La Chambre des mines du Mali (CMM) a tenu le mercredi 20 décembre 2017 au Conseil National du patronat sa cinquième assemblée consulaire. L’ordre du jour de cette rencontre portait sur l’adoption du rapport financier de l’année 2017, l’examen et l’adoption du projet de budget pour 2018 et quelques sujets divers. La cérémonie d’ouverture de cette assemblée consulaire, présidée par le secrétaire général du ministère des Mines, M. Alexis Dembélé, s’est déroulée en présence de M. Abdoulaye Pona, président de la CMM, des représentants des différentes délégations régionales de la Chambre et de plusieurs autres invités du monde minier.
Après les mots de bienvenue du représentant du maire de la commune IV, le président de la Chambre des Mines, M. Abdoulaye Pona, indiquera que tout au long de cette année qui s’achève, la chambre a connu des difficultés et par moment des épreuves qui sont en train d’être surmontées dans l’unité et la cohésion. Il s’agit surtout de l’événement malheureux de Niaouléni à la frontière guinéenne. Aussi, l’année 2017 a été particulièrement meurtrière sur les sites d’orpaillage, partout dans les trois régions minières du pays, avec trois éboulements en l’espace d’une semaine dans le site d’orpaillage d’Alamoutala dans la région de Kayes avec un lourd bilan humain. Pour lui, l’arrêté interministériel interdisant l’activité de l’orpaillage en période d’hivernage signé depuis 2014 connait un résultat mitigé car ses impacts ne sont pas réels sur le terrain. D’où son appel à privilégier le dialogue, la sensibilisation et la persuasion. Le président Pona propose aussi un programme de formation des orpailleurs maliens à des techniques modernes ou traditionnelles d’exploitation artisanale à moindres risques pour l’homme et pour l’environnement. Il a assuré les uns et les autres que la vigilance de la Chambre ne sera jamais prise à défaut sur toutes les questions et décisions qui engagent le secteur. M. Pona fera savoir que c’est avec un œil critique et une détermination sans faille que la Chambre participe à la relecture en cours des textes sur le secteur. «Au cours de cette relecture, nous serons intraitables à défendre la continuité, la survie et le rayonnement de notre institution consulaire à un moment où certains veulent se l’accaparer au détriment de ses acteurs», annonce-t-il.
Le président de la CMM a souligné sa volonté d’organiser le secteur, comme en témoigne, dit-il, la mise en vente d’une nouvelle carte d’adhésion, conformément aux textes de création de la Chambre. Il annonce aussi sa détermination pour une mise en œuvre effective de la feuille de route de la chambre, notamment dans ses aspects relatifs à la création d’un plus grand nombre de couloirs d’orpaillage au Mali, la mise en place de comptoirs d’achat d’or auprès de chaque couloir. A ceci, il faudra ajouter la promotion voulue d’une production aurifère dans le respect absolu des normes environnementales. Pour ce faire, après Sikasso, le premier responsable de la CMM compte organiser des journées dans les deux autres régions minières que sont Kayes et Koulikoro.
Il est connu de tous que les zones minières au Mali restent des déserts en termes d’infrastructures routières et manquent d’énergie et d’eau nécessaires à une exploitation optimale des nombreuses ressources. Pour pallier à cela, la Chambre, selon son président, en accord avec l’Etat et ses partenaires, poursuivra la réalisation de ses projets de désenclavement des zones minières. Cela, à travers la construction de ligne de chemin de fer devant relier les zones de productions à celles de transformation ou de consommation.
Aussi, il ressort des interventions au cours de cette cérémonie d’ouverture, que le Mali n’est plus deuxième ou troisième producteur d’or en Afrique, mais cinquième derrière le Ghana, l’Afrique du Sud, le Soudan et la Tanzanie. En effet, malgré une production d’or, dite record au Mali, ces deux derniers pays ont, cette année dépassé notre pays en termes de résultat.
Le président de la Chambre des mines du Mali dit être particulièrement tombé sous le charme du cas soudanais. Pour lui, le Soudan, qui nous a ravi la troisième place de pays producteur d’or en Afrique, a une expérience qui doit nous inspirer. D’où, le choix du Mali comme point focal pour l’organisation des « Journées du Mali au Soudan » courant 2018 sous le thème «mines, agriculture et culture : enjeux et perspectives de coopération entre le Mali et le Soudan».
Quant au secrétaire général du ministère des Mines, M. Alexis Dembélé, il a annoncé que courant 2018, son département présentera les projets de textes visant la réorganisation de la Chambre des Mines du Mali. Aussi pour lui, le système de l’orpaillage doit être réaménagé avec le cas de l’utilisation du cyanure dans les sites qu’il faut revoir. Il a, par ailleurs, noté que le Mali a ses 900 mille bassins sédimentaires dans lesquels on peut trouver du pétrole. Mais, dit-il, jusque-là, rien ne prouve que le sous-sol malien regorge du pétrole. Pour ce faire, il est souhaitable, pour lui, que les autorités du pays mettent les moyens à la disposition du département des Mines pour pousser les recherches.
Dieudonné Tembely