Située à moins de 2km à hauteur du fleuve Sankarani, la nouvelle mine d’or de Komana respecte tout sauf les normes environnementales. Du coup, le fleuve se trouve sérieusement menacé par les cyanures de cette mine à ciel ouvert. Dans cette situation, l’Etat a préféré l’argent à la survie des populations locales.
La mine d’or de Komana a commencé sa production au mois de décembre 2017. L’inauguration est prévue dans quelques semaines par le président de la République. Mais ce que le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar ignore jusque-là, c’est que cette mine à ciel ouvert risque de polir définitivement le fleuve Sankarani. La mine est située dans la commune de Yalankoro-Soloba, précisément entre Komana et Bougoudalé. Mais la distance entre l’emplacement exact de la mine et le fleuve ne dépasse pas 2 km. Pire, il s’agit d’une mine à ciel ouvert dont la production peut avoir beaucoup d’effets négatifs sur la faune, la flore, mais également sur les habitants des villages environnants.
La position de la mine face aux villages de Komana et Bougoudalé, et surtout face au fleuve qui est indispensable pour la survie des populations locales, est sérieusement inquiétante. Selon un spécialiste que nous avons contacté, dans cette situation, l’Etat a hypothéqué la survie des populations locales au profit des lingots d’or.
Selon lui, les produits utilisés par la mine à ciel ouvert -dont le cyanure- sont des produits toxiques pouvant tuer à petit feu les habitants de toute une région sans compter les animaux. Cette version se confirme sur le terrain déjà, car des cas d’animaux intoxiqués ont été constatés aux alentours de la mine.
Malheureusement, le grand perdant qui est la population locale ignore jusque-là ce danger qui la guette. Elle se réjouit de l’arrivée de cette mine, et oublie que l’exploitation minière ne durera pas longtemps. L’après mine risque de laisser le chaos dans la zone considérée comme une zone forestière non loin de la Guinée Conakry
Dans cette affaire, le ministre des Mines et du pétrole, Pr. Tiémoko Sangaré, n’est pas exempt de tout reproche, car c’est lui qui a ordonné l’ouverture de la mine malgré sa position. Avant l’inauguration, le président de la République doit envoyer une mission de vérification.
Si tel n’est pas le cas, l’eau du fleuve Sankarani risque d’être contaminée. Une fois contaminée, même les populations de Bamako ne seront pas épargnées. D’autant que le fleuve Sankarani passe par Selingué avant de se déverser dans le Djoliba. Le cas de Sadiola et Morila sont de mauvais exemples.
Dans notre tentative de recouper nos informations, nous avons essayé de joindre la direction de la mine. Mais en vain.
Wassolo