Qu’elles soient sud –africaines, canadiennes, suisses ou anglo –saxonnes, les multinationales décrochent, pour une bouchée de pain, d’importantes concessions. Sous prétexte, qu’elles sont les seules à pouvoir installer les infrastructures, permettant l’extraction de l’or à l’échelle industrielle.
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Elles s’accaparent de superficies de terres, dépassant, parfois, celles autorisées par les contrats, sur lesquelles elles érigent des forteresses impénétrables, dirigées par des anglo –saxons, qui imposent leurs conditions de travail à la main d’œuvre locale.
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Pire, les Autorités locales assistent, impuissantes, à la destruction de la flore et de la faune. Hommes et animaux sont exposés aux vapeurs cyanhydriques, dont les victimes se comptent par dizaines. Mais le silence est d’or !
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Des villages disséminés dans la brousse, quelques champs de mil et de coton, de maigres troupeaux de bœufs… La vie n’est, ni facile, ni rose pour les paysans et éleveurs de la localité de Bougouni.
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Et pourtant, c’est dans cette Zone qu’a été inaugurée, le 15 février 2001, l’usine d’exploitation de la mine d’or de Morila.
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Avec une réserve, estimée à plusieurs centaines de tonnes, ce site est réputé, le plus prometteur des sites répertoriés dans le Kénédougou.
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C’est la compagnie sud –africaine, Anglogold qui l’exploite. Avec un rendement estimé à 19,6 tonnes d’or par an, la mine d’or de Morila suscite bien d’appétits.
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Si la gestion du site est réputée pour sa rigueur –avec des méthodes dignes du régime de l’apartheid –les responsables d’Anglogold accordent peu d’intérêt à la protection de l’environnement.
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Dans la capitale malienne, l’ONG « Guamina » tente, depuis quelques années, d’alerter les pouvoirs publics sur les risques liés à l’usage du cyanure et du mercure dans le traitement du métal jaune. Deux produits, en dispersion dans la nature, qui contaminent les eaux souterraines et la flore sauvage. Mais en vain ! Pour museler les populations locales, au bord de la révolte, la direction D’Anglogold a « électrifié » certains villages, installé un réseau d’adduction d’eau et fait construire quelques salles de classe, pour scolariser les enfants sur place.
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Contrats flous, manque de transparence
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Geste de solidarité ou rachat du silence des populations locales ? « Nous attendons, toujours, la réfection de la route qu’ils ont promise depuis leur arrivée. Car, le passage des camions, sur cette route, soulève une poussière mortelle », indique un habitant de cette localité.
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Mais à côté de la mine industrielle, même les éleveurs de bétail ont appris à se méfier du « gaz qui tue ». « Le cyanure –là tue directement. L’an passé, il y a eu un écoulement. Une demi –douzaine de bœufs ont péri », ajoute notre interlocuteur, amer. Avant de formuler un regret : celui de voir les Autorités maliennes ouvrir une enquête sur l’impact de l’usine de Morila sur leur environnement.
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Face au mirage des milliards, générés par le métal jaune, de nombreux problèmes liés à l’exploitation de l’or par ces multinationales, demeurent : destruction de la flore et de la faune, fragilisation des sols, dispersion du cyanure et du mercure dans la nature, contamination des hommes et des animaux…
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Les sources d’inquiétude sont multiples. Comme le mentionne une étude, menée récemment, par l’ONG « Guamina ».
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Après inspection du site de Sadiola, cette ONG a constaté des cas de « contamination de l’eau souterraine par le cyanure ».
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La ruée des multinationales vers l’or malien s’explique par la politique d’attraction des investissements, initiée par le gouvernement malien dans les années 90.
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Des multinationales, comme Anglogold, Rangold, Iamgold, Nevsun Resources, African. Metals corp… s’arrachent des concessions pour l’exploitation de l’or malien.
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Mais le manque de transparence dans l’établissement des contrats, le non –respect du code minier par les multinationales et les conditions réelles d’exploitation du sous –sol malien rendent difficiles le contrôle de ces compagnies minières.
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Selon une source proche de la Direction Nationale de la Géologie et des Mines, l’Etat malien exerce un contrôle lointain sur ces multinationales. « Ce sont elles qui exploitent et qui commercialisent l’or du Mali », explique t –il.
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A ces contrats flous, s’ajoutent des compagnies minières fantômes, qui profitent de l’or malien. C’est le cas de la multinationale AXMIN, prospectant non loin de Sadiola, à la frontière avec le Sénégal.
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Dirigée par un suisse, Jean –Claude Gandur, la compagnie AXMIN a, récemment, obtenu quatre concessions d’exploitation dans la zone de Kofi (région ouest du Mali). Avec des intérêts qui donnent froid dans le dos.
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Bref, l’or du Mali profite, largement, aux multinationales qui décrochent, pour une bouchée de pain, d’importantes concessions. Sous prétexte, qu’elles sont les seules à pouvoir installer les infrastructures, permettant l’extraction de l’or à l’échelle industrielle.
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Les usines de traitement du minerai s’accaparent de superficies de terres, dépassant celles autorisées par les contrats, sur lesquelles elles érigent des forteresses impénétrables, dirigées par des Anglo-Saxons, qui imposent leurs conditions de travail à la main d’œuvre locale.
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Certaines multinationales ont, parfois, recours à des méthodes dignes du régime de l’apartheid. Comme l’a démontré, Camille Vitry, dans son film intitulé « le prix de l’or », présenté au forum des peuples, tenu à Kita.
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Le second dégât, causé à notre pays, par les multinationales, est d’ordre écologique.
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Des victimes à la pelle
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La mort dans l’âme, les Autorités locales assistent, impuissantes, à la destruction de la flore et de la faune. Hommes et animaux sont exposés aux vapeurs cyanhydriques, dont les victimes se comptent par dizaines. Soit pour avoir consommé l’eau ou brouté l’herbe, contaminées par le cyanure, dispersé dans la nature. Sans traitement.
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A en croire les spécialistes, la concentration du cyanure dans les eaux souterraines de Sadiola, Morila et Yatela est supérieure à 0,07 mg par litre. Or, selon une étude, menée récemment, par la Banque Mondiale, ces sites d’exploitation de l’or constituent un danger permanent pour les populations locales ; lesquelles ont enregistré, ces derniers mois, des taux élevés d’avortement chez les femmes enceintes, d’empoisonnements inexpliqués, de décès mystérieux … dûs aux vapeurs cyanhydriques auxquelles hommes et animaux sont exposés.
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Bref, les multinationales assassinent à coup de cyanure. Mais le silence est d’or !
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Mais qui sont ces victimes anonymes ? De quoi souffrent –elles ?
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Affaire à suivre !
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Le Mollah Omar
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