Sur la base des travaux d’exploration antérieurs, les cinq bassins sédimentaires ont été subdivisés en vingt neuf blocs de formes régulières dont les côtés sont des parallèles à des méridiens et de superficies variables. Le bassin de Taoudénit, à lui seul, regroupe 12 blocs : 1A, 1B, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 16, 20 et 22, le fossé de Nara/Macina a 9 blocs : 12, 13, 17, 18, 19, 23, 24 , 25 et 29, le bassin de Graben de Gao possède 4 blocs : 10, 11, 21 et 28, celui de Tamesna 2 blocs : 14, 26 et quant à celui de Lullemeden, il  renferme 2 blocs aussi : 15 et 27.

Le bassin de Taoudénit, considéré comme le plus important bassin sédimentaire en Afrique de l’Ouest et l’un des plus grands au monde, couvre une superficie estimée à 1 500 000 kilomètres carrés, répartie entre la Mauritanie, le Mali, l’Algérie et va jusqu’aux frontières du Burkina Faso. Le Mali, à lui seul, possède près de 800 000 kilomètres carrés.

Cependant, la majeure partie des données géologiques disponibles, la matérialisation de la présence de roches mères, les résultats des précédentes campagnes d’exploration et les forages effectués donnent de réels espoirs quant à une découverte d’hydrocarbures. Et les résultats très importants enregistrés sur le terrain par les sociétés telles que la Joint Venture (JV) Eni-Sipex sur le bloc 4, Sipex sur le bloc 20, la JV Afex Global/Glencore sur le 13 et la JV Heritage Oil/Mali Oil Development sur les blocs 11 et 7, viennent confirmer l’espoir du président de la République.

Hormis les chances très élevées de découvrir des hydrocarbures dans ces  blocs, la société Eni-Sipex, quant à elle, compte réaliser son premier forage d’exploration en fin d’année 2011, puisque les analyses techniques et financières  sont déjà effectives. Il s’agit, aujourd’hui, de confirmer ces résultats attendus avec impatience, afin que le Mali puisse, à son tour, entrer dans le cercle très fermé des pays exportateurs de pétrole.  

Le Gouvernement a mis également en place, sur la demande des sociétés pétrolières, un dispositif militaire de sécurisation des zones des travaux de recherche pétrolière. L’AUREP fait un suivi régulier et rapproché desdites activités.

Le premier forage, comme le souhaite ardemment le ministre des Mines, Amadou Cissé, devait avoir lieu en fin 2011. Malheureusement, il faudra attendre le premier trimestre de 2012, une période où les élections approchent à grands pas, pour voir la réalisation du premier forage par Eni-Sipex. La seule question à se poser est de savoir si le président de la République, ATT, va  voir jaillir l’or noir, une fois le premier forage effectué. Pour terminer son mandat en toute beauté.

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