Le Conseil des ministres de mercredi dernier a adopté un projet de décret fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la Chambre des mines du Mali. En clair, le gouvernement vient de valider les réformes initiées par le Ministre Boubou Cissé lorsqu’il était à la tête du Département des Mines. Mais c’est au grand dam de l’actuel président de la Chambre des mines, Abdoulaye Pona, dont la tête est ainsi mise à prix.
Au moment où le Ministre Boubou Cissé quittait le Département des Mines pour rejoindre le fauteuil de ministre de l’Economie et des finances, il était en plein contentieux avec l’actuel président de la Chambre des mines du Mali (Cmm), Abdoulaye Pona, qui ne voulait pas entendre parler de ce projet de décret devant réorganiser cette institution consulaire. C’est parce que les deux hommes n’avaient pas la même compréhension de la situation. En effet, si pour le ministre des Mines il s’agissait, comme le dit le communiqué du Conseil des ministres, “de corriger les insuffisances révélées par l’application des textes réglementaires relatifs à l’organisation et aux modalités de fonctionnement de l’établissement “, Pona a cru voir en ce texte une manœuvre pour l’éjecter, à travers des dispositions qui l’empêcheraient désormais de rempiler.
Puisque le Ministre Boubou Cissé avait commis l’imprudence de sortir un arrêté devant organiser les élections sur la base des réformes entreprises et contenues dans le projet de décret qui vient seulement d’être adopté avant-hier par le Conseil des ministres, Abdoulaye Pona, en vieux renard ( donc futé) a sauté sur cette occasion pour attaquer cet arrêté devant la Cour suprême aux fins d’obtenir son annulation.
Il fallait donc s’attendre à la réaction de son successeur qui a diligenté rapidement le projet de décret, sans toucher à une seule virgule, selon nos sources. Une vraie preuve de solidarité gouvernementale, doit-on dire. Il suffit maintenant de prendre un nouvel arrêté sur la base de ce nouveau décret, pour annuler l’arrêté contesté. Et le tour est joué !
De toute façon, le mandat de Pona tirant à sa fin dans une semaine, c’est la question de la transition qui reste posée et d’ores et déjà des tractations sont en cours pour qu’il ne reste plus en poste. En effet, deux solutions sont possibles : soit il gère la période transitoire au regard des textes organisant la Chambre des Mines et qui dit que jusqu’aux élections l’ancienne équipe reste en place, soit on installe une structure transitoire du genre Délégation spéciale ou Collège transitoire. Là également, la jurisprudence de la Chambre de commerce et d’industrie pourrait être évoquée, parce que les mêmes dispositions de la Chambre des mines existent à ce niveau, mais le caractère conflictuel de la gestion de l’équipe dirigée par Bittar et l’ambiance de défiance dans laquelle baignait cette institution consulaire ont été des arguments avancés pour assainir la situation.
Il faut rappeler, en effet, qu’il y a une ressemblance entre les deux cas car si à la Chambre de commerce Bittar était fort du soutien des commerçants détaillants qui ont été ensuite subtilement marginalisés dans le processus électoral, à la Chambre des mines aussi, Pona est très populaire dans les milieux de l’artisanat minier, surtout au niveau des orpailleurs qui sont malheureusement contenus dans un mouchoir avec le nouveau processus électoral mis en place par le nouveau décret.
Comme quoi, la tête de Pona se trouve actuellement mise à prix car ses adversaires sont en train de manœuvrer pour qu’il ne soit pas en place pendant la Transition. Affaire à suivre.
A.N
:223: :pintade: :pintade: :pintade: :pintade: :pintade: :pintade: :pintade: :pintade: :pintade: :pintade: :pintade: :pintade: :pintade:
Comments are closed.