Gestion de l’or au Mali : refus de transparence

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Nos autorités ne semblent pas être disposées à instaurer une gestion transparente dans le domaine de l’exploitation des métaux précieux. C’est le constat qui s’impose à Mamadou Diakité, un malien de l’extérieur qui a 25 ans d’expériences dans le négoce des métaux précieux.

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Après sa remarque sur une absence totale de maîtrise de l’Etat sur la quantité d’or produite et exportée, faute de moyens de contrôle efficace, il a fait des propositions pour plus de transparence dans le secteur. A son retour au bercail sa proposition a fait l’objet de rencontres interministérielles. Mais, les autorités semblent animées de mauvaise foi.

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Avec sept mines d’or en exploitation, le Mali occupe le troisième rang des pays producteurs du métal jaune en Afrique, après l’Afrique du Sud et le Ghana. Notre pays dispose de mines d’or de classe mondiale.

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Officiellement, la production annuelle de l’or est de 63 tonnes dont 56 pour les mines industrielles et 7 tonnes pour l’artisanat.

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Ces chiffres élogieux cachent la réalité de l’exploitation de l’or au Mali où des sociétés étrangères sont au gouvernail des opérations industrielles. Ne disposant pas d’une structure et des moyens adéquats d’un contrôle efficace sur l’exploitation de ses ressources précieuses, notre pays s’en remet seulement à la déclaration de foi de ces sociétés extractives qui sont là pour la seule raison de faire profit.

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La part du Mali dans cette importante production de l’or (63 tonnes par an) est de 20 %, les 80 % revenant aux sociétés étrangères d’exploitation. Quoi de plus normal, ce sont elles qui en détiennent les 80 % des actions. Mais ce qui n’est pas normal dans cette affaire est que la détermination de la quantité d’or produite échappe à l’Etat malien. Ce sont donc ces sociétés qui évaluent et déclarent la production faite.

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Cette situation a été maintes fois dénoncée par nos compatriotes à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Dans ce domaine, les initiatives ne sont pas nombreuses, cependant certains de nos compatriotes ont manifesté la volonté d’aider l’Etat à asseoir un contrôle efficace pour plus de transparence dans ce domaine. C’est le cas de ce Malien de l’extérieur Mamadou Diakité qui rentre au bercail en compagnie de ses partenaires après 25 ans d’exercice dans le secteur des métaux précieux.

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Il propose à l’Etat malien, dans une première phase, « un meilleur contrôle sur l’exploitation des richesses de son sous-sol en dotant le ministère des Mines et le service des douanes de moyens de contrôle performants et efficaces »

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Selon notre compatriote, le contrôle adéquat sur la production aurifère nécessite la dotation du ministère des Mines d’un laboratoire d’analyse efficace et compétent par lequel toute exportation doit obligatoirement passer, afin de permettre à ses services de savoir avec précision les matières premières ainsi exportées.

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Le laboratoire de contrôle proposé a deux missions distinctes : permettre l’analyse des lots d’or extraits pour en savoir la qualité exacte et d’en évaluer la valeur ; et être en mesure de contrôler toute marchandise destinée à l’exportation. « Il doit être à mesure de déterminer le titre exact des lots soumis à l’importation ou à l’exportation. La maîtrise par l’Etat des volumes d’or exportés passe nécessairement par des moyens de contrôle efficace, raison pour laquelle nous considérons ce laboratoire comme vital et de la plus haute importance. C’est le premier pas incontournable vers la maîtrise par le gouvernement de la production d’or du pays. Et l’Etat malien devrait s’attacher à cela », signale Mamadou Diakité.

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L’établissement d’un laboratoire d’analyse et d’essai efficace peut conduire à la mise en place d’un comptoir d’achat susceptible de vendre directement une partie du métal jaune dans le cadre d’une entreprise mixte.

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Le bon fonctionnement et la crédibilité de ce laboratoire ne dépendront que du choix de son personnel. Selon notre compatriote, ce volet formation des ressources humaines ainsi que le suivi du bon fonctionnement  du laboratoire qui engagent la responsabilité des initiateurs du projet sont pris en compte dans les termes de référence autour desquels plusieurs rencontres interministérielles sur une recommandation des hautes autorités maliennes.

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Une deuxième phase concerne le développement de l’exploitation des champs aurifères par les communautés maliennes, cette ambition passe nécessairement par le développement d’une unité d’affinage sur place. L’objectif final est de permettre aux populations de tirer un grand profit de leur activité.

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Enfin dans une troisième phase, le compatriote met l’accent sur le développement de la fabrication de semi-produit de 18carat destinés à l’artisanat de la bijouterie (fil/laminé, chaîne, etc.). Cette activité permettrait certainement d’assurer de la valeur ajoutée. Mais pourquoi les autorités font-elles de la sourde oreille sur les propositions de Mamadou Diakité ? Tout semble indiquer que les plus hautes autorités rechignent à faire preuve de transparence dans ce domaine.

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Boukary Daou

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