Du jamais vu ! Quelle mouche a piqué les responsables de la Confédération Mondiale des Affaires (World Confederation of Business) carrément en déphasage avec les réalités des entreprises maliennes comme Métal Soudan ?
rnSont-ils au courant des réalités quotidiennes au sein de la société Métal Soudan. Savent-ils que les pauvres ouvriers sont mis à la porte tous les jours pour des raisons non fondées. Savent-ils qu’il n’y a pas de syndicat pour défendre les intérêts des travailleurs en ce 21ème siècle puisque les animateurs du syndicat ont été congédiés contrairement aux observations du directeur National du Travail. Leur seul tort, c’est d’avoir invité les journalistes, dans un Etat de droit, à couvrir une Assemblée Générale. Hélas ! Où allons dans ce pays.
On peut continuer à dérouler la liste des interrogations à propos de la remise à une société qui exploite ses travailleurs comme des esclaves. C’est sidérant, c’est choquant. C’est même humiliant. Une entreprise qui traverse une des périodes les plus sombres de son existence reçoit un trophée pour l’excellence de son managering. Une entreprise, qui se débarrasse de ses ouvriers en pleine campagne par manque d’argent, est honorée. C’est un honneur souillé, de toutes les façons. Les responsables de Métal Soudan ne doivent pas se glorifier de ce prix. Ce trophée, au contrairement, leur attire la foudre.
La question est de savoir qu’est-ce que les responsables de la confédération entendent par bon managering ? Sur le sujet, nous avons jugé nécessaire de demander l’avis d’un spécialiste en la matière. Il nous a donné son point de vue sur la notion.
Le paradoxe !
Une société en dégringolade. Les comptes de Métal Soudan seraient au rouge. Sinon comment comprendre qu’une société, après avoir renvoyé, en l’espace de trois mois plus de 20 ouvriers, pour des raisons extraprofessionnelles, soit récompensée. Or, les travailleurs sont à la base du progrès d’une entreprise. Mais, contradictoirement, à Métal Soudan, les ouvriers sont maltraités. Ils travaillent dans les conditions les plus exécrables. Ils sont régis par les textes qui datent des années 1950. Tout employé qui évoque la question d’une éventuelle augmentation des salaires est renvoyé. Les patrons de Métal Souda exploitent les ouvriers comme au temps de l’esclavage. Ils n’ont aucun droit. La liberté syndicale est mise à rude épreuve. A Métal Soudan, les pauvres ouvriers n’avancent pas. Il n y a pas de reclassement. A rappeler qu’il avait un protocole d’accord entre le syndicat et la direction en ce qui concerne le reclassement et l’avancement pour le mois de septembre 2006. Mais, la direction aurait refusé d’appliquer ledit protocole. Elle traîne les pieds.
Selon les informations recueillies auprès des travailleurs, depuis la création de Métal Soudan, c’est seulement au cours de l’année 2006 que les ouvriers ont bénéficié une chaussure de sécurité. Chose curieuse, des ouvriers dans les chantiers de grande envergure, n’ont droit à aucune mesure de sécurité et de protection. Au cours des campagnes, dans les brousses, selon les informations, ils passent la nuit, sous la pluie et le froid et la chaleur avec la clef des frais de mission qui s’élève à 2 000 Fcfa par jour (nourriture, hébergement compris).
A noter que les salaires à Métal Soudan sont l’un des plus bas des entreprises de la sous région.
Moussa Mamadou Bagayoko
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