Dans le cadre d’un renforcement de capacité des acteurs sociaux pour un plaidoyer, la Fondation pour le Développement au Sahel(FDS) a demandé aux autorités la divulgation des contrats miniers afin de mieux informer les populations sur la gestion transparente de l’exploitation minière. C’était lors d’un atelier de plaidoyer à l’intention des acteurs sociaux à la Maison du partenariat, le 29 novembre 2014.
Le président de la Fondation pour le Développement au Sahel, Tiémoko Sangaré a rappelé que 09 mines industrielles sont en exploitation au Mali. Il s’agit de Sadiola, Yatela, Loulo, Tabakoto, Goun koto, Syama, Sanso, Kodiéran et Kalana. Selon lui, depuis quelques décennies, le secteur minier est devenu la clé de voute de l’économie Malienne d’autant plus qu’il a contribué à l’économie nationale à hauteur de 415,23 milliards de F CFA en 2012 représentant 8,0 % du PIB et 70 % des exportations totales du Mali. Au-delà de ces chiffres, il a indiqué que le gouvernement du Mali est déterminé à faire de ce secteur un véritable moteur de développement social et humain et un moyen de lutte contre la pauvreté. Malgré cette volonté politique, le président de la FDS dira que l’exploitation minière est confrontée à de nombreux défis qui sont entre autres : le déficit d’information des communautés et autres acteurs locaux de la législation minière, de leurs droits et obligations dans l’exploitation des ressources minières ; la transparence sur la gestion des revenus miniers tant sur le plan national que local ; la précarité des populations des sites miniers ; l’insuffisance d’investissement dans les projets durables au niveau des communautés. Aussi, il a souligné la faible capacité des OSC et des communauté minières à engager les décideurs et les compagnies minières internationales pour influencer les politiques et les pratiques en faveur du fait de la non implication de tous les acteurs dans le processus de prise de décision sur l’exploitation, la gestion des ressources naturelles et le suivi des revenus miniers. Par ailleurs, le président de la FDS a souligné que même si par l’adhésion du Mali à l’ITIE en 2006, les plus hautes autorités ont affirmé leur volonté de faire la transparence autour du secteur minier, cette transparence reste toujours un défi certain. Bien que plusieurs audits des flux financiers aient été réalisés, il dira qu’au déficit d’information des communautés et autres acteurs de la société civile s’est ajouté le secret absolu qui entoure les contrats et conventions qui lient l’Etat aux compagnies minières. Ainsi, aux fins de contribuer à la promotion d’une société Malienne dans laquelle prévalent la transparence, l’habilitation des citoyens, la FDS et ses partenaires, appui depuis quelques années des communautés minières de Kayes et Sikasso dans le cadre de la mise en œuvre du projet «The Right mining Education and Advocacy in Mali».
Fakara Faïnké