Pour alerter l’opinion nationale et internationale sur les dangers du dragage et informer de la décision de l’Etat à suspendre cette pratique avant de procéder à son arrestation, la ministre en charge des Mines et du Pétrole, Mme Lelenta Awa Baba, était devant les hommes de média le jeudi 6 juin à la faveur d’une conférence de presse à l’hôtel Maeva Palace.
« Suite à différentes missions effectuées sur le terrain, nous avons constaté avec amertume la pollution que causent le dragage et l’utilisation des produits chimiques dangereux sur les cours d’eau » a déclaré la ministre des Mines et du Pétrole.
Selon elle, ces pratiques causent des dommages aux différents cours d’eau du Mali (le fleuve Niger jusque dans la ville de Bamako, le fleuve Bagoé et la Falémé, principalement) en provoquant leur obstruction et en détériorant l’eau que boivent les riverains.
De façon claire, elle a relevé que le mercure utilisé dans l’exploitation de l’or dans l’orpaillage et le dragage met en danger la vie des utilisateurs directs et les consommateurs de poisson de tout le pays. « Il urge alors de trouver la solution appropriée à la question de dragage » a-t-elle déclaré.
D’après elle, Il y a eu suffisamment de sensibilisation pour un changement de comportements, mais d’après les constats, la majeure partie des pratiquants de cette activité sont des étrangers. « Il a été décidé de suspendre ces activités pour un an » a-t-elle annoncé.
Pour cela, dit-elle, les mesures autrefois misent en œuvre seront changées. A ses dires, ce sont les villageois, eux-mêmes qui fatigués de cette pratique, qui constitueront la police minière pour interdire l’activité.
D’après elle, en cas d’échec de cette stratégie, l’Etat interviendra pour interdire complètement les activités pendant la période d’une année annoncée. Car, précise-t-elle, cette problématique doit être gérée avec méthode. «C’est une activité formellement autorisée par le code minier, mais ce code est en train d’être réélu » a-t-elle précisé.
Par ailleurs, la ministre Lalenta a souligné que son département n’est pas seul concerné dans cette lutte. Laquelle, dit-elle, doit être celle de tous les membres du gouvernement et l’ensemble du peuple malien.
Selon elle, c’est conscient de cela que 4 départements ministériels se sont donné la main pour relever ce défi. Il s’agit, affirme-t-elle, de son département (le ministère des Mines et du Pétrole), ceux de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, de l’Environnement et du Développement Durable et de la Sécurité et de la Protection Civile.
En attendant, la période de suspension annuelle de l’orpaillage débute le 15 juin prochain, pour prendre fin au 30 septembre.
Fatoumata COULIBALY