Après une longue procédure judiciaire, la société minière (SOMILO) a été condamnée par le tribunal de Kayes à verser la somme de 90 millions de F CFA à l’entreprise Dial BTP.
Grand champion dans l’agression de l’environnement, la société minière SOMILO devient aussi un brigand. Courant 2013, par l’entremise de son directeur adjoint de l’environnement Diakaridia Koné, le directeur de l’entreprise Dial BTP, Alou Diallo est convoqué dans les locaux de la mine.
Sur place, la direction de la mine lui fait une offre. Cette offre consistait à céder une quantité de ferraille à Alou Diallo. En contrepartie, Alou Diallo devrait évacuer un tas d’ordures qui dans la cour de la mine. En plus du ramassage de ce tas d’ordures, Alou Diallo devrait verser la somme de 7 millions à la SOMILO. Le contrat conclu, les employés de Dial BTP procèdent au ramassage du tas d’ordures.
Cet énorme travail qui a mobilisé 5 camions, 2 chargeurs et 45 manœuvres dure 40 jours. Après le ramassage des ordures, Alou Diallo verse en plus les 7 millions comme convenu. Il faut noter que le cout de ramassage a été évalué à 80 millions. La direction de la SOMILO autorise Alou Diallo a procédé au retrait de la ferraille qui lui avait été promise. Mais avant, la SOMILO prend le soin de photographier toute la ferraille qui revient à Alou Diallo. Ensuite au cours du ramassage, tous les camions transportant la ferraille sont soumis à un contrôle rigoureux pour ne pas que d’autres objets ne faisant pas partie de la ferraille sortent.
Ainsi, toute la ferraille est récupérée par Alou Diallo et entassée sur une aire aménagée à cet effet. Quelques jours après, à sa grande surprise, Alou Diallo est appelé par Siaka Berthé, directeur de la SOMILO, qui l’informe qu’un rouleau de fil de fer ne faisant pas partie de transaction aurait été aperçu sur son site. Immédiatement Alou Diallo rejoint son site et trouve là-bas toute la direction de la SOMILO avec des agents de sécurité de la mine et quelques éléments de la gendarmerie.
Siaka Berthé demande aux gendarmes de procéder à l’interpellation d’Alou Diallo pour vol. Les gendarmes en spécialiste refusent et déclarent à Siaka Berthé que les interpellations se feront après une enquête. Les gendarmes demandent à Alou Diallo et à ses deux gardiens de se rendre à la gendarmerie.
Au moment où la gendarmerie procédait à l’interrogation des personnes convoquées, la direction de la SOMILO a fait ramasser toute la ferraille offerte à Alou Diallo et aussi celle qui ne l’appartenait pas. Ensuite, elle a fait sécuriser le site par ses hommes pendant 7 jours ; un site qui est loin d’être sa propriété.
La gendarmerie, au cours de son interrogatoire apprend qu’un véhicule aurait été aperçu dans la zone et nuitamment. Ce véhicule est repéré et le conducteur interpelé.
Interrogé, le chauffeur passe aux aveux et dénonce ses complices. 4 personnes ayant déposé le rouleau de fil de fer, sont arrêtées et jetés en prison. Elles reconnaissent avoir agi pour nuire à Alou Diallo.
La gendarmerie envoie le dossier au tribunal de Keniéba qui ouvre une enquête et arrive à la même conclusion.
Suite au procès qui s’en est suivi, les coupables sont condamnés. Alou Diallo et tous ses employés sont déclarés non coupables.
Après le procès, la direction de SOMILO convoque Alou Diallo une seconde fois pour lui dire qu’il souhaite rembourser ses 7 millions. A la question de savoir pour la valeur du travail effectué, Siaka Berthé dira qu’il n’aura rien. En outre Siaka Berthé lui demande d’aller se plaindre là où il voulait, car personne sur cette terre ne peut inquiéter la SOMILO qui est l’Etat du Mali.
Faisant confiance à la justice de son pays, Alou Diallo porte plainte avec toutes ses preuves. A Keniéba, le tribunal donne raison à Alou Diallo et condamne la SOMILO à lui payer pour le ramassage des ordures, les 7 millions versés et pour les dommages, la somme de 175 millions de FCFA.
Conformément à la loi du pays, la SOMILO fait appel devant la cour d’appel de Kayes. A Kayes, après les débats, les juges confirment la décision du tribunal de Keniéba. Mais renvoie le montant à la baisse. Ainsi, la cour d’appel condamne la SOMILO à payer à Alou Diallo, la somme de 90 millions.
Au moment où nous mettons sous presse, les huissiers avaient déjà procédé à la saisie provisoire des biens de la mine avec toutes les difficultés. La SOMILO ayant demandé un délai de grâce, Alou Diallo attend très vite la décision de la cour pour procéder à la vente des biens afin de rentrer en possession de ses biens.
Aujourd’hui par les agissements de la SOMILO, Dial- BTP qui était une entreprise pourvoyeuse d’emplois, a du plomb dans les ailes. De 45 employés, elle n’a pu conserver que 10 par la faute de la SOMILO.
La leçon à retenir dans cette affaire est que la SOMILO a une licence pour extraire de l’or et non faire du business, encore moins de défier les lois de la république. La SOMILO a joué avec la justice et elle a perdu.
Drissa Tiéné