Avec une production annuelle de 50 tonnes faisant de lui le 3ème pays producteur d’or en Afrique, notre pays bénéficie très peu de son or. Pour inverser cette tendance, la Chambre des mines du Mali travaille inlassablement afin que cet or brille pour tous les Maliens. Les actions menées et les perspectives pour ce faire ont été présentées à la presse ce samedi 8 octobre au cours d’un déjeuner.
Etablissement public à caractère professionnel doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, la Chambre des mines du Mali fait aujourd’hui la fierté du Mali. Dirigée par un professionnel de plus de 30 ans d’expérience, en l’occurrence Abdoulaye Pona, la Chambre des mines a, en 5 ans, contribué à l’essor et à la visibilité du secteur minier du Mali.
Les acquis de la Chambres des mines
En dépit de la crise multidimensionnelle qui secoue notre pays, l’équipe de Pona a pu engranger un bilan glorieux. Il s’agit, entre autres, de l’acquisition d’un siège permanent équipé sur fonds propres, l’installation de ses délégations régionales dans toutes les régions du Mali; la nomination des secrétaires administratifs et leur dotation en moyens de déplacement; la réalisation d’une tournée de prise de contact auprès des sociétés minières; la réalisation d’un recueil des attentes et des difficultés auprès des sociétés minières. S’y ajoutent les visites sur les sites miniers des sociétés en production dans la région de Kayes et Sikasso; des missions de médiation entre les communautés des orpailleurs et les sociétés évoluant dans les zones de Foroko et Kobada, ainsi que la réalisation des missions de recueil des difficultés, attentes et sensibilisation sur les sites d’orpaillage des zones de Misséni, Fourou et Kolondiéba. Dans le même registre, la Chambre des mines a appuyé la création de 175 sociétés coopératives des orpailleurs, des exploitants de sable, de gravier et de carrière avant d’aménager la voie d’accès de la carrière artisanale de Dableni dans la commune de Moribabougou, sur une longueur de 4 km jusqu’à la colline, et de 2km sur le flanc de la colline. Elle a aussi acquis 4 hectares dont 2 en bordure du fleuve à Kienioroba dans la commune de Djoliba au profit des exploitants de sable et de gravier de Boulkassoumbougou. Egalement, l’équipe de Pona a formé 400 orpailleurs sur les textes régissant le secteur, l’organisation en société coopérative et sur les mesures d’application de l’exploitation artisanale mécanisée par le code minier de 2012.
Les perspectives
En perspective, la Chambre des mines entend poursuivre le contact et les échanges avec les sociétés minières en exploitation afin de les inscrire sur le registre de la Chambre des mines; participer activement à la relecture du code minier; organiser un forum sur la fiscalité minière au Mali; organiser une journée minière d’échange sur la problématique de la mise en œuvre de la responsabilité sociétale des entreprises minières; poursuivre la tenue du Salon international des mines de Bamako (Simba). S’y ajoute la poursuite de la formation des exploitants miniers artisanaux dans les autres régions du pays.
La stratégie pour faire bénéficier l’or du Mali aux nationaux
Dans sa lutte pour que l’or brille pour tous au Mali, Pona et son staff envisagent installer et équiper des sociétés coopératives pilotes sur des couloirs d’orpaillage dans les 3 régions minières au Mali; réaliser une étude sur la stratégie d’appui des nationaux en matière d’acquisition et de valorisation des titres miniers et d’exploitation de petites mines et organiser un forum d’échange sur le développement de l’exploitation artisanale mécanisée.
L’engagement de Pona à réaliser la raffinerie Kankou Moussa pour le bonheur des Maliens
Malgré la tentative de blocage, la Chambre des mines n’entend pas lâcher prise. Car son patron, Pona, estime que c’est un projet qui permettra aux nationaux et à l’Etat du Mali de profiter de l’or malien. Dans son explication, il dira qu’avec le système de raffinage de notre or en Afrique du Sud, l’Etat n’a pas le moyen de vérifier la quantité réelle de production des sociétés minières. Or, si on le fait ici, non seulement, l’Etat connaitra cette quantité réelle, mais aussi, bénéficiera de nombreuses taxes sur les analyses, la taille de pierre et autres activités connexes de raffinage. En outre, si ce projet abouti, le Mali qui n’a pas un gramme de stock physique d’or malgré son rang de 3ème producteur d’Afrique pourra en constituer. Ce qui évitera à nos gouvernants de se plier au diktat des institutions de Bretton Woods. Cela nous permettra de pouvoir acheter des armements pour notre armée et acheter des avions à hauteur de souhait, a souligné Pona. A en croire le président de la Chambre des mines, la pose de la première pierre de ladite raffinerie avait suscité de l’engouement, à telle enseigne que l’Arabie Saoudite avait promis d’envoyer son or pour être raffiné au Mali. Une situation qui allait beaucoup profiter à l’Etat en termes de taxes. Pour le citoyen lambda, les avantages sont énormes, a-t-il indiqué. A titre d’exemple, il affirme qu’une raffinerie vend à une société le kilogramme de la poudre d’argent issu du raffinage d’or à 17 000 FCFA.
Cette dernière nous revend le kilogramme à 90 000 FCFA. Une raffinerie au Mali réduira significativement ce prix. Pour la consommation locale, les chutes d’or nous reviendront moins chères. En dépit des avantages susmentionnés, pour des raisons personnelles, certains profitent de leur position pour bloquer ce projet. Mais, déterminer à faire profiter l’or du Mali à tous les Maliens, la Chambre des mines se veut optimiste et ambitionne de tout mettre en œuvre afin que le projet de la raffinerie Kankou Moussa se réalise.
Oumar KONATE