Du mercredi 14 au dimanche 19 novembre 2012, une forte délégation composée de directeurs généraux, de conseillers techniques, de députés, de préfets et de sous-préfets, du représentant du gouverneur et des maires a accompagné le nouveau ministre des mines, Dr Amadou Baba Sy, lors de sa tournée dans la région de Sikasso. C’était dans le cadre d’une prise de contact, d’échange et de communication avec les sociétés minières aussi bien que les populations environnantes pour, d’une part l’augmentation de la production minière et, de l’autre, l’accentuation du développement communautaire.
Arrivée le mercredi 14 novembre aux environs de 20heures dans le Wassoulou plus précisément dans la cité minière de Kodiéran, le ministre et sa délégation ont été accueillis par le président directeur général de Wassoul’Or, Aliou Boubacar Diallo et une population sortie massivement. Après le discours de bienvenue du maire, suivi du chef de village et autres représentants locaux, le président de Wassoul’Or par la voix de son porte parole s’est dit honoré de recevoir le ministre des mines le premier sur son site. Avec comme slogan de faire briller l’or du Mali pour tous les Maliens, la société d’exploitation minière de Kodiéran est en effet depuis son inauguration rentrée dans une phase active à la grande satisfaction de la délégation bamakoise et surtout de la population.
Après un copieux diner, très tôt le lendemain matin, la visite guidée de la mine de Kodiéran a commencé par la carrière, la digue, le laboratoire hyper équipé – où le ministre a eu droit à une brève formation en physique et chimie – l’usine ultra moderne qui tourne à moins de 50% de sa capacité réelle et la station de pompage. Enfin, une importante réserve utilisée dans le passé par le roi Kankou Moussa reste aux dires du président Aliou Boubacar Diallo, un endroit aussi riche en histoire qu’en ressources naturelles.
Wassoul’Or, d’après son porte parole a investi plus de 100 milliards dans le site de Kodiéran et a injecté plus de 600 millions de FCFA dans le développement communautaire des villages de Fabula, Kalana et Traoréla à travers la construction de Mosquées, de ponts, de retenues d’eau, de forages d’eau potable, d’écoles, de centres de santé équipés d’une ambulance et de routes. Le président de Wassoul’Or s’investit également dans le domaine social en faisant des dons à l’occasion des fêtes, en offrant des cadeaux aux élèves les plus brillants, en encourageant les parents d’élèves avec du bétail et des céréales sans oublier la prise en charge du salaire des maitres.
Il est a rappelé que la mine d’or de Kodiéran est localisée précisément dans les limites du village de Fabula, à 300 Km au sud de Bamako, à 5Km au nord-ouest de Kalana, chef lieu d’arrondissement dans le cercle de Yanfolila. Avec une capacité de 11 000 T par jour, l’usine est dotée d’une centrale électrique, d’une station de 400 000 litres et d’un laboratoire et d’un bureau. Elle emploie un total de presque 600 travailleurs dont 30% dans la région de Sikasso et 70% pour le seul cercle de Yanfolila.
Dans la même journée, la délégation a mis le cap sur la mine d’or de Kalana qui a été exploitée pendant six ans (de 1985 à 1991) par la Société de Gestion des Mines d’or de Kalana (SOGEMORK), société nationale détenue par l’État malien avec l’appui de l’ex-URSS. Elle est maintenant gérée par la Société des mines d’or de Kalana (SOMIKA-SA) où Avnel détient 80% et l’Etat du Mali 20%. L’exploitation est souterraine et l’or est extrait par la méthode gravimétrique, a souligné le directeur de la mine.
De 2004 à nos jours la Société a pu maintenir, selon ses responsables, le niveau de production d’avant fermeture et souvent largement dépassé ce niveau qui était en moyenne de 360 kg dépassant même 700 kg en 2006, 2007 et 2008. Malgré cette relative bonne performance, des insuffisances sont notées notamment dans la mise en œuvre du programme de développement des ressources minérales (les résultats sont basés sur les anciens travaux de la SOGEMORK, les ouvrages miniers sont souvent inadaptés) et la modernisation des équipements miniers (la vétusté de certains équipement, ralentit beaucoup le rythme de production), ont expliqué ces derniers.
En décembre 2006, les réserves mesurées et indiquées selon les estimations de SOMIKA-Sa seraient de 3 047 000 tonnes de minerai avec une teneur moyenne de 10,2g/t et une réserve d’or métal de 981 000 onces soit 30,51 tonnes d’or. Les réserves possibles sont estimées à 2 271 600 tonnes de minerai à 3,52g/t contenant 257 000 onces d’or, soit 8 tonnes d’or. La production totale d’or brut de la mine de Kalana jusqu’au 31 octobre 2012 est de 8 tonnes avec 5,47 tonnes depuis la reprise de la mine par Avnel Gold dont 0,35 tonne pour les dix premiers mois de l’année 2012.
