Le PDG Dan Betts désavoue t-il l’emploi local ?
L’avènement de la mine d’or de Hummingbird dans la capitale du Ouassoulou avait suscité beaucoup d’espoir chez les populations qui pensaient avoir trouvé un succédané aux problèmes de chômage dans leur localité. Mais ils ont vite déchanté. Non seulement la mine fait valoir une dette abyssale pourtant interprétative, mais aussi réticente à l’emploi local. Le gouvernement se trouve face à un dilemme quant à la volonté de la société de lancer des projets de développement porteur comme stipulé dans le cahier de charge des conventions minières.
Hummingbird Resources PLC est une société aurifère à actifs multiples basée au Royaume – Uni. Son activité principale est l’exploration, l’évaluation et le développement des cibles d’exploration et la mise en valeur des ressources minérales. Elle opère au Mali et au Libéria. Le projet de Yanfolila a un inventaire total de 2,2 millions d’onces à plus de 2,4 grammes par tonne et des réserves d’environ 709.800 onces à 3,14 grammes par tonne. La société continue d’exploiter d’une manière sauvage les sites miniers, selon nos informations, de la capitale du Ouassoulou sous prétexte qu’elle veut d’abord rembourser ses dettes. Nos investigations ont prouvé que l’Etat n’a aucun droit de regard sur ladite société et se contente seulement des miettes reçues alors que Hummingbird s’enrichit exponentiellement en bradant le développement social qui devrait être le point d’orgue des investissements à l’échelle locale. Or, tout le monde s’accorde à dire que la teneur en or est non seulement grande à Yanfolila, mais que les explorations ont montré que les sites constituent une exploitation, longue durée, avec une réserve inestimable. Le PDG Dan Betts a lui-même admis que les projets de mine de Yanfolila ont permis une hausse significative de leurs sources de revenus ou chiffres d’affaires et qu’un plan de développement adéquat devrait ressortir début 2020. Et rien dans ce sens n’a été entrepris. Pire, aucun plan d’emploi local n’est priorisé. Conséquences : le chômage bat son plein dans cette localité où l’orpaillage traditionnel est devenu le seul moyen de survie. Face à cette insouciance de l’instance dirigeante d’Hummingbird Resources, on assiste à la politique de bouche bée ou bouche cousue des autorités parce qu’elles lèchent leurs babines dans ce pot-aux-roses finalement rédhibitoires.
La pratique de cette société est connue comme d’ailleurs dans les autres sociétés minières. Elle consiste à faire valoir ses dettes en envisageant de les éponger dans un délai long et irraisonnable. Pendant ce temps, elle procède à des exploitations sauvages en engrangeant des bénéfices colossaux. Nos Etats n’ont pas la capacité de démonter leur mise en scène à telle enseigne que même lors des conseils d’administration, nos cadres ne parviennent pas à démasquer ce vaste montage ou complot grotesque.
Mais contrairement à Anglogold ou Randgold Resources qui placent l’emploi local au coeur de leur priorité, Hummingbird privilégie l’emploi étranger.
Issiaka Sidibé