En tenant ce premier forum national sur l’orpaillage au Mali, Dr. Boubou Cissé relève des défis : d’abord celui de réinstaurer la confiance entre les miniers industriels et l’Etat du Mali. Puis de jeter les bases d’une organisation très prochaine du monde ô combien trouble de l’orpaillage. Or le ministre Cissé veut mettre de l’ordre dans un secteur qui occasionne des conflits avec des pertes en vie humaine.
Après l’épisode triste qu’a connu la société Agg qui a perdu environ un milliard de nos francs après le passage d’orpailleurs vandales, le temps est venu de mettre le holà sur les mauvaises pratiques dans les zones d’orpaillage et initié des interactions permettant d’encadrer un secteur longtemps laissé à lui-même. C’est ce que le ministre Cissé a compris.
Depuis son arrivée à la tête de ce département, Boubou Cissé a fait de l’orpaillage son cheval de bataille. Il avait juré d’y mettre de l’ordre et en finir avec les problèmes avec leur corollaire macabre.
Ce faisant, il a d’abord initié avec certains de ses collègues concernés du gouvernement un Arrêté inter- ministériel (le 6 juin 2014) portant interdiction de l’activité d’orpaillage pendant la période hivernale au Mali. Puis, il a multiplié les communications à cet effet avec des descentes sur le terrain.
Ce forum devait booster donc l’orpaillage au Mali, un secteur inorganisé et dont les acteurs mêmes (orpailleurs) ignorent les textes ou refusent de les appliquer quand ils les connaissent.
Ce ne sont pas les calomnies et autres insinuations qui vont décourager un ministre droit dans ses bottes. Pour le requinquer, le président de la République le félicite publiquement, lors de la cérémonie d’ouverture du forum. Qui dit mieux !
Alhassane H. Maïga
1er Forum national sur l’orpaillage au Mali :
Une réelle volonté d’encadrer l’orpaillage pour booster l’Economie!
Dans le souci de rendre le secteur de l’orpaillage très vital et mieux encadré afin de clarifier le rôle des acteurs et booster cette filière qui fait vivre directement près de 2 millions de personnes et produit entre 8 à 10 tonnes d’or par an, le Ministère des Mines a initié un Forum national sur l’orpaillage qui a duré 3 jours (18-20 septembre 2014) au Cicb.
Placée sous le signe de «l’encadrement, la promotion et l’organisation de l’orpaillage», cette rencontre, dont la cérémonie d’ouverture était présidée par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, a regroupé entre autres 130 chefs de villages, 120 maires et les gouverneurs des régions de Kayes, Koulikoro et Sikasso, l’ensemble des services étatiques, les acteurs de la société civile, et bien sûr les orpailleurs.
Organisation de l’orpaillage au Mali, une volonté réelle du ministre des mines
« Aux grands événements, des mesures exceptionnelles ». La salle des 1000 places du Cicb était somptueusement et magnifiquement décorée, jeudi 18 septembre 2014. On pouvait lire sur les banderoles magnifiquement confectionnés et affichés : « IBK, les orpailleurs maliens vous disent merci » ; « L’orpaillage, un puissant vecteur de lutte contre la pauvreté au Mali » ; «Faire des orpailleurs maliens des soldats de l’Environnement » ; « Exploitation industrielle et exploitation artisanale : deux mamelles d’une même Economie nationale » ; « L’orpaillage légal et organisé : facteur de développement durable ». En effet, ce forum, premier du genre, traduit la volonté et l’engagement du ministre des Mines, Dr.Boubou Cissé, de faire un diagnostic sans complaisance du secteur afin de le rendre plus rentable. Au fait, au moment même où les organisateurs préparaient le forum, une tragédie est survenue samedi le 13 septembre 2014 sur le site d’orpaillage de Niaouleni, commune de Nouga, cercle de Kangaba, faisant 16 morts, et 8 blessés dont un grave (à la demande du ministre, une minute de silence a été par ailleurs observée). Cette tragédie rappelle à quel point la question de l’exploitation artisanale de l’or, requiert aujourd’hui une attention particulière et doit être traitée avec rigueur et diligence, non seulement pour conjurer la reproduction de pareil drame, des aberrations qui n’ont pas de raison d’être, mais surtout pour que cette activité millénaire réalise le potentiel dont il est porteur au bénéfice des populations des régions aurifères et de la communauté nationale dans son ensemble. Par ailleurs, alors que l’exploitation artisanale de l’or pendant plus de 1000 ans n’a pas hypothéqué l’avenir en polluant l’eau et l’environnement, l’exploitation mécanisée a en moins de 30 ans, précarisées le devenir des habitants des zones aurifères, par la dégradation de l’environnement et la description de l’organisation de la vie sociale ; d’où l’importance de la tenue de ce forum afin de trouver une solution aux calvaires des populations des localités.
