Bougouni : Orpaillage traditionnel: Après la fermeture de trois zones, les orpailleurs ne savent plus à quel saint se vouer

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Après la fermeture de la zone d’orpaillage de Kékoro (commune rurale de Domba, cercle de Bougouni) au tout début du mois de mai dernier, les agents de la Gendarmerie et de la Garde nationale étaient à Worognan (commune rurale de Koumantou) le mardi 31 mai.

Selon nos informations, le Président de la République, Amadou Toumani Touré, soucieux des conditions de vie des Maliens,  a posé la question au président de l’APCAM : que faut-il faire pour que les citoyens mangent à leur faim ? La première réponse que Bakary Togola  et ses collaborateurs ont eu à lui donner, c’est de fermer les zones d’orpaillage pendant l’hivernage. C’est ainsi que les agents de la Gendarmerie et de la Garde nationale ont  été chargés d’aller déguerpir  tous les orpailleurs des dites zones.

Mais selon certains orpailleurs, la raison de la fermeture des zones d’orpaillage n’est pas de cultiver des produits vivriers, mais plutôt du coton, car le Mali tient coûte que coûte à occuper cette année un très bon rang dans le classement des pays producteurs de coton. Aussi, ces orpailleurs n’ont pas manqué de fustiger en déclarant que « ce n’est pas le jour de la chasse qu’il faut chercher un chien ». C’est pour dire tout simplement que ce n’est pas à zéro pas du commencement des travaux champêtres qu’il faut pousser les gens à aller cultiver.

Ces orpailleurs mécontents ont même ajouté que la seule chose qui peut les amener dans les champs pour cultiver le coton, c’est de mettre le prix du coton en valeur car le prix de la dernière catégorie d’or nommée « poporon » est supérieur à celui du coton de première qualité. Mais le fait de fermer les zones d’orpaillage et de pousser les orpailleurs à aller aux champs n’est-il pas de freiner un peu l’économie du ministère des Mines et de relancer celle de l’agriculture ?

Concernant la fermeture de la zone de Kékoro, certains orpailleurs ont déclaré avoir été victimes de violences avant d’être chassés de la zone par les agents chargés de la mission. L’un des agents chargés de ladite mission a confirmé qu’ils ont été envoyés sur la zone pour dans le seul but de déguerpir tous les occupants des lieux. Mais comme lesdits occupants ne voulaient pas quitter la zone, les agents ont été obligés d’utiliser la manière forte.

Des orpailleurs qui refusaient de sortir expliquent leurs refus par le manque de travail : s’ils quittent la zone, comment vont-ils faire pour nourrir leurs familles, surtout que la plupart d’entre eux demeurent des soutiens de leurs familles ! D’autres orpailleurs estiment qu’étant dans les champs, ils n’ont jamais récolté 15 sacs de mil par an, alors qu’avec la mine, ils parviennent à envoyer en moyenne 10 sacs de mil par mois à leurs familles respectives.
A l’heure actuelle, tous les orpailleurs qui sont proches de leurs villages ont regagné leurs familles. Par contre, ceux qui viennent de loin sont restés dans les villages proches, très désespérés et avec des cœurs meurtris.
Par Kassoum  Mariko

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