C’est désormais la guerre ouverte entre le ministre des Mines, Pr Tiémoko Sangaré, et le président de la Chambre des Mines, Abdoulaye Pona. Pour cause, par décision N° 001421MM-SG en date du 12 octobre 2017, le ministre des Mines a instruit la confection d’une première tranche de 70.000 cartes d’accès aux sites d’orpaillage cédées à 10.000 F CFA l’unité dont la clé de répartition est la suivante : 18% pour l’Etat, 10% pour les collectivités et 72% pour une association faitière. Cette décision du ministre des Mines est fortement dénoncée par les orpailleurs qui accusent le Pr Tiémoko Sangaré de vouloir faire main basse sur l’argent issu de la vente de ces cartes à travers une coopérative pilotée par un certain Seydou Kéita, un personnage controversé dans le milieu.
Depuis son élection à la tête de la Chambre des Mines, il y a quelques années, Abdoulaye Pona a sillonné le monde entier pour porter haut la voix du Mali. Aujourd’hui, la destination Mali est prisée.
En effet, grâce au lobbying du président Pona, les investisseurs (africains, occidentaux et d’ailleurs) se bousculent. Ce qui constitue une véritable bouffée d’oxygène pour l’économie nationale. C’est en bonne intelligence avec le département de tutelle que le président de la Chambre des Mines a travaillé jusqu’à l’arrivée du Pr Tiémoko Sangaré à la tête du ministère. Après s’être illustré comme l’un des ministres le plus nul et de tous les temps dans tous les départements qu’il a dirigés (Agriculture, Environnement et Mines), le Pr Tiémoko Sangaré n’a pas tardé à étaler ses lacunes, malgré sa longévité dans la haute administration d’état, en foulant au pied les textes de la République au vu et au su de tout le monde sans aucune inquiétude de sa part (il se voit comme le Manitou intouchable d’un des plus grands partis politiques du pays) !!!
Aujourd’hui, la tension qui existe entre la Chambre des Mines et le département de tutelle a été savamment planifiée par le ministre Tiémoko Sangaré. Pour cause, par lettre N° 00103/P/CMM-SG du 24 août 2017, le président de la Chambre des Mines, Abdoulaye Pona, attirait l’attention du ministre Tiémoko Sangaré sur ” quelques points d’inquiétudes quant aux missions de terrain effectuées par la commission d’organisation de l’orpaillage au Mali avec la coopérative FNOM, dirigée par le sieur Seydou Kéita “, une association faitière parmi tant d’autres. Et de poursuivre : ” il nous est revenu qu’à l’occasion, des spécimens de cartes d’orpailleurs d’une valeur de dix mille (10.000 F CFA) sont exhibés comme étant des ”cartes officielles d’orpailleurs” avec inscription sur des registres confectionnés à cet effet et avec une clé de répartition des fonds obtenus “.
La même lettre du président Pona d’attirer l’attention du ministre Tiémoko Sangaré sur le danger que cela pourrait créer : ” si cette allégation est avérée, elle créerait une situation conflictuelle dont on n’aurait pas besoin en ce moment dans le secteur, car le département empiéterait sur les missions essentiellement dévolues à la CMM par l’article 2 de la Loi N° 04-CMM-006 du 14 janvier 2004 portant création de la Chambre des Mines du Mali qui stipule que ” la CMM a pour mission l’organisation et la représentation des personnes physiques et morales exerçant dans les différentes branches professionnelles d’activités des Mines “.
Pour toute réponse, et de façon unilatérale, le ministre des Mines, Pr Tiémoko Sangaré, écrit au Receveur Général du district de Bamako pour solliciter des quittances pour le recouvrement des parts dues à l’Etat issues des cartes d’accès aux sites d’orpaillage, sans doute pour cacher son dessein machiavélique.
En effet, ces quittances concernent une première tranche de 70.000 cartes d’accès cédées au prix de 10.000 FCFA l’unité. Ce qui fait un montant de 700 millions de FCFA dont voici la clé de répartition qui, du reste, n’a aucun support juridique : 18% (soit 126 millions FCFA) pour l’Etat sur qui l’argent du contribuable a été soutiré pour la confection des soit disant cartes, 10% pour les collectivités (70 millions FCFA) et 72% pour la seule faitière complice du département des Mines soit 504 millions FCFA. Et c’est justement à ce niveau qu’il y a problème car les orpailleurs ne reconnaissent pas cette association dirigée par le sieur Seydou Kéita et qui doit encaisser les 504 millions FCFA.
En réalité, Seydou Kéita sert d’écran pour le ministre Tiémoko Sangaré dont il est la bouche et les oreilles. D’où le délit d’initié. D’ailleurs, Seydou Kéita serait couvert par le Haut fonctionnaire de défense du ministère des Mines, un colonel de gendarmerie qui veut profiter de la situation pour préparer son départ à la retraite prévue pour la fin de cette année.
” Les cartes d’accès ” du ministre Tiémoko Sangaré constituent une véritable poudrière qui peut exploser à tout moment. C’est pourquoi, au moment où notre pays fait face à des problèmes de tous genres, il appartient aux plus hautes autorités qui viennent d’être prises à témoin pour un acte mal posé et dont les conséquences sont incommensurables.
Au fait, le ministre Tiémoko Sangaré n’a-t-il pas d’autres priorités et urgences à gérer au niveau de son département ?
En effet, en moins d’un an de pouvoir d’IBK, Tiémoko n’a point réussi à créer un cadre de dialogue avec les acteurs de son département qui iront, pour la 3ème fois, en grève de 10 jours. Une grande première aux conséquences incalculables pour un secteur dont l’apport à l’économie nationale est inestimable.
Affaire à suivre !
Ousmane COULIBALY