Le mercredi 26 octobre 2016, les responsables de la société minière Randgold Resources étaient face à la presse à l’hôtel ONOMO de Bamako pour non seulement faire le point de la situation minière de leur société mais aussi pour évoquer leur différend avec l’administration fiscale malienne. La conférence de presse était animée par le directeur exécutif de Randgold Resources, Mark Bristow, en présence de Mahamadou Samaké, directeur régional du groupe Afrique de l’ouest, de Chiaka Berthé, responsable de ladite société. Les bureaux de la société à Bamako avaient été fermés par le gouvernement du Mali pour non paiement de taxes s’élevant à une quarantaine de milliards de F Cfa. Pour témoigner de sa bonne foi et en tenant compte des difficultés financières du pays, la société a accepté de payer à titre d’avance, la somme de 15 milliards de F Cfa. Chose qui a permis la réouverture des bureaux à Bamako. Selon les conférenciers, bientôt les discussions seront entamées avec l’administration fiscale du Mali afin de trouver une solution idoine.
«Au cours des 20 années que nous avons passé au Mali, nous y avons investi F Cfa 1 500 milliards ($2.8 milliards) et contribué pour F Cfa 2 500 milliards ($4.7 milliards) dans l’économie du pays sous forme de taxes, redevances, les salaires, les paiements aux fournisseurs locaux et dans les initiatives communautaires.
Le niveau de notre engagement au Mali et le fait que nous y cherchons activement des nouvelles opportunités témoignent de notre confiance au pays, notre croyance au partenariat avec le gouvernement et notre philosophie de partage de la valeur créée avec le gouvernement et les populations», c’est en ces termes que le directeur exécutif de Randgold Resource, Mark Bristow a commencé son allocution. Avant de reconnaitre des conflits avec l’administration fiscale du Mali. «Nous continuons de contester les vérifications de comptabilité au titre des années 2011, 2012 et 2013 et nous avons été déçus quand au milieu de nos efforts pour résoudre amicalement ces problèmes, le gouvernement a fermé nos bureaux de Bamako et saisi nos comptes bancaires et a demandé un paiement additionnel comme condition pour la réouverture de nos bureaux. Pour témoigner de notre bonne foi et en tenant compte des difficultés financières du pays, nous avons accepté de payer à titre d’avance, la somme de F Cfa 15 milliards ($25 millions) étant entendu que les deux parties devaient s’asseoir pour arriver à une solution globale et finale à tous les différends fiscaux des sociétés du groupe Randgold.
Tout paiement injustifié concernant les vérifications contestées nous sera remboursé à la fin du processus », a martelé Mark Bristow. Selon lui, le complexe de Loulo-Gounkoto poursuit sa solide performance et est en voie de battre ses prévisions de production de 670 000 onces d’or pour l’année. Il a rappelé que la fermeture de la mine d’or de Morila est prévue pour 2019. En outre, le conférencier a souligné que l’exploration des sites miniers continue au Mali et dans la sous région. «Randgold demeure engagée pour une présence à long terme au Mali ainsi que dans l’industrie minière en général. Nous pourrions seulement atteindre cet objectif à travers un partenariat constructif et mutuellement avantageux avec le gouvernement», a-t-il dit.
Par ailleurs, Mark Bristow a fait savoir que le Mali est en retard par rapport à ses compétiteurs africains quant à sa capacité d’attirer les investissements. En réponse aux questions des journalistes, les responsables de Randgold ont précisé qu’ils payeront les taxes avec pénalités si c’est réellement un dû. «Mais nous avons le droit de contester ce qu’on nous réclame», ont-ils déclaré. Enfin, les conférenciers ont fait savoir que bientôt les discussions seront entamées avec l’administration fiscale du Mali afin de trouver une solution idoine au problème.
Aguibou Sogodogo
Force doit rester à l’Etat et le partenariat exige une sincérité des différentes parties.
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