Et cela cadre parfaitement avec la nouvelle vision du Ministère des Mines, sous la houlette de Boubou Cissé, qui accorde plus de place à l’orpaillage contrairement à la politique nationale qui était en vigueur depuis 1998 et qui était essentiellement concentrée sur les grandes mines et leur exploitation industrielle. Elle vise à considérer désormais l’orpaillage comme une activité économique importante au même titre que l’agriculture, l’élevage et la pêche. «Notre ambition aujourd’hui, c’est d’aider les orpailleurs à mieux développer ce secteur potentiellement porteur et facteur de croissance», a indiqué le ministre des Mines, Boubou Cissé. Il a ajouté que le forum doit permettre à l’orpaillage de sortir de l’informel pour s’inscrire dans le formel. A l’en croire, le secteur de l’orpaillage est mal compris, « car il a été laissé libre de se développer sans règlement puisqu’il s’agissait d’un métier connu dont le savoir-faire se transmettait de génération en génération ». Dès lors que le système d’héritage est en voie de disparition, poursuit-il, ‘’il serait opportun de procéder à un diagnostic de la situation qui prévaut aujourd’hui en vue de dessiner des schémas opérationnels pour le développement du sous-secteur en corrigeant les disfonctionnements constatés. Dans le même ordre d’idées, la problématique de la transparence et du rôle joué par les différents intervenants (familles, chefs coutumiers, réseau de commercialisation de l’or, orpailleurs) a besoin d’être compris en vue de dessiner des schémas qui évitent les conflits et l’exploitation éventuelle de l’une ou l’autre catégorie de personne’’. Ce forum en tout état de cause, selon le ministre, doit chercher des alternatives de solution qui permettent de sortir les orpailleurs de la précarité et de supprimer les risques d’accidents inutiles ». Car dit-il, il appartient au forum de faire des propositions d’axes d’interventions pendant ces trois jours de travaux, pour impulser durablement ce secteur vital de l’économie malienne qui emploie près de 2.000.000 de personnes.
Une manne financière importante pour l’économie locale et nationale
En effet, l’orpaillage est pratiqué dans les régions aurifères du Mali depuis la nuit des temps. Les deux grandes régions aurifères du Mali sont le Bambouk et le Bouré qui étaient systématiquement exploitées au temps de l’empereur Kankou Moussa. L’orpaillage a permis à Kankou Moussa de produire l’or avec lequel, il a organisé son pèlerinage à la Mecque entre 1324 et 1327. Au Mali, l’orpaillage est une activité traditionnelle. Depuis des centaines d’années, des mineurs artisanaux cherchaient de l’or et le Mali est le troisième producteur en Afrique. Mais aujourd’hui, cette pratique a évolué et pose de nombreux problèmes. Depuis quelques années, l’augmentation du nombre d’orpailleurs, la mécanisation et la modification de certaines techniques ont bouleversé le fonctionnement de cette activité traditionnelle. C’est justement l’objet du 1er forum national.Pour le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta, il est donc temps d’agir : « En effet, les conséquences négatives de l’orpaillage sur les hommes, l’environnement, la sécurité, la santé, l’agriculture, l’éducation sont à présent devenues très visibles et sont largement répandues sur le territoire national. Aussi, des connexions à faire devenues sont nécessaires », a déclaré le chef de l’Etat.
