En dépit de la double crise qui secoue notre pays, le secteur minier malien se porte très bien et les industries extractives tournent normalement. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre le Directeur Général de la Direction nationale de la Géologie et des Mines, Lassana Guindo, que nous avons interrogé à l’issue de la toute première rencontre de prise de contact du nouveau ministre des Mines, Amadou Baba Sy avec les acteurs du secteur qui contribue à hauteur de 80% dans les recettes d’exportation.
Quel est l’impact de la double crise malienne sur le secteur minier ?
Au début, nous étions vraiment très inquiets par rapport à l’impact de cette crise que traverse le Mali sur le secteur minier. Mais Dieu merci, en ce qui concerne l’exploitation minière, les activités se déroulent normalement. Si nous faisons une comparaison par rapport à l’année dernière, la production est vraiment très bonne. L’impact a été ressenti un peu au niveau de la recherche minière. La recherche, c’est la phase de l’activité où il y a le plus grand risque. Il faut que les investisseurs aient toute la garantie possible. Surtout en terme de sécurité pour qu’ils injectent leur argent dans la recherche. La stabilité, la quiétude et même la situation politique du pays importent beaucoup pour le bon déroulement des activités. Et la crise que le Mali traverse aujourd’hui ne rassure pas beaucoup les investisseurs étrangers qui sont le maillon prédominant de la recherche. Beaucoup d’investisseurs ont retiré leurs financements et c’est ce qui a fait que la recherche s’est un peu ralentie. Même pour rassurer le personnel, y a beaucoup de sociétés qui ont délocalisé leurs directions au Sénégal, au Burkina Faso, etc. Mais, je crois que c’est pour juste le temps que la sécurité revienne. Ils n’ont pas carrément arrêté. Ils sont encore là. Les intrants tels que les hydrocarbures sont fournis normalement, les mines tournent et la production est bonne. Le personnel étranger a été un peu réduit, mais heureusement les nationaux ont pu prendre le relai.
Quels sont les enjeux miniers de la crise au Nord. Car même si l’on préfère se taire là-dessus, il y en a qui voient derrière cette crise des enjeux économiques, notamment miniers ?
Effectivement ! Je crois que cela n’est pas encore officiel. Mais officieusement ça doit avoir un impact qui ne dit pas son nom. Il a été dit que le Nord regorge de potentialités minières et pétrolières. Dans le domaine des mines nous avons assez de potentialités : il y a trois tonnes d’or qui ont été cuvées dans le cercle Kidal, il y a le gypse de Tessalit, le sable à verrerie du Lac Faguibine, le phosphate de Bourem, le manganèse de Tassiga. Dans le domaine du pétrole, les recherches ont montré des indices très intéressants. Entre autres, ce sont les potentialités qui peuvent motiver les individus mal intentionnés à soutenir cette rébellion.
Le ministre Sy vient d’annoncer la mise en application très prochaine d’un nouveau code minier. Les partenaires sont-ils d’accord avec ce code ?
Oui, ce nouveau code est un code consensuel. Nous l’avons élaboré après avoir échangé avec nos partenaires et les syndicats. Il a été promulgué depuis le 27 février 2012, donc il est déjà en application. Nous attendons juste de finaliser certains aspects tels que certains décrets d’application. Contrairement à l’ancien code, le nouveau nous permettra d’aller vers la diversification. C’est-à-dire qu’en plus de l’or, nous allons procéder à l’exploitation d’autres ressources minières.
Quel sera la part de l’Etat ?
Au fait, nous avons essayé de réconforter la part de l’Etat. En plus des 20% que le Mali doit avoir, nous avons dégagé une participation de 5% que les sociétés nationales peuvent acquérir dans l’exploitation.
Propos recueillis par Amadou Salif Guindo et Lassina Niangaly
Asseyez vous sur vos mines labas, les islamistes arrivent !!!
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