Cependant, des perspectives existent avec les travaux de prospection qu’Avnel Gold a entrepris en partenariat avec Iamgold Corporation par la signature d’un accord d’option. Les travaux réalisés dans ce cadre montrent de bonnes perspectives pour la découverte d’un grand gisement qui sera exploité à ciel ouvert, contrairement à la situation actuelle où le minerai est exploité en souterrain dans des conditions extrêmement difficiles, ont précisé les responsables de la société.
Arrivée en 2009 à une période de crise, Gold Fields a entamé des discussions avec Glencar pour un accord de JV, a indiqué le Directeur des opérations. Avant d’ajouter qu’à la suite de cet accord Gold Fields réalise 14 forages en diamant dans le cadre de l’étude de diligence pour les résultats. Le mode interne fait état de 5,7 millions de tonnes de ressources probables pour une réserve de 291 000 onces d’or pour Komana-Ouest.
En juillet 2010, 35 forages de 9 445 m pour Komana-Ouest et 39 forages de 8 388 m pour Komana-Est furent élaborés, dit-il, Gold Fields a réalisé un total de 68,038 mètres linéaires et complète la première évaluation des ressources probable à Komana-Est pour 9 millions de tonnes de minerai avec une teneur de 1,8g/t pour une réserve d’or métal de 530 000 onces légèrement inférieur à l’estimation précédente. Aujourd’hui les travaux se poursuivent et l’objectif de la Société est d’atteindre au moins 2 millions d’onces, soit un peu plus de 62 tonnes d’or métal, a-t-il conclu.
Rappelons que Gold Fields est une société de recherche d’or, située dans la localité de Yanfolila à environ 200 km de Bamako, qui opère sur plusieurs permis dans le cercle de Yanfolila à travers le permis de Komana, le permis de Sanioumalé, le permis de Farassaba, le permis de Soloma, le permis de Siranikélé, le permis de Diaban, le permis de Farassaba III et le permis de Solona West.
Pour le directeur général adjoint, Adama Bagayoko, la Société Somisy-sa est attributaire du permis d’exploitation numéro PE-008/93 du Décret n°99-087 du 29 mars 1989 renouvelé par le Décret n°09-107 PM-RM du 18 mars 2009. La production d’or qui a commencé en 1990 avec BNP jusqu’en octobre 1996, a été gérée par Randgold d’octobre 1996 à 2001 à la suite du rachat de BHP-Utah-Minerals par celle-ci.
L’optimisation des ressources faite par Resolute Mining en avril 2005, dans son rapport de faisabilité à la faveur de la signature en avril 2003 pour la réouverture de Syama, estime les réserves à 66 579 779 tonnes de minerai à une teneur moyenne de 3,01g/t et une réserve d’or métal de 6 433 722 onces, soit 200,108 tonnes d’or, a-t-il relevé. Avant de révéler que suite à la signature en avril 2003 de l’option de 12 mois pour rouvrir la mine de Syama entre Randgold et Resolute Mining, la production d’or a repris en 2009. De 1990 au 31 octobre 2012 la mine de Syama a produit 56,68 tonnes d’or. De la reprise en 2009 à ce jour la mine a produit 11,72 tonnes, dont 4,16 tonnes pour les dix premiers mois de l’année 2012.
Pour sa part, le ministre des Mines, Dr Amadou Baba Sy qui n’a pas manqué de saluer tout l’effort qu’abat le président de Wassoul’Or, Aliou Boubacar Diallo, pour avoir relevé un défi aussi bien national qu’international. D’après lui, celui-ci est un exemple de réussite économique mais aussi social car, malgré un chronogramme très chargé, il su maintenir de bons rapports avec ses parents, amis et frères du Wassoulou. Il a ainsi lancé un vigoureux appel aux autres investisseurs maliens à suivre sa voie afin de jeter les véritables bases d’un développement économique durable.
Après avoir visité les mines d’or de Kalana, le site de Komna, de Syama et de Morila, le ministre, qui a suivi attentivement l’exposé des différents dirigeants, s’est dit particulièrement fier du travail exercé par les sociétés afin d’augmenter la productivité minière et contribuer efficacement à l’économie nationale et au développement des villages, des communes, des cercles et régions. Souvent source de tension, autour de l’activité minière, Dr Amadou Baba Sy, a appelé les sociétés minières à communiqué plus avec les communautés tout en insistant sur les programmes de développement.
Par ailleurs, il a souligné en s’adressant aux populations des zones minières que l’or est une ressource qui s’épuise et que de ce fait, son exploitation reste limitée et ses ressources avec. Le seul moyen de survie qui vaille et qui ne saurait disparaitre est la terre et son activité première est l’agriculture.
Moulaye HAIDARA
Envoyé Spécial à Sikasso
Bonjour,
Les développements communautaire (local) et social doivent être une priorité compte-tenu de la responsabilité sociétale et environnementale des sociétés minières.
Tout doit se faire dans le cadre d’un développement équitable des zones où sont situées les mines concernées.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
E-mail: Webanassane@yahoo.com
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