Affaire SOMILO-SA et entreprise DIAL-BTP-SARL : La justice malienne défiée par Siaka Berthé, le DG de SOMILO

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Après avoir procédé à la récupération injuste de la ferraille qu’il avait cédé à coût de 87 millions de F CFA à l’entreprise DIAL-BTP-SARL courant 2013 sous le prétexte du vol d’un rouleau de fil de fer, la société minière de Lolo (SOMILO) refuse, aujourd’hui, catégoriquement de se soumettre à l’exécution de deux décisions de justice qui lui ordonnent de remettre l’entreprise DIAL-BTP-SARL dans ses droits. Depuis bientôt trois ans, le Directeur général de l’entreprise DIAL-BTP-SARL court derrière la réparation du préjudice qu’il a subi. Et cela malgré l’incarcération des vrais coupables qui n’étaient rien d’autre que les employés de la société minière. Déclaré non coupable d’abord par le tribunal de Keniéba puis par la Cour d’Appel de Kayes sur appel de SOMILO, le Directeur Général, Aliou Diallo  a, aujourd’hui, fermé boutique  et assiste ébahi au bras de fer à n’en pas finir entre la justice et le Directeur Général de la société minière, Siaka Berthé qui jure de ne jamais s’exécuter.  « Aller vous plaindre où voulez, personne sur cette terre ne peut inquiéter la SOMILO qui est l’Etat du Mali », se vante ainsi Siaka Berthé qui a déjà réussi avec la complicité du juge de Kéniéba à empêcher l’exécution d’une saisie vente de la Cour d’Appel de Kayes.

Les faits

Courant 2013, par l’entremise de son directeur adjoint de l’environnement Diakaridia Koné, le directeur de l’entreprise Dial BTP, Alou Diallo est convoqué dans les locaux de la mine. Sur place, la direction de la mine lui fait une offre. Cette offre consistait à céder une certaine quantité de ferraille à Alou Diallo. En contrepartie, Alou Diallo avait à évacuer un tas d’ordures qui était amassé dans la cour de la mine. En plus du ramassage de ce tas d’ordure Alou Diallo devrait verser la somme de 7 millions à la SOMILO. Le contrat conclu, les employés de Dial BTP procèdent au ramassage du tas d’ordures. Cet énorme travail qui a mobilisé 5 camions, 2 chargeurs et 45 manœuvres durant 40 jours. Après le ramassage des ordures, Alou Diallo verse en plus les 7 millions comme convenu. Il faut noter que le coût de  ramassage a été évalué à 80 millions. La direction de la SOMILO autorise Alou Diallo a procédé au retrait de la ferraille qui lui avait été promis. Mais avant, la SOMILO prend le soin de photographier toute la ferraille qui revient à Alou Diallo. Ensuite au cours du ramassage, tous les camions transportant la ferraille sont  soumis à un contrôle rigoureux pour que d’autres objets ne faisant pas partie de la ferraille sortent. Ainsi, toute la ferraille est récupérée par Alou Diallo et entassée sur une aire aménagée à cet effet. Quelques jours après, à sa grande surprise, Alou Diallo est appelé par Siaka Berthé, directeur de la SOMILO, qui l’informe qu’un rouleau de fil de fer ne faisant pas partie de la transaction aurait été aperçu sur son site. Immédiatement, Alou Diallo rejoint son  site et trouve là-bas toute la direction de la SOMILO avec des agents de sécurité de la mine et quelques éléments de la gendarmerie. Siaka Berthé demande aux gendarmes de procéder à l’interpellation d’Alou Diallo pour vol. Les gendarmes, en spécialistes, refusent et déclarent à Siaka Berthé que les interpellations se feront après une enquête. Les gendarmes demandent à Alou Diallo et à ses deux gardiens de se rendre à la gendarmerie. Au moment où la gendarmerie procédait à l’interrogation des personnes convoquées, la direction de la SOMILO fait ramasser toute la ferraille offert à Alou Diallo et aussi celle qui ne l’appartenait pas. Ensuite, elle fait sécuriser le site qui n’est pas sa propriété par ses hommes pendant 7 jours. La gendarmerie au cours de son interrogatoire apprend qu’un véhicule aurait été aperçu dans la zone et nuitamment. Ce véhicule est repéré et le conducteur interpelé. Interrogé, le chauffeur passe aux aveux et dénonce ses complices. 4 personnes ayant déposé le rouleau de fil de fer, sont arrêtées et jetées en prison. Ils reconnaissent avoir agi de la sorte pour nuire à Alou Diallo. La gendarmerie envoie le dossier au tribunal de Keniéba qui, aussi, ouvre son enquête et arrive à la même conclusion. Suite au procès qui s’en est suivi, les coupables sont condamnés. Alou Diallo et tous ses employés sont déclarés non coupables.  Après le procès, la direction de SOMILO convoque Alou Diallo, une seconde fois, pour lui dire qu’il ne souhaite pas rembourser ses 7 millions de FCFA. A la question de savoir pourquoi, Siaka Berthé dira qu’il n’aura rien. En outre, Siaka Berthé lui demande d’aller se plaindre où  il voulait, car « personne sur cette terre ne peut inquiéter la SOMILO qui est l’Etat du Mali ». Faisant  confiance à la justice de son pays, Alou Diallo porte plainte avec toutes ses preuves.  A Keniéba, le tribunal donne raison à Alou Diallo et condamne la SOMILO à lui payer, pour le ramassage des ordures, les  7 millions versés et la somme de  175 millions de FCFA pour les dommages. Conformément à la loi du pays, la SOMILO fait appel à la cour d’appel de Kayes. A Kayes, après les débats, les juges confirment la décision du tribunal de Keniéba. Mais revoie le montant à la baisse. Ainsi, la cours d’appel condamne la SOMILO à payer à Alou Diallo, la somme de 90 millions. La SOMILO ayant demandé un délai de grâce, Alou Diallo attend très vite la décision de la cours pour procéder à la vente des biens afin de rentrer en possession de ses biens. Aujourd’hui par les agissements de la SOMILO, Dial- BTP qui était une entreprise pourvoyeuse d’emploi, a du plomb dans les ailes. De 45 employés, elle n’a pu conserver que 10 employés par la faute de la SOMILO.

Youssouf Z Keïta

 

 

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