De nombreuses zones d’ombres planent sur l’exploitation et la gestion des mines, des piliers de l’économie malienne. Avec de nouvelles initiatives, le ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau veut promouvoir la transparence en imprégnant régulièrement les populations de la situation minière au Mali et en ouvrant les portes du dialogue, surtout après le rapport de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH).rn
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Entouré de ses proches collaborateurs, le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Hamed Diané Séméga, a animé mardi un point de presse à la Maison de la presse. L’objectif, pour lui et ses collègues, était d’évoquer les nouvelles dispositions prises par le département pour une gestion transparente des mines.
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En rencontrant les journalistes, le ministre Séméga voulait répondre aux « préoccupations et angoisses » des Maliens face à une gestion saine du secteur dont ils ne sont pas suffisamment informés. C’est ainsi que le 1er numéro de la revue mensuelle d’informations sur les ressources minières « Echos Mines », publiée par le ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau a été présenté.
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La parution de 11 pages traite de la situation des mines dans notre pays avec un accent particulier sur l’or et ses revenus sans oublier d’autres ressources minières comme le pétrole à propos duquel l’espoir est d’ailleurs permis. « Si les travaux se poursuivent au rythme actuel, il ne fait l’objet d’aucun doute que le pétrole et le gaz au même titre que l’or feront du Mali un pays riche et prospère », a réitéré le ministre Séméga.
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La revue s’est également intéressée aux perspectives du secteur minier au Mali et surtout le processus d’adhésion de notre pays à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). Cette dernière est une coalition de pays, d’entreprises du secteur extractif, de bailleurs de fonds et d’organisations de la société civile, dont l’objectif est de « faire de l’industrie minière un instrument efficace de lutte contre la pauvreté ».
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Dans le cadre de cette initiative, il a été mis en place un comité de supervision, un comité de pilotage et un secrétariat permanent dirigé par Sidi Mohamed Zouboye.
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Dans son rapport publié la semaine dernière, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) a épinglé les autorités en critiquant sévèrement la gestion de l’or malien qui, malgré sa compétitivité et son prix moins cher d’Afrique, n’a pas de retombées sur les travailleurs et la communauté.
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Le ministre Hamed Diané Séméga a beau affirmer que la conférence, qui s’inscrivait dans un registre initié depuis longtemps, n’est point une riposte au rapport de la FIDH, mais plutôt une démarche interactive et pédagogique visant à ouvrir le dialogue et à permettre « la traçabilité de l’ensemble des recettes tirées du secteur », rien a faire : il était sous le choc des conclusions.
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M. Séméga n’a d’ailleurs pas mâché ses mots vis-à-vis de la FIDH. Tout en dénonçant les « informations tendancieuses », le ministre des Mines a qualifié le rapport de non crédible, ajoutant que « nous sommes un gouvernement responsable. Nous ne pouvons pas nous laisser accuser n’importe comment par n’importe qui ». Il a même comparé le rapport de la FIDH à celui du Pnud qui a classé le Mali 175e sur 177 dans son indice de développement humain.
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Ogopémo Ouologuem
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(stagiaire)
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La phobie des rapports
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Le rapport de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) sur « l’exploitation minière et les droits humains », publié la semaine dernière dans notre pays, à la suite d’une mission d’enquête internationale, a été très mal pris par le ministre de l’Energie, des Mines et de l’Eau.
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Sous le coup de la colère et de l’émotion, le ministre Hamed Diané Séméga, au cours de son point de presse de mardi, s’est inscrit en faux contre le document qui, selon lui, « ne reflète pas la réalité ». Il s’est permis de qualifier ses auteurs de « n’importe qui et de gens qui manquent d’honnêteté intellectuelle ».
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Dans sa diatribe, il n’a apporté aucun élément contradictoire au rapport qu’il incrimine de façon véhémente et dont les éléments ont été fournis par son département, les sociétés minières, les syndicats et travailleurs des mines, les populations des zones minières, entre autres.
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Il est vrai, le Mali réalise 100 milliards de F CFA par an sur les ressources aurifères et plus de 70 % des recettes d’exportation proviennent du métal jaune. Mais qu’est-ce que cela a changé dans la vie du Malien moyen, dans le quotidien des populations vivant dans les zones minières ou même dans la vie de la main d’œuvre locale ?
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Au Mali, les premiers responsables de l’Etat sont allergiques aux critiques même objectives. Certains refusent le débat d’idées estimant être visés. Il y a deux ans, le gouvernement avait sorti l’artillerie lourde pour apporter un démenti au classement du développement humain durable. Les plus hautes autorités avaient vu là encore un coup fourré du Système des Nations unies qui, à leurs yeux, n’avait pas tenu compte des chiffres réels mis à sa disposition.
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Paradoxalement, l’Etat, qui boudait son classement parmi les plus pauvres fêtait avec faste quelques mois plus tard son élection au Millenium Challenge Account des USA, qui n’est autre qu’une prime à la pauvreté. Le président, à la tête d’une importante délégation, avait effectué le déplacement de Washington. Il fallait le faire afin de brandir le pactole comme un trophée de guerre tout en crachant sur le rang « peu enviable » d’avant-dernier des pauvres de la Terre.
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La critique, en principe, permet toujours à un individu ou à un Etat de s’améliorer. Au Mali, hélas ! Mais, il n’y aura peut-être jamais de point de presse sur les 11 millions de thé achetés en une journée, décelés par le Vérificateur général au ministère des Mines. Au juste qui est le bienheureux fournisseur de cette marchandise ?
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Abdrahamane Dicko
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