Kéniéba : Difficile conciliation entre activités agricoles et orpaillage

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Comment concilier les activités de l’agriculture et celles de l’orpaillage ? Voilà l’équation qui se pose aux acteurs du monde rural et décideurs politiques dans le cercle de Kéniéba. Cette localité du pays situé dans la 1ère région(Kayes) est, à la fois, une zone à très grande potentialité minière et agricole.

L’orpaillage qui a commencé depuis plus de 20 ans dans la zone exerce une forte attraction sur les jeunes reléguant, du coup, les activités  agricoles au second plan. Mais l’insécurité alimentaire qui a frappé la zone en 2012 est venue pousser les autorités locales et les techniciens du monde rural à tirer sur la sonnette d’alarme. En tout, au regard des réalités du terrain, on n’est encore loin de renversé la tendance. En effet, le cercle de Kéniéba depuis le début de l’orpaillage ne bénéficie d’aucun véritable projet de développement de l’agriculture digne de ce nom. Réputée pour est être une zone d’orpaillage par excellence, les projets montés en direction de la zone ont du mal à avoir l’approbation des décideurs et leurs partenaires au niveau national.  En définitive, depuis la fin de l’ODIMO et l’ODIPAC et, le secteur n’a abrité aucun projet de développement. Les seules cultures de rente existantes demeurent l’arachide et le fonio. Seul bémol, le secteur est encore mal organisé et les producteur restent à la solde des opérateurs économiques qui viennent les imposer leurs prix. Conséquences, sans perspectives d’avenir, les jeunes ont tout simplement tourné le dos au secteur. Avec la flambée des prix de l’or à partir de 2005, les paysans (hommes et femmes) ont vite remplacé la daba par les équipements d’orpaillage traditionnel (piques, calebasse, puisettes etc.). De nos jours, avec l’arrivée des multinationales, cette activité d’orpaillage traditionnel connait ces débuts de difficultés. En effet, les conflits éclatent de plus en plus entre les deux catégories d’orpailleurs avec, parfois, mort d’homme.  Une situation qui inquiète davantage les représentants de l’Etat, avec en premier lieu, le chef secteur de l’agriculture.  Selon le chef secteur, Amadou Soumaila Diarra, ingénieur d’agriculture : «Il y a, aujourd’hui, un  risque d’interdiction de l’orpaillage traditionnel par les autorités. Et si, en ce moment il n’y a pas de meilleurs perspectives dans l’agriculture, les populations seront désœuvrées», prévient M. Diarra.  En plus de ces problèmes d’ordre sociaux, la zone de Kéniéba doit faire face cette année aux caprices de la nature. Pour cause, le cercle est loin d’atteindre son niveau de précipitations de la campagne écoulée. Selon le chef secteur de l’agriculture, Amadou Soumaila Diarra,  à la date du 12 septembre 2014, le cercle a reçu 851 mm en 63 jours contre 1102, 7mm en 72 jours à la même période de l’année dernière. Les pluies ont connues une certaines régularité au cours de la dernière décade du mois de juin jusqu’en septembre 2014. Avant cette date, il y avait une certaine perturbation reconnais le chef secteur de l’agriculture.  En conséquence, les labours ont pris du retard. Malgré le contexte, le chef secteur garde beaucoup d’espoir quant à l’issue de la campagne : «Si les pluies continuent jusqu’en octobre, nous allons faire une bonne campagne». Soutient M. Diarra, ingénieur d’agriculture.

Abdoulaye Ouattara, Envoyé Spécial 

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