Cercle de Keniéba : L’or ne brille pas pour tout le monde

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Une mine d'or
Une mine d’or (photo archives)

En rejoignant mes confrères à la Direction générale de la société tôt dans la matinée du dimanche  le 1er février 2015, Il faisait un froid de canard, peu de personnes étaient dehors à cette heure de la journée. Après plus d’une heure passé à causer, la voiture qui doit nous amener à l’aéroport est enfin là. On met le cap sur l’aéroport de Senou ou nous attend un avion privé. Le temps que la quinzaine de passagers s’installent à bord, l’avion décolle. Et après quarante-cinq minutes de vol, on entend un bruit sec sur le sol, c’était l’atterrissage de l’appareil sur le tarmac de l’aérodrome de Loulo dans le cercle de Kenieba.

L’univers des conquistadors

Descendus de l’avion, les responsables de la mine étaient présents à l’accueil.  L’aérodrome de Loulo est d’une simplicité incroyable. Il est juste composé d’une piste d’atterrissage et d’une salle d’enregistrement préfabriquée. Après les salutations, nous sommes entrés dans des Pick-up pour nous rendre à la cité des travailleurs de la mine. Une cité pas comme les autres. C’est une véritable ville dans un village. Elle s’étend sur des kilomètres avec une végétation impressionnante. Ce qui frappe le plus dans cette cité, c’est la disposition des résidences ainsi que la préservation de l’environnement. Les véhicules se sont arrêtés en face du club de la cité. Juste à l’entrée on constate des poubelles spécifiques pour chaque ordure. Une fois à l’intérieur du club, on aperçoit à droite l’endroit pour les besoins, en avançant de deux ou trois pas, il y a le réfectoire et à gauche le bar ainsi qu’une salle de réunion. Au milieu de ces deux endroits c’est le salon. C’est là que nous avons passé quelques moments pour la présentation et le briefing. Entre temps, je regarde l’heure sur mon portable. Grand fut mon étonnement de voir le message d’un opérateur téléphonique du Sénégal me souhaitant la bienvenue au Sénégal tout en m’indiquant les tarifs de leurs prestations. Assis sur le canapé, j’ai vu un espace qui est séparé du salon avec une porte en vitre. C’est la terrasse. En avançant vers elle, on constate à gauche une piscine et en face à des milliers de mettre, une montagne artificielle de granulat de roche  est visible à l’œil nu. En bas, il y a un escalier qui s’allonge jusqu’au bord de la rivière.  De l’autre côté, un jardin de maraichage occupe tout le long de la rive. Pour sortir de la Cité, le dispositif sécuritaire est d’une grande rigueur. En effet, les agents enregistrent les sorties et les entrées de chaque véhicule.

Le développement n’est pas pour demain

C’est parti pour la Première étape, Djidjan nous sommes partis visiter la ligne de conduite ou (pipe-line) de la mine et qui sert pour le déversement des eaux usés. Cet endroit est sécurisé par une clôture et est sous la surveillance des agents. Mais ce qui est contraignant est que la servitude des 25 m n’est pas respectée par certains habitants. Leurs constructions faites par les habitants sont, en effet, proches de la ligne de conduite.

Après ces constats, nous avons pris la route pour Boninbanta, en traversant le centre de ville de Djidjan, on se rend compte que le développement n’est pas pour bientôt dans cette localité. Et cela, malgré les efforts déployés par la mine pour le développement de la localité. Ainsi, on se demande vraiment quel rôle jouent les autorités locales de cette partie du Mali ? Les bars et les restaurants sont jonchés sur les deux côtés de la route de Djidjan. Les écrits sur ses établissements  donnent l’impression qu’ils sont gérés par des étrangers (Bars : Black White solution, Golden Palace. Restaurants : Togolais, Nigérian).

A quelques Kilomètres de là,  nous sommes dans un village du nom de Baboto. Ce lieu est envahi par les orpailleurs traditionnels avec leurs machines.  Ils ont même leur petite ville dans ce village. Partout, le sol est troué  à cause de la recherche des pépites d’or. A Baboto, les concessions sont des cases en banco et elles sont clôturées  par des bambous, les rues sont d’une telle étroitesse qu’il n’est pas facile pour une voiture de se frayer du chemin. Apres Baboto, on s’est retrouvé à Boninbanta pour visiter l’école qui a été réalisé par la mine. Ce village est confronté au même problème que les autres villages. Au cours de l’après-midi, notre visite s’est achevée dans la localité de Gounkoto à 30 km de Loulo, sur une piste plate de deux voies réalisée par la mine dans le but d’acheminer les minerais. Sur la route on voit des montagnes de granulats, des usines d’exploitations, des puits géants sous forme de spirales à ciel ouvert. Mais également, on voit à perte de vue, de gauche à droite, des tentes de fortunes des orpailleurs traditionnels. Aux dires de notre guide, dans la journée, les orpailleurs partent à la recherche de l’or et vers le petit soir ils regagnent leurs habitats. De vue, ces tentes sont couvertes des couches de poussière, l’endroit fait penser qu’il n’a pas été fréquenté depuis une éternité. Un quart d’heure après, nous sommes arrivés dans un village du nom de Torondiloto. Dans cette localité, la coopérative des femmes s’adonnent à des activités de maraichage sur un périmètre de 5 km aménagée par la mine. Juste à côté de nous, notre guide pose la question à un adolescent s’il a commencé à fréquenter l’école, il répond non avec étonnement, tout en ajoutant qu’il préfère aller au «Dama» (mine). Chose qui n’est pas surprenante et qui explique à la fois le faible taux de réussite, à l’école, des enfants de Loulo et Gounkoto. Car du plus petit au plus grand,  l’activité principale est la recherche de l’or. Entre temps, un confrère me montre le Sénégal de l’autre côté. Pour plus de précision notre guide ajoute que c’est le centre du fleuve qui sépare le Mali et le Sénégal. De retour à loulo, notre convoi s’est d’abord rendu chez le chef du Village de  Séguelani pour des raisons sociales. Il y avait un Baptême, une fois dans la cour, un autre confrère me fait signe de regarder de l’autre côté, c’était une machine « Crachoir » un instrument très précieux pour les orpailleurs. Après, on a visité les travaux des coopératives des femmes de ce village. Le même jour, nous voilà de retour dans le club de la Cité des travailleurs de la mine. Dans le salon, en entendant la fin du Conseil d’Administration de la mine afin de nous entretenir avec le premier responsable, un débat s’est engagé entre les journalistes et les responsables sur le développement de la localité. Chacun y allait de son commentaire. Il ressort de ces discussions que malgré l’implication des exploitants miniers de la zone, les populations peinent à joindre les deux bouts. Et les autorités locales sont indexées, par beaucoup, pour être les responsables de cette situation.

Ousmane Baba Dramé de retour de Kéniéba

 

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1 commentaire

  1. un peu de culture technique,la machine “crachoir” n’est en fait que le nom anglais du broyeur mais qui s’ecrit”crusher”.

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