Mine de Morila : une fermeture concertée et des perspectives annoncées

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Comme toutes choses, les mines ont également une vie. Elles naissent, se développement et finissent par s’épuiser. Celle de Morila, située à 280 km au sud-est de Bamako est à la troisième phase de sa vie.

Cette mine d’or appartient à un consortium dénommé Morila SA et comprenant Randgold Resources (40 %), Anglogold Ashanti Ltd (40%) et l’État malien (20%). Inaugurée en 2001 par le président Konaré, son exploitation a officiellement commencé en 2000 et a atteint en mars 2016 une production de 209 T d’or métal sur une superficie de 1 250 ha.

C’est dans le cadre de la visite des structures relevant de son département et du suivi des mesures d’accompagnement et d’alternative économique de ladite mine que le ministre des Mines Cheickna Seydi Ahamadi Diawara, à la tête d’une forte délégation, s’est rendu le 27 mars 2016 sur le site de l’exploitation de Morila, puis au nouveau gisement satellite de Domba dans la Commune de Sanso, cercle de Bougouni.

Sur place, la délégation a été accueillie par le corps constitué local dont le préfet, le président du conseil de cercle de Bougouni, le sous-préfet de Sanso, les  autorités régionales du secteur et les élus des communes riveraines. Toutes ces autorités ont ensuite participé de bout en bout à la visite.

Au cours de l’exposé sur les activités de la société, la délégation a noté qu’au cours des quinze dernières années, Morila SA a contribué à hauteur de 983 milliards FCFA à l’économie malienne sous la forme de dépenses directes dans le pays y compris plus de 1,1 milliard de dollars versé à l’Etat malien à travers des dividendes, des droits de douane et autres impôts.

En terme de développement communautaire, quelques 5,6 milliards FCFA ont été versés au titre des patentes, 50 à 70 millions de FCFA par an sont accordés aux communes riveraines, plus de 30 forages ont été réalisés ainsi que l’aménagement de 40 ha de plaine rizicole à l’intention des femmes de Morila et Fenkola. La société a donc investit de façon exceptionnelle dans l’environnement, l’éducation, le culte (mosquée), les infrastructures (tronçon d’accès et ponts), l’information (équipements de la radio Sanso et antenne relais de la Chaine 2), l’humanitaire et la santé (fêtes, mois de la solidarité, VIH/Sida et paludisme) notamment.

Avec la fermeture annoncée de la mine prévue initialement en 2014, repoussée à 2017 puis en avril 2019 entrainant la réduction du personnel constitué aujourd’hui de 815 salariés tous Maliens (1 298 agents au départ), la société a conçu un projet agrobusiness, dixit Adama Koné, Directeur général de Morila SA. La délégation a visité les différents projets.

Ce projet qui a déjà inspiré la mine de Loulo dans la région de Kayes à travers la formation de 100 jeunes, comprend quatre volets : l’aviculture, la pisciculture en cages, l’apiculture et une plantation de mangues de près de 9ha. Un système de pompage de 20 000 litres d’eau par jour en pipeline sur 28km à partir de la Bagoé, est au cœur du dispositif d’irrigation.

Le volet avicole porte sur 2 500 poulets de chair qui produisent 110 alvéoles d’œufs par jour entièrement commercialisées. La miellerie (apiculture) comporte 100 ruches de miel alors que la ferme piscicole contient 12 cages d’une capacité de 12 000 alevins. Cette ferme emploie également la technologie piscicole à cage flottante.

Tout le processus de la fermeture de la mine est supervisé par une commission de fermeture présidée le ministère des Mines. Le projet agrobusiness est piloté par une coopérative dans laquelle la communauté au-delà des nombreux emplois générés, obtiendra 30% des bénéfices, les anciens travailleurs 10%, Morila Association 55% et 5% pour les entreprises agro-industrielles.

Autres enjeux de taille : une centrale électrique avec une capacité de production de 23 à 30 Megawatt alimente la mine de Morila et le village de Sanso en attendant un repreneur potentiel pour l’exploiter dans la zone.

Au cours de la visite, le ministre Diawara, très attentif aux points de vue des acteurs locaux, s’est rendu auprès des notabilités et des populations des villages de Sanso et de Domba, auxquelles il a transmis les salutations du président de la République, du Premier ministre et du gouvernement avant d’échanger avec eux autour de la culture du bon voisinage et du dialogue avec la mine dans ses activités actuelles et dans ses perspectives. Ces perspectives sont entre autres Domba et Ntiola avec un intérêt marqué pour des périmètres supplémentaires au profit des populations.

Les représentants des populations de Morila et des villages environnants ont témoigné des efforts consentis par le gouvernement et la Direction générale de la mine dans le domaine du développement local, notamment dans les zones de Sanso, Finkola, Domba et Morila. A ce titre, une rencontre mensuelle regroupe tous les acteurs locaux sur initiative de la direction de la mine au-delà des consultations publiques impliquant les élus locaux.

Quant au projet Domba qui se trouve dans l’emprise du permis de Morila SA, ses réserves en minerais sont estimées à 400 526 tonnes pour 1,4 T d’or métal. Son exploitation prévisionnelle d’une durée de 4 mois aurait dû démarrer en octobre 2015. Cependant des obstacles persistent. En effet, un accord est en négociation depuis plusieurs mois avec les communautés locales. Les quelques 300 familles du village de Domba sont opposées au déplacement de 26 ménages touchés par la sécurisation du site du projet nonobstant une batterie de mesures d’accompagnement et de compensations assorties de l’étude d’impact environnemental et social (EIES).

Pour financer ce volet communautaire, Morila SA prévoyait un budget de 352 millions de FCFA. Sur la question, le ministre a, au cours de la réunion de synthèse, engagé le gouvernement à concilier les points de vue à travers la concertation et l’écoute des populations locales. Avant de prendre congé de Morila, le ministre a accordé une longue interview à la radio locale Sanso.

Ministère des Mines

Cellule de Communication

 

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