Décidément, le secteur de la microfinance se porte très mal. L’on nous dira que c’est en raison de la crise financière internationale qui n’épargne personne. Si le Trésor Public malien peine à s’en sortir, ce n’est pas la Caisse d’épargne Kafo jiguinew qui peut tirer son épingle du jeu de ce tsunami financier malgré la politique de communication de l’équipe actuelle aux commandes.
Le constat est bien visible sur le terrain que les différentes agences de l’institution de micro finance au Mali ont du mal à se développer convenablement. Il se traduit par la fermeture pure et simple de certaines d’entre-elles et l’impossibilité pour Kafo Jiguinew de satisfaire aux demandes de retraits de fonds des sociétaires. Au niveau de la Direction de cette institution, certains travailleurs reconnaissent la débâcle qui est en vue.
Rappelons que les Maliens ont horreur de voir chaque fois leur argent partir en fumée du fait de l’inconscience professionnelle de certains cadres sociétaires des caisses mutuelles d’épargne et de crédit. Pancartes en main et carnets de compte déployés, les victimes des évasions de fonds au niveau de Jemeni avaient décidé de passer à la vitesse supérieure, en battant le pavé jusqu’à la Primature pour remettre une déclaration contenant leurs exigences : «arrêter les voleurs et mettez fin à l’impunité qui est une forme d’injustice», recommandaient-ils.
Les marcheurs scandaient : «A bas l’injustice, à bas l’impunité…» ou «ATT, notre argent, halte à l’impunité, les voleurs en prison». Ils exprimaient comme ils le pouvaient leur désarroi face à l’impossibilité d’effectuer des retraits sur des sommes d’argent qu’ils ont économisées et déposées au niveau de ces caisses. Celles-ci sont désespérément vides à cause des mauvaises gestions qui ont mis à genou cette micro-finance.
Serait-ce le cas pour Kafo Jiguinew ?
L’on ne saurait clairement le dire. Mais, toujours est-il que bon nombre de maux sont décriés au sein de cette institution bancaire. Il s’agit notamment du recrutement sur la base ethnique, du harcèlement, des prêts basés sur des relations personnelles avec le Directeur Général et des licenciements abusifs.
Où allons-nous donc à cette allure, s’interrogent les sociétaires ? Et pourtant, nous espérions que Kafo Jiguinew, dénommée la Banque verte, pouvait s’inspirer de la faillite de Jemeni, pour verdoyer la vie des populations maliennes. Il y a donc fort à craindre pour cette institution bancaire. Car, si elle partait en faillite, ce serait encore nos compatriotes qui en pâtiront. Il est alors temps de tirer la sonnette d’alarme, en attendant que le DG de cette structure ne prenne conscience et n’engage des mesures adéquates.
Hamady