L’union des Comptoirs et Raffineries d’Or du Mali dénommée (UCROM) a animé une conférence de presse à son siège pour dénoncer la sortie illégale de l’or du Mali. Pour briser le silence, les responsables en charge de cette union dénoncent les pratiques mafieuses et affairistes des agents de l’Etat qui se substituent à l’Etat. Pour remédier à cette corruption à ciel ouvert impliquant les hauts fonctionnaires de l’administration qui s’occupent en amont et à aval du processus d’exportation du produit, l’union a osé briser la glace.
L’UCROM évoque une sorte de mafia organisée qui s’est constituée autour du secteur d’une manière opaque, depuis plusieurs années. Ils s’engraissent au détriment de l’Etat du Mali dont ils sont censés défendre les intérêts lors de l’exportation de l’or. Ces pratiques s’amplifient de plus en plus et prennent une proportion inquiétante si rien n’est fait par nos autorités. C’est justement pour informer l’opinion nationale du manque à gagner engendré par de telles pratiques que deux responsables de l’union, à savoir Karamoko Doumbia et Hady Sidibé étaient face à la presse, pour expliquer dans le détail le mode opératoire des acteurs et leurs complices dans le système. Leurs pratiques scandaleuses créent un colossal manque à gagner pour le trésor public. Ces agents de l’Etat qui entretiennent le phénomène de fausses déclarations lors de l’exportation de l’or à travers leurs rapports véreux avec les hommes d’affaires.
C’est une des contraintes sur lesquelles ils ont attiré l’attention du gouvernement malien, a dit M.Doumbia, président de l’UCROM. Il était visiblement très en colère contre les pratiques mafieuses qui vont à l’encontre des intérêts du Mali. C’est pourquoi, selon lui, l’union des Comptoirs et Raffineries d’Or du Mali souhaite travailler étroitement de façon coordonner avec les services de l’Etat pour amoindrir les pertes pour le budget d’Etat. Sur 100 kgs d’or qui doivent sortir, seuls 10 kgs sont officiellement déclarés à la sortie au vu et au su de tous les agents en charge du contrôle. Cela constitue une violation à la réglementation en la matière, selon les responsables de l’union. Il y a une autre contrainte sur laquelle l’union à attiré l’attention de l’opinion c’est bien l’orpaillage traditionnel. Selon les conférenciers, ce secteur doit être accompagné par les services spécialisés de l’Etat au lieu de lutter contre. Car l’orpaillage traditionnel à une importance capitale, il attire les nationaux enquête de vie meilleure dans un environnement dominé par le capitalisme qui favorise les multinationales. Alors que ces multinationales ont le monopole de tous les secteurs clés du développement. Que deviendront donc les nationaux dans ce secteur ? S’interroge M. Sidibé, surtout que les nationaux emploient désormais la technologie moderne notamment les machines qui détectent l’or ? Ce nouvel équipement ne dégrade pas l’environnement au détriment des populations grâce à la technologie des Australiens qui parait être la plus appropriée pour ce secteur.
Le président de l’union, a plaidé surtout pour un soutien accru aux nationaux sur le plan des investissements. Les acteurs du secteur sont convaincus que l’Etat n’assume pas toute sa responsabilité autour du secteur. Raison pour laquelle le Soudan a surclassé le Mali cette année dans le classement des pays producteurs d’or en Afrique. Les conférenciers ont terminé leur intervention avec une révélation étonnante à savoir que plus de 80 tonnes d’or sont sortis du pays en 2016 et que sur cette quantité, seulement la moitié a fait l’objet de déclaration officielle auprès des services compétents. Ces services, à cause de la corruption continuent d’encourager ces pratiques préjudiciables à l’économie nationale.
Seydou Diarra