Les autorités maliennes envisagent notamment d’organiser les mineurs traditionnels en coopératives. L’utilisation de produits toxiques, aux conséquences sanitaires et environnementales néfastes, la présence d’enfants sur les sites d’orpaillage, ou encore les conflits avec les entreprises industrielles ont été largement discutés pendant les débats. Avec pour objectif d’amplifier, mais surtout de viabiliser, une activité multiséculaire, que les autorités nationales entendent à présent prendre sérieusement en main. C’est pour cela que le président de la République, IBK, a interdit systématiquement sur les lieux d’orpaillage la présence des enfants et des produits toxiques (notamment le mercure). L’or a été toujours l’une des richesses du Mali. Il était exploité dans le respect de l’environnement. Mais de nos jours, avec des jeunes orpailleurs qui n’ont pas la maîtrise des techniques de creusement et de sécurisation des puits, la nature est attaquée sans contrôle aucun, mettant en danger les ressources et surtout les vies humaines. L’exploitation artisanale de l’or pendant plus de 1000 ans n’a pas hypothéqué l’avenir, mais l’exploitation mécanisée a, en moins de 30 ans pollué l’eau et l’environnement. «Ce forum ne vise pas à favoriser l’intérêt d’une personne ; mais de tous, et nous serons très rigoureux contre le travail des enfants sur les lieux d’orpaillage. Car, nous ne pouvons plus accepter que l’avenir de nos enfants soit hypothéqué », a déclaré tout de go le président de la République, IBK. Avant de souligner qu’il est urgent d’organiser le secteur de l’orpaillage souvent « rebelle » à toute forme d’organisation. « Nous devons faire en sorte que le laisser-aller cesse en œuvrant pour l’intérêt national. Le secteur de l’orpaillage a besoin d’un encadrement moderne et efficace car la situation actuelle nous fait peser des risques plus graves en terme de santé, de sécurité, nous ne devons plus tolérer que des enfants soient employés sur des sites et que l’exploitation se fasse pendant l’hivernage… », a indiqué le chef de l’Etat.
Orpaillage, un phénomène qui a pris de l’ampleur !
Ces dernières années, l’orpaillage a pris une ampleur croissante dans notre pays. Aujourd’hui, l’activité est complètement sortie de son contexte artisanal. L’origine de l’orpaillage est à chercher au Moyen âge. A cette époque, les orpailleurs avaient une technique d’extraction du métal jaune consistant à étaler de la paille sur un plancher incliné d’environ 45°. Le minerai était répandu sur ce dispositif appelé la batée avant d’être récupéré sous forme de boue dont on séparait ensuite les pépites d’or. L’on appelle ce procédé « extraction d’or par batée ». La procédure ne nécessite pas de moyens techniques sophistiqués et encore moins de produits chimiques. Elle est simplement mécanique.Par contre, les techniques utilisées de nos jours par les orpailleurs sont dignes des unités industrielles. Les pioches, les piques, les seaux et autres outils rudimentaires ont fait place aux pelleteuses, aux grosses machines d’excavation, aux camions et autres équipements modernes. Et à l’utilisation de substances chimiques comme le cyanure ou le mercure. L’activité représente une manne financière importante pour l’économie nationale et locale estimée à plusieurs milliards F Cfa par an. D’où la réelle volonté des autorités actuelles de donner un cadre institutionnel et juridique au secteur de l’orpaillage.
Le revers de la médaille
En effet, l’aspect financier ne peut occulter les effets négatifs de l’orpaillage. Sur place, les statistiques signalent un taux élevé de prévalence du Vih/Sida et autres maladies infectieuses. Le paludisme, le choléra et autres maladies hydriques déciment les populations riveraines des zones d’orpaillage. La nature n’est pas protégée. D’où, selon le président IBK, ‘’il est impératif et urgent d’organiser le secteur de l’orpaillage, puisqu’en plus des autres maladies présentes sur les lieux, un monstre rode autour de nous (faisant allusion à la fièvre Ebola)’’. En effet, les trous et les cratères laissés par l’activité à Kobada dessinent un décor lunaire et désolé. Les effondrements sont fréquents. Les morts d’hommes, suite à ces accidents telluriques, sont monnaie courante. Cruelle ironie : l’un des cratères est même appelé l’au-delà puisqu’il renfermerait plus de 40 corps et d’importants matériels et équipements. L’orpaillage ne relève pas d’une problématique que sociale mais aussi économique. L’activité piétine en effet les plates-bandes des sociétés minières. Pendant la saison de l’hivernage, on enregistre fréquemment des effondrements de puits et galeries mortels, des éboulements de terre du fait de la nature fragile des sols et des pertes en vies. Sans oublier le manque de bras valides pour la réalisation des travaux champêtres pendant cette période; d’où, la demande d’interdiction en cours. Dans le cadre sécuritaire, les risques liés à l’orpaillage artisanal sont nombreux. Les derniers accidents graves et mortels sont enregistrés entre autres à :Bougoudalé (Yanfolila) : 4 morts le 7 juillet 2012 ; à Loulo (Kéniéba) : 01 mort le 18 mai 2012 , à Loulo (Kéniéba) : 3 morts et 3 blessés graves le 25 mai 2012. La liste n’est pas exhaustive. Force est de reconnaître que sur les sites d’orpaillage, les incidents et des affrontements violents sont très fréquents. Dernier incident en date, le 3 juillet 2014, des orpailleurs en colère ont pillé et saccagé les installations de la société canadienne African Gold Group (Agg) à Kobada et Foroko, dans le cercle de Kangaba, avant d’y mettre le feu. Votre journal ’’Le Matin’’ qui a effectué le déplacement sur les lieux en a fait échos. Les dégâts sont estimés à plus d’un milliard de F Cfa. S’en est suivi un affrontement entre orpailleurs et forces de l’ordre qui a causé la mort d’un gendarme et blessé 8 autres personnes.
