L’or malien est le moins cher d’Afrique. Mais aussi, le plus facile à exploiter. Mais ses retombées, sur l’économie nationale sont insignifiantes. D’où la nécessité de renégocier les contrats, signés avec les multinationales.
Les retombées de l’or, sur l’économie nationale, se déclinent en termes de taxes, d’impôts, de salaires des travailleurs des mines… Outre l’exploitation et la commercialisation de l’or malien, les multinationales continuent, contre toute attente, de bénéficier d’exonérations sur les hydrocarbures. Ce qui engendre, pour la Douane, des pertes de recettes, estimées à 40 milliards CFA par an. Plus grave, les multinationales sont exemptes d’impôts et taxes, durant les cinq premières années de leur installation.
Pourtant, selon le rapport d’enquête de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme(FIDH) sur l’exploitation des mines d’or du Mali, l’or du Mali est le moins cher d’Afrique, pour que l’Etat malien accorde d’autres avantages aux multinationales. Moins cher, parce que les mines d’or du Mali sont à ciel ouvert, donc faciles à exploiter. Moins cher, aussi, parce que les travailleurs des mines sont les plus bas d’Afrique. Autant de facteurs qui rendent les mines d’or du Mali plus compétitives. Comme en témoignent les comptes mondiaux d’Anglogold-Ashanti qui exploite les mines d’or de Morila et de Sadiola : les cash cost de l’or, au Mali, s’élèvent à 220 dollars l’once. A ce prix, le métal jaune malien est moins cher, de 80 dollars, que l’or de Tanzanie ou de la Guinée-Conakry. Aussi, l’or malien est moins cher de 100 dollars que celui de la Namibie. Et moins cher de 110 dollars que l’or du Ghana.
LE MALI, UNE VACHE LAITIERE POUR LES MULTINATIONALES
Les coûts de production du métal jaune malien sont les bas du continent africain. Les bénéfices, réalisés par les multinationales, ne cessent de croître. En 2003, l’once d’or coûtait 108 dollars sur le marché international. En 2004, elle est passée à 230 dollars. Et, en 2005, elle coûtait 245 dollars.
Or, en 2007, l’once d’or coûte plus de 320 dollars sur le marché international, alors que son coût de production est estimé à 95 dollars. Les bénéfices, réalisés par les sociétés minières, sont immenses. Mais leurs retombées sur l’économie nationale tardent à se faire sentir.
D’où la nécessité, pour l’Etat malien, de renégocier les contrats signés avec les multinationales. Comme l’a fait le Niger voisin, avec le Groupe français, AREVA. Cette multinationale achetait le kilo d’uranium à 24000 CFA avec l’Etat nigérien pour le revendre à 125000 CFA sur le marché international. Le gouvernement malien ne peut échouer là où, son homologue nigérien a réussi. Tout est une question de volonté politique. Une question de volonté, tout court.
Le Mollah Omar