C’est encore timide certes, mais notre pays s’achemine progressivement vers une résolution de la crise sociopolitique, qui ébranle notre pays depuis le coup de force du 22 mars dernier. Cependant, la route qui mène vers la sortie de crise reste minée par diverses “bombes“ socioéconomiques latentes, qu’il faille rapidement débusquer pour anticiper sur d’éventuelles explosions sociales.
Selon des sources bien informées, le secteur de la Microfinance est un des secteurs d’activités économiques qui ont le plus souffert de la crise. Presque tous les réseaux éprouvent de sérieuses difficultés de trésorerie. Certaines d’entre eux sont au bord du précipice.
A ce jour, nombre de structures n’arrivent plus à payer les salaires des employés. Les raisons invoquées pour expliquer cette nouvelle bombe sociale en latence par certains acteurs du secteur, sont : le défaut de paiement des clients. En manque de liquidité, ceux-ci ont du mal à honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs créanciers. Le secteur manque aussi de dynamisme du fait de l’essoufflement de l’économie à cause de la crise.
Cette situation se justifie en partie par l’insécurité et le chaos qui se sont installés à la suite du coup d’Etat du 22 mars à Bamako et l’occupation des trois régions du Nord et une partie de la région de Mopti par les bandes armées. La combinaison de cette série de crises (multiforme et multidimensionnelle) a fortement contribué à mettre à terre tout le système économique. Conséquence : toutes les activités de production et de prestation de service (y compris dans les Systèmes financiers décentralisés (SFD)) se sont brusquement arrêtées. À l’instar des autres secteurs d’activités, la branche SFD a elle aussi subi le choc. Dans les régions passées sous contrôle des bandits armés, le secteur a subi d’importants dégâts matériels et financiers.
Or, bien avant cette crise socioéconomique et politique aigue, la situation financière du secteur n’était pas reluisant.
Selon nos sources, plusieurs SFD étaient déjà écrasés par d’énormes difficultés de trésorerie, à cause du mauvais emploi des ressources. Du fait de la mauvaise stratégie dans la politique d’investissement, certaines structures broyaient du noir, d’autres ont même fait faillite.
C’est le cas de Jemeni et de CANEF. Le premier avait surestimé ses capacités de management en surévaluant ses prises de risque. Il s’était donc lancé dans les opérations d’envergure, notamment le financement des écoles privées. Or, ces genres d’opérations nécessitent une assise financière assez consistante.
Le secteur a également été écrasé par le poids énorme de ces charges d’exploitation. Les directions générales se sont octroyées les mêmes avantages que les cadres des banques classiques, tandis qu’elles ne s’adressent pas à la même clientèle que les banques. Conséquence : les charges se sont explosées tandis que les recettes ne suivent pas. Divers autres défis pesaient sur le secteur. Il s’agit notamment du manque de fiabilité et de fidélité des informations fournies par les clients, l’insuffisance des contrôles externes ; l’inadaptation des dispositifs de contrôle interne ; la faible rentabilité des produits offerts aux clients ; à la couverture disparate et la faible pénétration du milieu rural ; l’accès difficile au système de refinancement bancaire et la mise en conformité des SFD avec certains textes réglementaires, notamment la loi 10-013 du 20 mai 2010 et son décret d’application, relative aux nouvelles instructions de la BECEAO.
Mais, bien avant la crise, les difficultés évoquées ci-dessus n’avaient pas affecté la capacité d’intervention des SFD, notamment les plus représentatifs.
Ils ont pleinement joué leur rôle dans la construction d’un système financier inclusif, accessible à tous. Ainsi, au 30 septembre 2011, le secteur comptait 1 052 190 sociétaires pour un encours des dépôts évalués à 59 milliards de FCFA et un encours de crédits de 71 milliards de FCFA.
En ce concerne l’évolution globale du paysage financier malien, il ressort du rapport d’activités d’APIM-Mali, qu’au 31 décembre 2011, celui-ci oscillait autour de 13 banques commerciales, 2 établissements financiers et 125 SFD.
Le secteur bancaire exerçait à travers 298 guichets, dont 283 à l’intérieur et 15 à l’extérieur, contre 286, dont 271 à l’intérieur et 15 à l’extérieur, en 2010.
À la même période, le système bancaire a injecté 948 milliards de FCFA de crédits dans l’économie nationale, dont environ 58 % ont servi à financer le court terme.
Le refinancement des SFD représentait alors 34 milliards d’emprunts bancaires.
Mohamed A. Diakité
Ne preparez pas l’opinion pour pardonner les dirigeants de ces caisses, il se trouve dejà que certaines sont dejà en difficultés avant la crise pour mauvaise gestion, notamment Jemeni et Kondojigima.
Ce sont des vouyous et leur place est à la prison
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