Dans le commentaire que certains confrères ont fait du rapport 2006 élaboré conjointement par l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) et la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) sur l’exploitation minière et les droits de l’homme, il apparaît comme si notre pays est lésé sur tous les aspects de cette exploitation. Il n’en est rien. Car, de l’étude de la FIDH menée dans les zones minières, il ressort que des villages, à l’image de Morila, doivent une grande partie de leur développement à la présence des sociétés minières comme Morila-SA.
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Les populations de Morila bénéficient depuis 2000 d’un fonds de développement communautaire. Ce fonds vise plusieurs objectifs et est distribué entre les trois niveaux de circonscriptions : les 4 communes liées à Sanso, le cercle de Bougouni et la préfecture de Sikasso. 60% du fonds est destiné au maire de Sanso pour le développement communal pour un montant équivalent à 150 000 dollars par an. Une partie de ce fonds est destinée à la réhabilitation du site une fois que la mine sera fermée tel que compris dans « le Mine Closure Plan », formalités obligatoires pour obtenir l’appui de la Banque Mondiale.
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Il ressort cependant des entretiens menés par la mission que la gestion du fonds de développement local n’a pas été toujours transparente. L’existence d’un tel fonds était même inconnue des responsables locaux avant l’arrivée du nouveau directeur de Morila-SA en octobre 2005. Lors d’un entretien, le maire de Sanso a, en effet, affirmé aux chargés de mission qu’il ne participait pas à la gestion des fonds communautaires avant 2006, année où le nouveau directeur de la mine a mis en place un comité de responsables locaux pour la gestion du fonds communautaire. Depuis 2000, Morila-SA a tout de même réalisé et inscrit à la comptabilité de ce fonds la construction de plusieurs édifices dans les quatre communes autour de la mine : à Sanso 9 classes ; à Doumba 3 classes ; à Morila et à Sangola une école.
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Dix enseignants ont aussi été recrutés sur ce fonds et leur salaire assuré. Enfin, 30 000 dollars environ sont dépensés chaque année pour apporter un soutien à la Gendarmerie de Sanso en salaires ou en infrastructure.
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Ce fonds a également permis l’électrification de la mosquée, de la place publique, de la maternité et du centre de formation des adultes dans les villages de Fadia, Tina, Sinsin I et II, Kéniéréla et Moutorola, ainsi que l’équipement du centre de santé de Sanso et la construction d’une maternité.
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La nouveauté apportée par le nouveau directeur de Morila-SA, Richard Le Sueur, est de faire participer la population locale à l’utilisation de ce fonds. Depuis janvier 2006, un comité de développement communal a été mis en place qui regroupe les chefs traditionnels des quatre villages, le maire de Sanso, le sous-préfet, les représentants des associations de jeunes, de l’association des femmes et de l’association des chasseurs. Ce comité se retrouve chaque mois sous l’arbre à palabres pour discuter de leurs besoins et élaborer les projets qu’ils souhaitent voir financer par le fonds de développement communautaire. Cette pratique est toute récente mais c’est Morila -SA qui a le dernier mot sur les projets financés.
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A la mission de la FIDH, les responsables de Morila-SA ont confié que bien qu’ils souhaitent encourager des projets durables, ils avaient tout de même financé en 2001, sur demande des villageois, la construction de deux mosquées.
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Abdoul Karim Maïga
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