L’affaire de la surfacturation autour de l’achat de l’avion présidentiel et d’équipements militaires ne cessera jamais de susciter les réactions sur l’arène politique. Elle fait couler beaucoup d’encres et de salives. La direction des principales formations politiques du pays à savoir le Parena l’Urd, l’Adema Association est montée au créneau pour dénoncer avec véhémence ce qu’elle qualifie de scandale du siècle. Les responsables de ces différents partis politiques et associations ont attendu la publication officielle des rapports de la Cour des Comptes et du Bureau du Vérificateur Général pour sortir leurs muscles. Les conclusions de ces deux rapports sont accablantes et font état de surfacturation sur les contrats d’armement et d’acquisition d’un aéronef pour le président de la République, IBK.
Dans un communiqué de presse en date du 6 novembre 2014 signé par son secrétaire général, Lassana Koné, le Bureau Exécutif National de l’Union pour la République et la démocratie (URD) met l’accent sur le rapport du Vérificateur Général et celui de la Section des Comptes de la Cour Suprême qui font état de surfacturation sur les contrats d’armement et d’acquisition d’un aéronef. Le Bureau Exécutif National de l’URD a dit ne pas être surpris des révélations contenues dans les deux rapports. Selon le communiqué, depuis plusieurs mois, le parti a tiré sur la sonnette d’alarme en ce qui concerne la gestion non orthodoxe et calamiteuse des ressources publiques par le président de la République et son gouvernement. Le BEN de l’Urd accuse certains ministres de détournement de fonds publics. Il tient le président de la République, IBK pour le principal responsable de cette catastrophe nationale car il ne pouvait pas ne pas savoir que les femmes et les hommes qu’il a mis en mission conformément à ses prérogatives, s’adonnaient à ces pratiques criminelles. Le communiqué de l’Urd invite le président IBK et la justice à prendre des mesures idoines. Pour l’Urd, des ministres et de hautes personnalités du régime devront répondre devant le Procureur de la République de détournement et de complicité de détournement de fonds publics ; d’utilisation frauduleuse et détournement de deniers publics ; de favoritisme ; de faux et d’usage de faux ; de trafic d’influence ; de fraude fiscale ……. En conclusion, l’URD dit attendre la réaction du président de la République ainsi que celle de la Justice.
Selon une déclaration signée par la présidente de l’Adema Association, Mme Sy Kadiatou Sow, les surfacturations pour des dizaines de milliards sont qualifiées « d’actes de forfaitures, indignes de commis assermentés qui doivent interpeller la conscience des héritiers du 26 mars 1991 ». L’Adema association a été surprise par la nouvelle d’achat d’un avion présidentiel, d’opportunité très controversée en ces temps de guerre où l’achat d’hélicoptères de combat, de véhicules armés adaptés aux batailles dans le nord du Mali particulièrement dans l’Adrar, l’achat de matériels de protection genre casques ou gilets pare-balles, était plutôt attendu. La déclaration dénonce fermement de telles pratiques indignes des serviteurs de la République et de la démocratie. L’Adema salue la décision du procureur près de la cour d’appel, d’ouvrir une enquête préliminaire suite aux conclusions de l’audit de la
section des comptes de la cour suprême et encourage la justice malienne à aller au bout de la procédure engagée.
Pour sa part, le Comité directeur du Parti de la Renaissance Nationale (Parena) soutient que l’histoire du Boeing 737 malien n’est rien d’autre que l’histoire d’une » ingénierie » financière diabolique d’essence mafieuse mêlant sociétés-écrans et paradis fiscaux, le tout, au détriment du trésor et du contribuable maliens. Le parti du courageux Tiéblé Dramé, qui a été l’un des premiers responsables politiques à attirer l’attention des plus hautes autorités sur les dérives en cours, ordonne une expertise indépendante du prix d’achat de l’avion et rendre publiques les conclusions de cette expertise; ordonne, le cas échéant, le reversement au trésor public des montants indûment encaissés par les intermédiaires maliens et étrangers concernés. Le parti du bélier blanc demande également de diligenter, en tant que président du Conseil Supérieur de la Magistrature, des enquêtes judiciaires sur les
révélations contenues dans les rapports du BVG et de la Cour Suprême. Ensuite, il demande à IBK de rassurer que le Mali n’est pas devenu un Etat mafieux en clarifiant les relations entre notre pays et Sky Color, Akira Investments Ltd, Mali BBJ Ltd, Jet Magic Ltd d’une part et les hommes d’affaires corso-gabonais qui rodent autour de ces sociétés d’autre part.
De toutes les façons, l’on doit arrêter avec les amalgames, les partis d’opposition sont dans leur rôle de dénoncer, d’alerter, de condamner et de faire des propositions sur tous les sujets d’intérêt national. Dans le Mali d’IBK, les faits leur donnent raison. Jamais de pareils scandales n’ont éclaboussé la République. Jamais les bailleurs de fond n’ont suspendu leurs décaissements pour faute de mauvaise gestion des sous publics. C’est grâce aux critiques et suggestions des partis de l’opposition que notre démocratie sera vivante et crédible.
Rassemblés par Moussa Mamadou Bagayoko