Décryptage : Lithium de Bougouni : réserver un peu pour la transformation locale

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Le ministre des Mines et du pétrole a annoncé, il y a peu, la découverte d’un gisement important de Lihtium dans le cercle de Bougouni.

Dans l’ordre d’importance, c’est le troisième gisement au monde. Stratégiquement, le gisement l’est aussi par l’importance que ne cesse de prendre le Lithium avec le changement climatique, comme le témoigne la ruée vers les voitures électriques au détriment des véhicules fonctionnant à l’énergie fossile. D’où l’intérêt pour les batteries électriques. Le même ministre des Mines et du pétrole avait déclaré sur les antennes de l’Ortm que l’exploitation du gisement de lithium de Bougouni allait commencer courant le deuxième semestre de 2020. Ce qui va permettre au Mali de sortir de la monoculture de l’or. Mais avec le coronavirus, ce délai sera-t-il respecté ? Rien n’est moins sûr. Dans tous les cas, le coronavirus passera. Avec l’exploitation, nos autorités seraient bien inspirées de réserver une part à la transformation locale, ne serait-ce qu’à titre symbolique. Par exemple, l’Etat pourrait aider des jeunes à fabriquer des batteries au lithium à l’aide d’imprimantes 3D, une technologie qui est à la mode par les temps qui courent. Israël fabrique pratiquement tout à travers cette technologie. En vérité, l’Afrique doit apprendre à transformer ses matières premières (Dieu sait si elle en a) au lieu de les exporter à l’état brut.

Les japonais qui sont les grands fabricants d’automobiles devant l’Eternel, ne faisaient qu’acheter les licences américaines, puis ont innové.

Au début, devant les Datsun, écrivait Pascal Baba Coulibaly, les portières des premiers véhicules japonais tombaient en cours de route. Mais aujourd’hui les Mitsubishi, les Toyota et Nissan ont envahi le monde. La science et la technologie n’ont pas de couleur : Blancs, jaunes, noirs sont alignés dans le même starting-block. La science et la technologie appartiennent à ceux qui savent les apprivoiser. L’attitude qui consiste à s’asseoir et dire, aboulique : “Je ne peux pas, je ne peux pas, c’est trop compliqué pour moi” est contre-productive. Soyons positifs et disons comme Barack Obama “Yes we can”.

Des jeunes Maliens sont premiers en Afrique dans le domaine de la cybernétique et de la robotique. Pourquoi ne le seront-ils pas dans les autres domaines ? Après tout, il y a des jeunes sérieux qui n’ont besoin que d’un peu d’aide pour réussir. Les aider, c’est le rôle de l’Etat et des pouvoirs publics.                             

   Boubacar Sidibé Junior

 

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2 COMMENTAIRES

  1. il faut engager au plus tôt la formation des ingénieurs et des techniciens dans les applications relatives à cette matière. La maîtrise des savoirs-faire et des protocoles de fabrication reconnus seront un atout. En avant!

  2. Tous les historiens et tous les économistes sont unanimes là-dessus: depuis que le monde est monde, aucun pays ne s’est développé sans que cela ne passe par le développement de son agriculture. Dieu sait que le MALI a potentiel de nourrir une bonne partie du monde pour se développer. Au lieu de mettre en place des mécanismes qui attirent les jeunes vers l’agriculture, on les fait croire à des ressources minières fantasmagoriques qui transformeraient leur pays en Paradis avant qu’ils ne se réveillent. Si les gisements de lithium du MALI sont les troisièmes les plus importantes du monde, la BOLIVIE est de tous les temps le premier producteur mondial de lithium et en même temps le pays le plus pauvre de l’Amérique Latine. La valeur sûre du MALI est ses millions d’hectares de terre agricoles. Au lieu d’attendre les minerais pour les transformer, transformons d’abord le coton que nous avons sous la main. Si nous ne savons pas fabriquer du textile de qualité, on peut faire des chaussettes et des serviettes 100% coton et inonder le monde avec.

    Le mieux serait de cesser d’endormir le petit Malien en lui faisant croire qu’il est premier de toutes les bonnes courses du monde alors qu’en réalité il est non-partant. Les jeunes du Ghana et du Togo fabriquent déjà des voitures électriques qui circulent dans la rue, on peut être positif et dire que tôt ou tard la qualité va s’améliorer. Des jeunes Tunisiens fabriquent des petits avions monomoteurs que les gens viennent de partout en Europe pour acheter parce que la qualité est bonne et le prix défie toute concurrence. On peut espérer que demain ils feront des avions plus gros. Dire que le Malien est le meilleur dans tous les domaines alors que l’école qui l’a formée est l’école la plus faillie d’Afrique aura du mal à susciter notre optimisme. 😎😎😎😎😎

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