Les conflits sont de plus en plus fréquents sur les 300 sites d’orpaillage répertoriés, ce à quoi il faut ajouter de nombreux accidents. Le dernier en date, c’est le 13 septembre 2014 à Niaouléni (où nous avons fait cas ci-dessus), toujours le même cercle de Kangaba, l’effondrement d’un tunnel a causé la mort de 16 personnes et fait 8 blessés dont un grave.
« Il faut le respect strict des lois par les orpailleurs… »
Le Code minier et les conventions d’établissement définissent les conditions d’entreprise dans le secteur minier. Les sociétés minières ont l’obligation de préserver l’environnement et de générer des profits pour le développement communautaire et national à travers la mise en œuvre de projets tels que la construction d’écoles, de centres de santé, d’ouvrages hydrauliques, la micro- finance, etc. Elles veillent donc à la protection de l’environnement par des techniques de recyclage et de destruction des déchets liquides. Dans le cadre de la réglementation, l’Etat a l’obligation de protéger les sociétés minières et leurs biens. Tel est l’un des buts de ce forum, il s’agit aussi de donner l’occasion à tous les acteurs de discuter du développement de l’orpaillage et amener les orpailleurs à respecter les lois. La pratique de l’orpaillage est en effet encadrée au Mali par des textes réglementaires. On peut citer l’Arrêté n°2014-1663/MM-MIS-MEEA-MDV du 6 juin 2014 portant interdiction de l’activité d’orpaillage pendant la période hivernale au Mali qui reprend et actualise une circulaire de 1985. Cet arrêté qui fait expressément référence à l’orpaillage dispose que : « les activités d’orpaillage sont suspendues sur toute l’étendue du territoire de la République du Mali durant la période hivernale du 15 mai au 30 octobre de chaque année ». Malheureusement cette loi n’est pas respectée. Et le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, a exhorté les populations des localités et autres acteurs du secteur à respecter la décision. Car, dit-il, ce n’est pas par méchanceté, mais cela va dans le sens de l’intérêt même des orpailleurs. Il n’a pas manqué de féliciter la volonté du ministre des Mines, Boubou Cissé, d’organiser ce sous- secteur.
