L’enfer des mineurs de Morila

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L’objectif de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) était, au départ, d’enquêter sur la détention quasi –arbitraire de neuf mineurs de Morila, à l’issue d’une grève de 72 heures, décretée par leur comité syndical. Mais aussi, de mener des investigations plus approfondies, sur le respect des droits économiques et sociaux au sein des multinationales, instalées sur les sites miniers de Morila, Yatela, Sadiola, Loulo etc…

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La mission, qui s’est déroulée du 4 au 18 juin 2006, a été sanctionnée par un rapport, pour le moins, accablant. Il dénonce la gestion mafieuse de l’or malien, par les multinationales sud –africaine, canadienne, Suisse et anglo-saxonne.

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14 septembre 2005 -3 H50 du matin. Deux bus, loués par la SOMADEX et garés non loin de la Brigade de gendarmerie de Sanso, prennent feu. Comme par enchantement.

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Pour la SOMADEX, en conflit ouvert avec le comité syndical des mineurs depuis plusieurs mois, le coupable est tout désigné : les meneurs de la contestation.

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Début juillet, les négociations sont bloquées. Toutes les tentatives de médiation se sont révélées infructueuses.

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La grève semble inéluctable. Sur les 500 employés de la mine d’or de Morila, 311 décident d’abandonner le travail. Du moins, tant que leurs conditions de travail continuent de se dégrader. Entre grévistes et non –grévistes, la tension monte. Avant de contaminer le village de Sanso où, résident les travailleurs de la mine.

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14 mois de détention provisoire

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Quelques heures après l’incendie des deux bus, la Brigade de gendarmerie de Sanso interpellent 32 mineurs en grève pour, dit –on, complicité « d’incendie volontaire ». Mais, durant leur détention, ils ne cessent de clamer leur innocence.

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Sans succès.

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D’abord, parce que les gendarmes de Sanso ne détiennent aucune preuve de leur culpabilité. Quand les bus brûlaient, ils ronflaient dans les bras de morphée. Ils n’ont rien vu, rien entendu.

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Ensuite, la piste de l’incendie accidentel a été négligée, au cours de cette enquête, si enquête il y a eu. Les gendarmes reconnaissent, eux –mêmes, que le moteur d’un des deux bus était allumé.

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Enfin, les relations entre la Brigade de gendarmerie de Sanso et la SOMADEX sont, pour le moins, troublantes. Morila SA, entreprise pour laquelle la SOMADEX sous –traite l’extraction du minerai, subventionne les salaires des gendarmes de Sanso. Plus grave, ces derniers reconnaissent avoir reçu de la direction des ressources humaines de la SOMADEX, une liste de 30 meneurs à faire plonger.

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Interrogés, par le juge de Bougouni, 23 des 32 prévenus sont mis en liberté provisoire, après six mois et six jours de détention préventive.

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A en croire les neuf autres, maintenus en détention, leur incarcération s’explique par leur réputation de contestataires. Leurs conditions de détentions, déplore le rapport de la FIDH, sont déplorables : exiguïté et chaleur étouffante des cellules, manque d’hygiène, nourriture sommaire, maladies cutanées etc…

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Mis, à leur tour, en liberté provisoire, après 14 mois passés derrière les barreaux, ces neufs prévenus attendent, toujours, d’être jugés.

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