Le chef de l’état promulgue le nouveau code minier et le contenu local : Un nouvel espoir pour mettre fin à la perte de 400 milliards de francs par an pour l’Etat

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C’est dans le saint des saints de la République, le Palais de Koulouba, que le président de la Transition, Chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta, a procédé le lundi, 28 août, à la promulgation du nouveau Code minier et de la loi sur le contenu local dans le secteur minier. Selon des confrères de la presse publique, la cérémonie, qui s’est déroulée en huis-clos, a aussi enregistré la remise au chef de l’Etat du rapport final de l’audit des mines du Mali commandité par ses soins. Cette remise dans un contexte d’huis-clos indique que les mines du Mali ont souffert de beaucoup de manquements, notamment à cause des comportements mafieux des acteurs étatiques et d’opérateurs étrangers.

La journée du 28 août 2023 pourrait être retenue dans l’histoire comme étant celle du nouvel engagement de l’Etat à assainir le secteur minier national. La promulgation ce jour du nouveau Code minier et de la loi sur le contenu local dans le secteur minier est intervenue vingt jours après leur adoption par le Conseil national de Transition le 08 août. La rencontre, selon notre confrère L’Essor, outre la présence du Premier ministre Dr.Choguel Kokalla Maïga, a été élargie  à plusieurs membres du gouvernements, notamment le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, celui des Mines, Pr. Amadou Keïta et celui en charge de l’Environnement et de l’Assainissement et du Développement durable, Mamadou Samaké. D’autres experts du secteur minier dont le chef de la mission d’audit des mines, Mamou Touré, étaient également présents. Le ministre de l’Economie et des Finances, en remettant au chef de l’Etat le rapport final de l’audit des mines du Mali, a rappelé que ce document est une des réalisations des recommandations des Assises nationales de la Refondation (ANR), rappel qui vaut son pesant d’or. Quant à M. Touré, le chef de la mission d’audit, la remise du rapport final intervient après avoir recueilli les observations des sociétés minières dans le rapport provisoire. Et de préciser : « Cela nous a permis de faire beaucoup de constats  dont l’Etat pourrait tirer profit car il s’agit d’une industrie qui donne un chiffre d’affaires de 2.000 milliards de FCFA ». Mais, précise Mamou Touré, l’Etat a décidé de classer pour l’instant ledit rapport final.

De la persévérance pour la suite

La raison, selon certaines indiscrétions, est que les manquements nombreux relevés par la mission d’audit laissent comprendre que l’Etat perd près 400 milliards par an. Comment ? Ceux-là qui ont eu en charge la gestion de l’Etat et des mines dans un passé sur quasiment une génération ont mis en place des systèmes qui ont tout le temps spolié la nation de ses richesses. Les mines ont ainsi été le trésor inestimable malheureusement exploité par des mafieux à travers des exonérations crapuleuses,  des non payements d’impôts et taxes, des évasions fiscales,  des dépôts dans des paradis fiscaux, etc. Certains dirigeants politiques et hommes d’affaires sont même des propriétaires de mines en violation des bonnes règles et procédures. Bref, le Mali était comme un champ en jachère, sans propriétaire, ses mines détournées du bonheur national par des individus psychopathes du profit. Les citoyens n’entendent parler que de mines d’or, sans retombées pour eux, et c’est ce qui explique les ANR ont exigé que désormais « L’OR DES MALIENS BRILLE POUR LES MALIENS AUSSI ». C’est  cette demande forte du peuple que le président de la Transition et le Gouvernement ont mise en œuvre en commanditant l’audit des mines. Ce qui reste, c’est le résultat de toute la démarche que le peuple  attend impatiemment ; ce résultat ne peut s’accommoder de simples annonces simples qui risquent d’exacerber si l’on tient compte du fait que les pouvoirs d’hier avaient habitué les Maliens à pareille conduite afin d’avoir le temps de faire passer les délinquances minières dans les oubliettes. Mais il faut déjà saluer grandement les Autorités de la Transition, le chef de l’Etat, le gouvernement et le CNT qui a voté le nouveau Code minier et la loi sur le contenu local en tenant comptant de l’intérêt national. Le président de la Transition vient de les promulguer le lundi dernier. Il reste à souhaiter au président de la Transition et au gouvernement beaucoup de persévérance pour la suite, c’est-à-dire la mise en œuvre des demandes du peuple malien.

Malick Tandjigora

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