Exploitation minière au Mali : L’AMDH demande à l''Etat de maximiser les recettes fiscales

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En collaboration avec la Fédération internationale des droits de l”homme (FIDH) qui vient de produire un rapport sur l”exploitation minière au Mali, l”AMDH a organisé une conférence de presse dans la salle Tombouctou de l”hôtel Nord-Sud, hier mercredi 19 septembre.

Objectif : sensibiliser l”opinion nationale sur la mauvaise gestion des ressources minières mais aussi appeler l”Etat à augmenter les recettes fiscales et prendre en compte les droits des populations. Aujourd”hui, le Mali est le troisième producteur d”or en Afrique. En 2006, il a exporté environ 58 tonnes de métal jaune. Paradoxalement, dans le rapport du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) sur l”Indice du développement humain (IDH) le pays occupe la 175e place sur 177. Cette situation, qui révolte plus d”un, a amené la société civile, les Ong, à jeter un regard sur ce secteur. OXFAM, une organisation non gouvernementale, publie chaque année un rapport sur le sujet mais il ne fait pas allusion de façon spécifique aux droits humains.

Afin de combler ce vide, la Fédération internationale des droits de l”homme (FIDH) a mené dans les différentes mines du Mali une enquête pour s”imprégner sur les conditions dans lesquelles l”or du Mali est extrait, l”état d”implication des populations et les avantages qu”elles en tirent.

Au terme de cette enquête, FIDH a établi le constat que malgré l”exploitation de l”or du Mali par les compagnies majoritairement étrangères, le Mali ne récolte que peu.

Quant aux populations, ce qu’elles gagnent reste minime par rapport à l’énorme potentiel que recèle leur terroir en métal jaune.

Face à cette situation, qu”elle qualifie de violation des droits de l”homme, l”AMDH n”entend plus restée bouche bée. Elle a décidé de la dénoncer avec la dernière énergie. La conférence de presse qu”elle a organisée hier s”inscrit en amont de ses actions. Bréhima Koné, président de l”AMDH, Isabelle Gourmelon et Paul Nsapu tous délégués de FIDH, ont animé ce point presse qui a duré environ deux heures d”horloge.

Dans sa déclaration liminaire, Bréhima Koné n”a pas été tendre avec les autorités de la République. Car, selon lui, l”Etat a mal négocié les contrats avec les sociétés minières. "Il est temps qu”on mette un terme à l”opacité de la gestion des ressources minières. Il y a une obligation de rendre compte aux populations. Celles-ci doivent participer à l”extraction mais aussi bénéficier des avantages de l”industrie minière. En outre, l’Etat doit maximiser les recettes fiscales pour profiter de l’industrie minière" a-t-il déclaré.

Paul Nsupa de souligner que le Mali n”a jamais respecté le pacte international relatif au droit économique qui existe depuis en 1974. Selon lui, "sans ce dispositif, le droit au travail, de l”état de santé des travailleurs, la liberté syndicale ne peuvent pas être garantis dans les mines".

Isabelle Gourmelon a, quant à elle, soutenu que l”Etat malien n”a pas les moyens de profiter de l”exploitation de son or pour la simple raison que l”Etat n”arrive pas à s’imposer aux compagnies d”exploitation. "Le code minier est caduc et n”est pas appliqué avec rigueur. L”or malien est vendu à vil prix par rapport à celui du Ghana et d”autres pays. Pour que l”or du Mali serve les Maliens, il faut que l”Etat reprenne la gestion de son or".

Suite à ces interventions, les hommes de médias ont pris, tour à tour, la parole pour exprimer leurs préoccupations. La majorité de ces interventions a porté sur les stratégies que l”AMDH entend mettre en œuvre pour défendre l”intérêt des populations qui vivent à proximité de la mine.

Au finish, le représentant de la société civile a déclaré: "Nous allons plus jamais accepter d”être les sujets de l”exploitation minière. Nous allons nous battre pour bénéficier des avantages de cette industrie".

Abdoul Karim KONE

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