Le vice-président international de B2Gold à Vancouver (Canada), Bill Lytle, était face à la presse, le lundi dernier, pour exposer les réalisations de la société minière depuis sa création. Occasion pour lui de donner des explications concernant le scandale de réattribution du permis d’exploitation du site de Manankoto. Dans cette affaire, B2Gold envisage un arbitrage international après n’avoir pas été satisfaite du jugement de la Cour Suprême.
Selon le conférencier, le permis d’exploitation du site de Manankoto à Kéniéba a été acquis par son entreprise sur la base du code minier de 2012. Cependant, c’est sur la base du code minier de 2019 que le ministre des Mines a réattribué le permis d’exploitation. Cela malgré que B2Gold se soit pliée à « toutes les exigences » du gouvernement. « Nous n’avons aucun problème personnel avec le ministre », a indiqué Bill Lytle. Cependant, le directeur estime qu’il a dû avoir un problème « administratif ».
Le directeur général Bill Lytle a expliqué que l’affaire a été portée devant la Cour Suprême dont le jugement ne leur a pas été favorable. Entre temps, ajoute le DG, l’ancien Premier ministre, Moctar Ouane avait annulé l’octroi du permis à Little-Big Mining par le ministre des Mines, Lamine Seydou Traoré.
Avec un nouveau gouvernement mis en place et dirigé par un nouveau Premier ministre mais dans lequel Lamine Seydou Traoré a été reconduit à son poste, B2Gold dit espérer être remise dans « ses droits » afin d’éviter des dégâts irréparables. A défaut, elle n’exclut pas de porter l’affaire devant les tribunaux internationaux.
La démission de l’ancien directeur, Mohamed Diarra ? Le conférencier estime qu’il a démissionné de son propre chef : « La situation était chaude, il a donc démissionné pour le bien de tous… Aujourd’hui, le dossier du permis de Manankoto est devant la Cour Suprême.
». Et de faire savoir que la demande de B2Gold de prendre une décision pour suspendre les travaux du nouvel acquéreur n’a pas été entendue par les membres de la Cour. « Nous attendons le verdict sur le fonds ». aussi, le nouveau directeur de B2Gold n’écarte pas un recours devant les juridictions internationales si nécessaire.
Par ailleurs, société canadienne, B2Gold se décrit comme étant une entreprise citoyenne et également une des principales productrices mondiales engagées dans une exploitation responsable.
Dans cette dynamique, la société minière indique avoir considérablement contribué à l’économie malienne et la création d’opportunités d’emplois avec une main d’œuvre estimée à 94 % malienne à la fin de l’année 2020 : « Notre performance économique réussie en 2020 a bénéficié à nos actionnaires, ainsi qu’aux nombreuses autres parties prenantes au Mali. Notre performance économique est mesurée par la valeur économique que nous générons pour les autres, y compris les paiements au gouvernement par le biais des taxes et des redevances, l’embauche et l’approvisionnement locaux, et l’investissement dans les communautés. Et d’ajouter qu’en 2020, la contribution économique de la société au Mali s’élève à 64 millions de dollars US (environ 34 milliards de CFA) en salaires et avantages sociaux des employés ; 301,6 millions de dollars US (environ 162 milliards de francs CFA) en paiements au Gouvernement. « Sur la période 2016-2020, le total est de 568 millions de dollars US (environ 306 milliards de F CFA); 3,9 millions de dollars US (environ 2,1 milliards de F CFA) d’investissements communautaires; 152 millions de dollars US (environ 82 milliards de F CFA) de produits achetés dans le pays que nous générons pour les autres, y compris les paiements aux gouvernements par le biais des taxes et des redevances, l’embauche et l’approvisionnement locaux, et l’investissement dans les communautés », a-t-il ajouté.
En termes de perspectives, Bill Lytle dira que la mine de Fekola devrait produire entre 530 000 et 560 000 onces d’or à des coûts de production compris entre 405 et 445 dollars US par once et à un prix de revient global (PRG) compris entre 745 et 785 dollars US par once.
Mohamed Sylla