Les Journées Minières et Pétrolières du Mali ont eu lieu les 21, 22 et 23 novembre derniers à l’hôtel de l’Amitié. Cette 7ème édition avait pour thème: «l’exploitation des ressources minérales intégrée à l’économie comme facteur de développement durable». L’ouverture de ces journées était présidée par le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga en présence de Pr Tiemoko Sangaré, ministre des Mines et du représentant du président de la Chambre des Mines du Mali.
Selon les organisateurs, le Mali étant le 3ème producteur d’or en Afrique, le département en charge des Mines ambitionne de développer de manière stratégique, l’économie nationale en s’appuyant sur les revenus miniers. Pour eux, les découvertes récentes ont fait passer les réserves en or à 882 tonnes, soit environ 16 années d’exploitation au rythme actuel de production. Attirant ainsi un intérêt croissant pour la région.
A en croire les experts, cette évolution génère également de nouvelles opportunités d’investissement en raison des projets de développement de l’énergie et des infrastructures de transport.
Cette rencontre de portée internationale s’est penchée sur le soutien à la diversification, la poursuite du développement économique, l’amélioration des infrastructures et l’intensification des retombées socio-économiques afin d’attirer les investisseurs sur un marché minier largement inexploité.
Ces journées permettent aux participants d’acquérir une compréhension plus poussée sur le secteur minier et pétrolier, de découvrir les dernières technologies et produits ainsi que de développer leur notoriété et nouer des liens avec les acteurs clefs du secteur, générant ainsi des retombées positives sur leurs entreprises.
Au total, ce sont plus de 400 délégués venus de la France, de l’Australie, de l’Afrique du Sud, du Soudan, des régions aurifères du Mali et plus de 70 exposants ainsi que plus d’une vingtaine de sponsors confirmés qui ont participé à ce grand rendez-vous pour discuter et échanger sur les évolutions récentes et les éventuelles possibilités d’investissement des secteurs miniers et pétroliers du Mali. Parmi eux, des décideurs des secteurs miniers et pétroliers, des autorités gouvernementales, des investisseurs, des prestataires de service, etc.
Durant trois jours d’échanges fructueux, les débats ont porté entre autres, sur les thèmes suivants: ‘’l’exploitation des ressources minérales intégrée à l’économie comme un facteur de développement durable’’; ‘’promouvoir l’investissement dans l’industrie minière et pétrolière du Mali’’; ‘’reforme dans la gestion des finances publiques, l’administration et la politique fiscale, bonne gouvernance’’; ‘’l’initiative pour développer les infrastructures d’appui dans le but de promouvoir les industries extractives du Mali’’; ‘’développement durable et environnemental’’; ‘’potentialités minières et pétrolières du Mali’’; ‘’potentialité de l’extraction aurifère du Mali et les mines d’or en exploitation’’; ‘’sous-traitante et passation des marchés aux entreprises extractives’’.
Dans son intervention, le représentant du président de la Chambre des Mines du Mali a interpellé les autorités afin qu’elles s’impliquent davantage dans l’organisation et la restructuration du secteur des mines. Il a souligné que l’Etat se doit de rendre les ressources humaines et les infrastructures plus accessibles. Avant de demander la flexibilité des lois qui encadrent le secteur.
Pr Tièmoko Sangaré pour sa part, a indiqué que la situation minière du Mali, d’une manière générale, est prometteuse à bien d’égards. Selon lui, la chute du prix de l’or au plan international et la crise que le Mali a connu ces dernières années constituaient non seulement un facteur handicapant de l’exploitation minière, mais aussi de sa commercialisation. Et la fin de ces phénomènes malheureux a permis aux orpailleurs et aux exploitants industriels de souffler et d’espérer de manière objective, sur la production de l’or.
Le ministre a par ailleurs déploré la focalisation de l’exploitation minière sur l’or seulement au détriment de la bauxite, du fer, du manganèse, du pétrole, du gaz et même du diamant que le sous-sol du Mali regorge sur 900.000 km2 de son territoire. En outre, il a évoqué l’ouverture récente de trois nouvelles mines d’or au Mali. Avant de révéler que c’est 180 milliards FCFA que l’or remporte comme dividende au Mali, soit 56% des devises et 22% des recettes fiscales.
A sa suite, le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga a souhaité que les recettes de l’or brillent pour tous les Maliens. Pour ce faire, il a demandé la restructuration du secteur des mines. Avant de dénoncer l’esclavage et la migration qui sont les conséquences du manque d’emplois en demandant aux opérateurs économiques de créer davantage d’emplois avec les recettes du secteur des mines au Mali.
« Il faut que ce secteur soit performant et compétitif pour relever les défis du développement de notre pays », a-t-il indiqué.
Moussa Sékou Diaby