Les thèmes centraux du Forum
Pour mieux cerner les problèmes réels du secteur afin de poser des véritables jalons pour organiser l’orpaillage, le Ministère des Mines n’a ménagé aucun effort pour faire participer aux travaux des vrais experts de l’orpaillage. Ainsi, pendant les 3 jours, les acteurs du secteur de l’orpaillage ont discuté de long en large autour de trois (3) thèmes centraux. Le premier était : « l’instrument juridique et intentionnel de l’orpaillage ». Les discussions ont porté, a cet effet, sur la politique et cadre juridique et institutionnel de l’orpaillage au Mali ; Orpaillage et décentralisation : rôle des collectivités territoriales dans la gestion de l’orpaillage ; Problématique illicite sur les permis miniers ; Plan de la communication du Département des mines sur la problématique de l’orpaillage…Le 2ème portait sur : « l’Encadrement/Promotion et organisation de l’orpaillage. Ici, il a été passé au peigne fin l’aperçu de l’orpaillage au Mali et axes de réflexions pour son encadrement ; les actions initiées par la chambre des Mines pour le développement et l’encadrement de l’orpaillage au Mali… S’agissant du 3ème, il portait sur: « l’Orpaillage/sécurité et développement des communautés locales. Il a été question des impacts de l’orpaillage et des produits chimiques sur la santé, l’hygiène et de l’assainissement, sur l’environnement (air, eaux, sol, faune, flore, etc.) et le développement durable…
Des pertinentes recommandations formulées
C’est le samedi 20 septembre 2014 que les travaux du 1er forum sur l’orpaillage ont pris fin. Après 3 jours de débats francs et fructueux qui ont porté sur 3 thèmes centraux, 20 communications thématiques et un panel de haut niveau, les participants ont formulé des recommandations. Par rapport au thème central I, (des instruments juridiques et institutionnels de l’orpaillage), les recommandations concernent : la relecture du Code Minier en harmonie avec le code domanial, des collectivités et les règles coutumières pour son adaptation à l’évolution actuelle, particulièrement en ce qui concerne la prise en compte intégrale de l’orpaillage ; le renforcement des services techniques régionaux et locaux pour un meilleur encadrement de l’orpaillage ;l’élaboration de guides de bonnes pratiques d’hygiène, d’assainissement, de sécurité et de préservation de l’environnement applicables aux activités de l’orpaillage ; la création d’une structure technique dédiée à l’encadrement et à la promotion de l’orpaillage ;la mise en place de ressources humaines, financières et techniques nécessaires pour faire de l’orpaillage un véritable levier de croissance et de développement socioéconomique; l’amélioration et l’assainissement des procédures d’attribution et de gestion des titres miniers en collaboration avec les collectivités territoriales ;l’amélioration des procédures de création des couloirs d’orpaillage en collaboration avec les collectivités territoriales et coutumières ;l’application stricte des dispositions réglementaires concernant l’attribution des couloirs d’orpaillage et des autorisations d’exploitation par les collectivités territoriales. En ce qui concerne le thème central 2 : (De l’encadrement, de la promotion et de l’organisation de l’orpaillage), le forum a recommandé : la cartographie des sites et le recensement exhaustif des orpailleurs ; la mise en place d’un mécanisme d’information, d’éducation et de sensibilisation des coopératives d’orpailleurs ;l’incitation à la pratique de l’orpaillage à travers la création de groupements associatifs et/ou des coopératives d’orpailleurs ;l’interdiction formelle de l’utilisation des produits chimiques dangereux dans l’orpaillage ;l’interdiction formelle du travail des enfants sur les sites d’orpaillage ;la mise en place d’un fonds de garantie pour faciliter l’accès des coopératives d’orpailleurs au financement et à l’acquisition de matériels techniques. En enfin du thème central 3, (De la sécurité et du développement des communautés locales), découlent les recommandations suivantes : la sécurisation des titres miniers contre l’envahissement par les orpailleurs illicites ;l’implication des acteurs locaux dans la gestion de leur sécurité ;le renforcement du contrôle des flux migratoires sur les sites d’orpailleurs ;le développement d’une synergie d’actions entre les forces de l’ordre, les orpailleurs et la population locale pour la gestion sécuritaire ;L’amélioration de la gouvernance des revenus générés par l’activité d’orpaillage ;la révision de la durée de l’arrêt d’interdiction de l’activité d’orpaillage pendant la période d’hivernage ; (Du Panel de haut niveau), découle les recommandations suivantes la formalisation de la chaîne d’approvisionnement de l’activité d’orpaillage pour l’acquisition des biens et services ;la fiscalisation de l’activité d’orpaillage au profit des collectivités et de l’Etat ;l’incitation à la création de comptoirs d’achats sur les sites d’orpaillage
Présidant la cérémonie de clôture, le ministre des Mines, Dr.Boubou Cissé, a jugé pertinentes toutes les recommandations formulées, mais il a mis l’accent sur la fermeture des sites d’orpaillage pendant l’hivernage. Au lieu que ce soit une durée de 6 mois, le ministre a promis qu’il va revoir en baisse ce délai. Il a promis également désormais la tenue des journées sur l’orpaillage, une occasion qui sera mise à profit pour parler de l’orpaillage. « Toutes les recommandations pertinentes les unes que les autres seront mises en œuvre. Dans un bref délai, nous procéderons à un recensement intégral de tous les couloirs d’orpaillage ainsi que de tous les orpailleurs du Mali », a conclu le ministre Cissé sous les tonnerres d’applaudissement de l’assistance dont le satisfecit total se lisait sur les visages.
Aliou Touré