Édition 2017 de la conférence de l’association canadienne des promoteurs et des prospecteurs : Le lobbying payant du ministre des mines

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Pr Tiémoko Sangaré, ministre des Mines

La Convention de l’Association Canadienne de Promoteurs et des Prospecteurs (Pdac) fait partie des rencontres internationales sur les mines les plus importantes, sinon la plus importante en termes d’audience, au monde. Elle se tient annuellement à Toronto au Canada depuis plus de 70 ans. Cette année, elle s’est tenue du 5 au 8 mars 2017.

Elle a regroupé les différents intervenants du secteur : les opérateurs miniers, les investisseurs, les établissements financiers, les institutions internationales, les acteurs de la société civile, etc. Surtout quand on sait que la grande majorité des sociétés minières mondiales ont leur siège au canada.

Cette édition 2017 a réuni environ cinq cents (500) exposants venus du monde entier, pour nouer des relations d’affaires et faire un lobbying du secteur minier de leurs pays respectifs. Ce fut une belle opportunité pour le Mali de nouer de solides relations d’affaires à travers sa délégation conduite par le ministre des mines, le Pr Tiémoko Sangaré. Car, en plus de la convention, le ministre s’est rendu à Vancouver pour visiter des sites des sociétés minières canadiennes. Une belle opportunité pour notre pays de s’enquérir de leur succès et s’en inspirer pour booster le secteur minier malien en pleine boom.  Le Mali n’a pas dérobé à la tradition, avec cette forte présence à cette rencontre avec un fort consortium d’acteurs du monde minier avec en tête le ministre des mines. L’occasion fut belle pour le ministre Tiémoko Sangaré et sa délégation d’échanger au plus haut niveau avec les autorités canadiennes du secteur minier. Il dira que c’est un réel et agréable plaisir pour lui de prendre la parole à l’occasion de cette édition de franco-mine pour échanger avec les autres acteurs miniers présents sur les raisons qui ont amené son pays à conduire différentes relectures de sa législation minière au cours de ces trente dernières années. Il a aussi fait savoir à ses interlocuteurs que le Mali, est le premier pays producteur d’or de la zone Uemoa, le second dans la zone Cedeao et le troisième sur le continent, avec une production industrielle annuelle moyenne de l’ordre de 50 tonnes depuis plus d’une quinzaine d’années. Ce qui fait que le secteur minier a pris une place importante dans l’économie malienne. Les perspectives de développement de l’industrie minière sont réelles et pourraient constituer une véritable opportunité de développement. C’est fort de cela que le ministre des mines a soutenu qu’avec une dizaine de mines d’or en activité, l’exploitation de l’or représente environ 70% des recettes d’exportation et environ 8% du Produit Intérieur Brut (PIB). En 2018, trois autres mines d’or pourront entrer en production. A ce jour, c’est environ 400 titres de recherche minière, dont la majorité pour l’or, sont délivrés.

Plus de 75% des sociétés mondiales d’exploration ou d’exploitation minière ont leur siège au Canada et près de 60% de celles qui sont cotées en bourse s’enregistrent à Toronto. Mais pour ces entreprises, le Canada n’est qu’un pays de transition : leurs capitaux sont la plupart du temps étrangers, provenant d’Australie, de Belgique, de Suède, d’Israël ou des USA et leurs concessions sont en Equateur, au Mali, en Indonésie ou en Roumanie. A titre d’exemple, « l’Ontario héberge plus de 1600 sociétés alors que seulement 43 mines y sont en service », constatent Alain Deneault et William Sacher, les auteurs de « Paradis sous terre » (2). Résultat : le Canada est devenu, pour les compagnies minières, l’équivalent de la Suisse pour les compagnies financières : un paradis fiscal et judiciaire. Ce qui donne au pays un rôle pivot dans le développement de l’industrie extractive mondiale.

C’est cette somme d’expériences canadienne que le ministre des mines, le Pr Tiémoko Sangaré a voulu s’inspirer pour faire bouger le secteur minier malien.

Max de Diapé

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