Extraction d’uranium : Faléa ou Arlit en devenir !

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Si rien n’est fait, la commune de Faléa court les mêmes risques qu’Arlit au Niger où la société française Areva exploite l’uranium au péril de la vie humaine. L’alerte est donnée par un réalisateur français, Michel Bony, déclaré persona non grata au Niger et pris au piège à Bamako par les autorités françaises.

Michel Bony et son accompagnateur Alassane Dicko et ont organisé depuis des mois un voyage au Niger, pour aller recueillir les témoignages d’un représentant de la société civile de la ville d’Arlit qui souhaitait témoigner, ainsi que de toute personne qui aurait souhaité témoigner à propos de la situation sanitaire et environnementale de la ville d’Arlit au nord de ce pays où, depuis 47 ans, la société Française Areva exploite l’uranium. Alassane agit au niveau de ce qui, aujourd’hui, est en danger au Mali : le tourisme. Il est guide officiel de tourisme au Mali. Michel, lui, est réalisateur, écrivain, photographe et comédien français.

L’aventure tourne au vinaigre ; Michel et son compagnon malien passeront quelques heures au commissariat d’Arlit avant d’être expulsés mani militari du Niger. Ils étaient donc devenus indésirables pour les autorités nigériennes et françaises, sans la moindre raison valable. Ou si, sauvegarder les intérêts d’une puissante société : Areva et par ricochet leurs propres intérêts.
Mais au-delà de leur expulsion de l’Etat du Niger, selon Michel Bony, ce qui est inquiétant ce sont les rapports de la Criirard (Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité), dont il s’était rapproché pour les besoins du documentaire qu’il réalise actuellement sur ce sujet. Les rapports de la Criirard en particulier la note Criirard 8-02 du 30 janvier 2008, relève dans la ville d’Arlit la contamination et l’appauvrissement des ressources en eau, de l’air ambiant par des poussières et gaz radioactifs. S’y ajoutent  la mise en vente de ferrailles contaminées, la dispersion de matériaux radioactifs dans l’environnement y compris devant l’hôpital Cominak (un hôpital construit par la société Areva, lequel ne possède aucun secteur concernant le dépistage cancérologique, ni le moindre département de cancérologie, selon l’association Médecin du Monde qui s’était rendue sur place il y quelque temps).

En outre, cette note porte également son attention sur l’entreposage à l’air libre des déchets radioactifs, des accidents de transport de matières radioactives, de l’exploitation de l’uranium et effets de serre, de l’insuffisance de l’hygiène publique, de l’intensification de la production d’uranium et enfin des garanties à obtenir et actions urgentes à lancer.

Selon Michel Bony, il agit «afin que les citoyens Maliens, et par le relais des agences de presse étrangères présentes au Mali, les citoyens d’autres continents, soient informés des dangers que peut entraîner l’exploitation de l’uranium telle qu’elle est pratiquée à Arlit». En d’autres termes, Faléa se dirige inexorablement vers les dangers encourus par les 80 000 habitants d’Arlit.

Par ailleurs, il ne fait aucun doute pour Michel Bony que l’État français et les autorités nigériennes, répondront devant un juge des diverses violations de droits dont ils ont fait preuve envers lui et Alassane. À l’en croire, une juridiction internationale des Droits de l’Homme au Niger, au Mali et en France a d’ores et déjà ouvert un dossier afin que ces derniers s’expliquent.

Un réquisitoire contre la politique de Sarkozy
Michel Bony croit savoir que Sarkozy a installé une psychose sécuritaire qui s’autorise à bafouer sans vergogne les droits les plus élémentaires des citoyens en invalidant épouvantablement, pour ce qui concerne le Mali, le tourisme, pourvoyeur de nombreux emplois. À en croire M. Bony, Sarkozy entend ainsi faire plier le président de la République Amadou Toumani Touré, en le contraignant de signer les accords entre la France et le Mali quant à une immigration prétendument choisie.
Michel Bony rappelle à M. Sarkozy qui considère que : «l’Homme africain n’est pas suffisamment entré dans l’Histoire », qu’il entende, aujourd’hui, que nombre d’hommes estiment quant à ses dires, ses actes et ce que tout cela entraîne, qu’il est, quant à lui, que trop et mal entré dans cette même histoire.
Issiaka Sissoko

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