Hélas, cette embellie n’a rien changé dans les désastreuses conditions de vie de nos populations locales vivant sur les sites où brillent pourtant l’or du Mali.
Dans un rapport d’enquête publié il y a une dizaine d’années, (mais toujours d’actualité), la Fédération internationale des Droits de l’Homme (FIDH) disait que l’or au Mali, “n’est pas l’or du Mali”, encore moins l’or des Maliens.
Dans ledit rapport, elle affirme que les associations de défense des Droits de l’homme semblent déchanter avec les populations locales qui s’échinent (en vain) dans l’attente des fameuses retombées partout promises contre l’ouverture des économies en développement au capital étranger.
Annoncées en grande pompe comme un coupe-faim à la pauvreté dans notre pays, les mines d’or, ouvertes tous azimuts sur des sages conseils des Institutions de Bretton Woods (la Banque mondiale, et le Fonds monétaire internationale), constituent de nos jours des vrais cauchemars pour nos compatriotes. Elles ne sont en réalité que de simple mirage pour ces pauvres riverains. Ecrasés sous le poids de la misère, parfois nos gouvernants ne s’embrassent même pas à s’enquérir de leur avis sur l’ouverture oui ou non d’une mine industrielle sur la terre de leurs ancêtres servant lieu de cultures pour leur pitance, au moment de l’octroi des permis d’exploration et/ou d’exploitation.
Ainsi, « le Mali, troisième producteur d’or africain, dans une bonne conjecture du métal jaune, n’en pointe pas moins aux dernières places du développement économique mesuré à l’aune de l’Indice de Développement Humain du Pnud… », selon le rapport.
Pourtant, le métal jaune a supplanté le coton dans le Produit intérieur brut (PIB) de notre pays depuis quelques années et se positionne comme principal produit d’exportation du pays avec 90% de la production nationale.
Le rapport de la FIDH lève donc le voile sur les conditions exagérément avantageuses faites aux multinationales de l’or, la difficulté de l’Etat à recouvrer l’impôt qui les frappe, et la faiblesse de l’Etat à contrôler la production, l’exportation, ainsi que les effets de pollution environnementale de cette industrie.
L’aveu renseigné émane de la Direction nationale de la Géologie et des Mines. Donc, à l’instar du Niger, grand producteur mondial d’uranium et parallèlement pays de grande misère matérielle, notre pays souffre de sa richesse. Il est donc évident que l’exploitation des matières premières stratégiques à des niveaux très élevés ne rime forcément pas avec le développement économique d’un pays, c’est-à-dire aucun bénéfice pour les populations locales. C’est le cas du Cercle de Kéniéba.
Fraudes et évasions fiscales
Fraudes et évasions fiscales, corruptions des administrations, sous capacités des administrations en matière de contrôles, concourent à faire durer la tragédie géologique au Mali.
Tout se passe comme si une concurrence et un rush s’étaient engagés entre les exploitants sud-africains et nos autorités pour savoir qui des deux braderaient le plus et le mieux les dotations naturelles de notre pays. La compétition est surtout bénie par les institutions internationales de Bretton Woods. Celles-ci veillent, à coups d’interventionnismes, sur le système d’exploitation à travers des programmes économiques et cadres juridiques biaisés au format des multinationales. C’est une forme de système de prédation qui sème horreur et terreur économique partout sur son passage.
Selon la FIDH, toutes ces sociétés minières ont un siège dans un paradis juridique : le Canada. Pour la circulation des flux financiers, ces compagnies ont des sièges dans les paradis fiscaux. Le contrat minier imposé au Mali est calqué sur le code minier canadien. En outre, le système plonge ses racines dans les méandres de la corruption. « Quand il y a 890 grammes d’or qui disparaissent sur 900, on voit bien la marge que les grosses compagnies minières ont pour corrompre autour d’elles… » Précise le rapport. Il faut également rappeler que le système est bâti sur le principe de la dérégulation générale où l’État ne peut jouer aucun rôle de contrôle, ni en amont, ni en aval. Tout le contrôle se retrouve dans les mains des multinationales. Tandis que ce modèle ultralibéral est aujourd’hui dénoncé par les grandes puissances européennes et américaines. Il n’y a pas encore longtemps, le gouvernement américain a exigé aux banques suisses de lui fournir la liste des contribuables américains qui y ont place leur fortune pour échapper au fisc de leur pays. À ce qu’on sache, le contentieux n’est toujours pas vidé.
Cela dit, les 690 milliards CFA, versés au Trésor public par les multinationales et après neuf ans d’exploitation des quatre mines industrielles du Mali, ne représentent que 30 % seulement de la valeur des exportations d’or.
Selon le rapport d’enquête de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), les 690 milliards CFA constituent d’une part l’équivalent des dépenses du gouvernement dans les domaines de la Santé et de l’Education pour deux ans, ainsi que la valeur de l’or de la seule mine de Sadiola, soit 614,8 milliards CFA.
Or, à en croire le rapport d’enquête de la FIDH, les coûts de production de l’or au Mali sont parmi les plus bas d’Afrique. Selon le rapport, pour extraire une tonne de minerais les multinationales dépensent 1,27 dollars, environ 635 FCFA. Pour la traiter, elles dépensent 7,28 dollars, environ 3640 Cfa, auxquels s’ajoutent les coûts administratifs : 3,75 dollars, environ 1 875 FCFA par tonne et les taxes et redevances estimées à 23,8 dollars, environ 11 900 FCFA par once d’or. Au total, le coût opérationnel d’une tonne d’or au Mali au moment de la publication du rapport était de 95 dollars, environ 47 500 FCFA l’once.
Avec un cours de l’or, toujours en hausse par rapport aux coûts de production à faible niveau, il est évident que les bénéfices réalisés par les multinationales, sur l’or malien sont incommensurables. Mais, franchement pouvait-il en être autrement avec des contribuables peu scrupuleux ?
Selon cet audit, les mines de Sadiola et de Yatela devraient, à l’Etat malien, environ 15,6 millions de dollars, environ 7,8 milliards de FCFA au titre des taxes sur les bénéfices impayées et les pénalités afférentes. Mais, les directions de ces mines ont discuté avec des conseils fiscaux et ont conclu que toutes les taxes avaient été payées. Curieusement.
En fin de compte, l’Etat malien n’obtient qu’un tiers des sommes dues par ces compagnies minières.
Pour que l’or du Mali brille pour tous les Maliennes et Maliens, la FIDH propose donc une renégociation des contrats miniers avec les multinationales, après un nouvel audit de toutes les mines industrielles.
Malheureusement, cet audit tant attendu tarde à se réaliser.
Et pourtant, l’or du Mali brille. Mais, au profit de qui ?
« thant is the question ! »
M.D.
Bravo a nos dirigeants, pour avoir tout tenter afin de nous proteger. Merci.
Le contrat conclu en 2013 entre le Mali et la société Guo-Star ne concernait pas que des pick-up, des bérets et des chaussettes…
Dans le contrat de 69 milliards de F CFA (105 millions d’euros) conclu en novembre 2013 entre la société Guo-Star et le ministère de la Défense du Mali (qui valut à ce pays les foudres du FMI et le gel provisoire de ses appuis budgétaires bilatéraux), il n’était pas seulement question de pick-up, de bérets, de chaussettes et de sacs de couchage. Des témoignages concordants font apparaître qu’il concernait aussi l’achat d’armes et de munitions.
J.A. a ainsi pu prendre connaissance d’un bon de commande du 13 décembre 2013 d’un montant de 19 722 204 euros (près de 13 milliards de F CFA) destinés à l’achat de centaines d’armes (mitrailleuses, pistolets automatiques, fusils à lunettes et mitrailleurs, lance-roquettes, lance-grenades, mortiers, etc.), de milliers de munitions et de six systèmes antiaériens de type ZSU-23-4 Shilka (980 000 euros l’unité).
Une société bulgare du nom de Metallica
Selon nos sources, ces armes auraient été achetées à une société du nom de Metallica, dont le siège est en Bulgarie. Me Kassoum Tapo, l’avocat de Guo-Star, se serait rendu dans ce pays il y a quelques mois – information qu’il refuse de commenter. Il s’agissait à l’époque d’armer les soldats formés par l’Union européenne à Koulikoro et d’équiper les véhicules (blindés de transport de troupes et pick-up) achetés dans le cadre du même contrat.
Aucune banque privée n’étant autorisée à prêter de l’argent pour acheter des armes, il a été décidé de “noyer” ces achats sensibles dans le contrat global passé avec Guo-Star, qui, officiellement, ne concernait aucun matériel létal. “Pour un pays comme le nôtre, il est très difficile d’acheter de l’armement, explique un proche collaborateur d’Ibrahim Boubacar Keïta. Nous avons sollicité l’aide de nos alliés, mais peu y ont répondu.”
Lire l’article sur Jeuneafrique.com : Mali | Comment le Mali a fait passer des armes… sous les chaussettes de Guo-Star | Jeuneafrique.com – le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique
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Bonjour, Bonsoir à tous mes frères et soeurs Ganjistes.
Les sikassois sont certainement maudits sinon je ne vois pas d’autre explication à leur situation.
L’accord qui vient d’être signé veut tout simplement dire que tous ceux qui sont du sud vont travailler pour le mnla.
En gros, on va spolié Sikasso de ces ressources pour les remettre au touaegs soi-disant pour une paix fictif. Malgré l’exploitation de son or (mine d’or de syama et de massiogo) et sa culture de coton , Sikasso reste la région où l’on constate le taux de mal-nutrition le plus haut du mali.
Il est temps que l’on prend en main notre destin. Personne n’a le menopole de la violence . Nous (Ganjiste) allons nous armer pour reclamer la separation totale et inconditionel avec le mali .
**********************************************************************Gloire perpetuel à notre suprême leader Klela Baba. Que soit benit son nom, sa vie, sa source, sa lumière.
Vive le Ganjisme, vive la science universelle !
Aucun commentaire pour un sujet aussi important!!! Voilà un de nos drames.
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