Les traitements phytosanitaires et la sensibilisation des producteurs sur les bonnes pratiques ont permis d’améliorer la qualité de nos mangues.
En Afrique de l’ouest, le Mali compte parmi les grands producteurs de mangues. Notre potentiel exportable,
selon Mohamed Sidibé, coordinateur du projet cadre intégré, est estimé à plus de 200.000 tonnes par an. En cette période de production, il est facile de s’en rendre compte rien qu’en faisant un tour dans les rues de la capitale. Des vendeuses ambulantes transportant en équilibre sur la tête des pyramides de mangues dans des grandes assiettes, sillonnent les rues. Les abords des grandes artères sont encombrés d’étals surchargés de mangues aux couleurs dorées. La mangue est l’une des denrées alimentaires que les hommes, les animaux et les insectes se partagent. Une visite dans les marchés de la capitale vous édifiera. Les marchands et leurs clients sont littéralement envahis par des escadrons de mouches et d’abeilles très nerveuses à la recherche de leur pitance sur les restes gluants de mangues jetées. Cette solidarité dure au moins cinq mois, de mars à fin juillet.
Produit périssable. Mais notre pays tire très peu profit de cette manne. Les exportations n’ont pas atteint les 3000 tonnes en 2004. Selon les statistiques de Trade Mali, les exportations durant les trois dernières campagnes étaient de 1.129 tonnes en 2003, 2.404 en 2004 et 2.927 tonnes en 2005. Le reste est consommé sur place. Et une grande quantité de ce quota pourrit sous les manguiers dans les champs ou sur les dépôts d’ordures des marchés. La mangue est un produit périssable. Si elle n’est pas bien conservée après la cueillette, elle se détériore très rapidement. Surtout si elle est, déjà infestée, le pourrissement est encore plus rapide. Les études ont révélé que l’une des contraintes majeures de la filière mangue au Mali se rapporte à son infestation par les insectes nuisibles.
Pour pallier cette difficulté structurelle, le gouvernement avec l’aide de ses partenaires a mis en place un projet dénommé “Cadre intégré” pour appuyer les producteurs en vue d’améliorer la qualité de la mangue malienne -le projet prévoit le traitement phytosanitaire de 2.000 ha de manguiers-, sensibiliser les producteurs et les exportateurs sur les bonnes pratiques agricoles, mettre en place un fonds en vue de faciliter l’accès des exportateurs au crédit et réaliser le guide de l’exportateur. Pendant la campagne 2005-2006, le projet cadre intégré a traité 4.000 ha dans la zone périurbaine de Bamako, a expliqué son coordinateur, Mohamed Sidibé. Un premier traitement a eu lieu en mars 2006, contre les insectes nuisibles (fourmilles rouges et autres nuisibles).
En juin un second traitement, non prévu d’avance, a été effectué. Il a concerné les mouches. Les deux traitements ont permis d’accroître le volume des exportations, qui est passé de 2.927 à 4.521 tonnes et a rapporté à la filière environ 6 milliards de Fcfa. Pour cette année encore, un premier traitement a eu lieu au mois de mars passé. Le second est prévu en juin. Mais l’essentiel est de susciter chez les paysans le réflexe de traitement phytosanitaire des vergers, a ajouté Mohamed Sidibé. Ceci entraînera aussi le développement du sous-secteur pesticide autour de la filière. Et les experts du ministère de l’Agriculture sont en train de travailler à l’homologation d’un certain nombre de catégorie de pesticides qui entre dans le cadre du traitement des manguiers.
Amélioration de la qualité. Le résultat obtenu est très prometteur, s’est réjouit Mohamed Sidibé. Selon lui, les prix aux producteurs ont sensiblement évolué grâce à l’amélioration de la qualité de la mangue. Le risque de rejet a beaucoup reculé. Des efforts sont en cours également pour installer un poste de contrôle phytosanitaire à l’aéroport. Le but de cette initiative, selon lui, est de mieux sécuriser les exportations notamment en extirpant du lot les cas d’infection, afin de minimiser le risque de rejet. Car la découverte d’une seule mangue infestée dans une cargaison, en Europe, entraîne la destruction par incinération et aux frais de l’exportateur de tout le lot expédié.
Les consommateurs et les services sanitaires européens sont stricts sur le respect des normes et qualité. A cet effet, les pouvoirs publics ne transigent pas sur la stricte application des textes réglementaires en la matière. Les exportations de notre pays sont destinées au marché européen, en particulier, la France, le Pays-Bas et la Grande Bretagne. Les variétés prisées sur ces marchés sont les Tommy, Atkins, Haden, Keitt et Kent. Les consommateurs européens préfèrent les mangues qui présentent une pelure rouge avec un peu de jaune, qui est ferme à l’arrivée sur les marchés et de calibre homogène mais de plus en plus aussi l’Amélie pour la transformation et ses qualités gustatives.
Mais les exportateurs maliens ne sont pas les seuls à approvisionner ce marché. Ils font face à de rudes concurrences de nos voisins de la sous-région : la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal, la Guinée et les exportateurs latino-américains, notamment les Péruviens. La filière mangues au Mali est dominée par une multitude de producteurs, d’exportateurs, d’intermédiaires appelés pisteurs. Ils se partagent le marché à Bamako et dans les régions productrices comme Sikasso. Les pisteurs traitent avec les producteurs dans les vergers. Ils approvisionnent les stations de conditionnement, qui s’occupent aussi de l’exportation.
A. O. DIALLO
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Produits agricoles : LE MARCHÉ IMPERTURBABLE
Sur les marchés agricoles suivis, la semaine du 10 au 16 mai 2007 a été marquée par une relative stabilité des prix au producteur des céréales sèches. S”agissant du riz, les prix pratiqués sur les marchés ruraux des zones de l”Office du Niger ont été majoritairement en légères baisses de l”ordre de 5 francs par kilo, soit 500 francs le sac de 100 kg.
Pour ce qui concerne les prix au consommateur, ils ont également observé, de façon globale, une relative stabilité.
Sur les marchés ruraux, les prix ont, au cous de la semaine, oscillé dans les fourchettes suivantes : 65 F le kilo pour le mil à Fatinè et 115 F le kilo à Tonka ; 60 F le kilo pour le sorgho à Zangasso et Kouri et 115 F le kilo à Tonka ; 60 F le kilo pour le maïs à Zangasso et Kouri et 90 F le kilo à Kita ; 215 f le kilo pour le riz Gambiaka à Sokolo et 240 F le kilo à Niono et Macina et enfin 225 F le kilo pour le riz BG à Macina et M”Pessoba et 230 F le kilo à Niono.
Ainsi, dans les capitales régionales, les prix pratiqués par les détaillants ont été de : 200 F le kilo pour le mil/sorgho et maïs, 275 pour le riz BB, 300 pour le riz RM40, 325 pour le riz Gambiaka 350 pour le niébé et 400 F le kilo pour le riz étuve blanc et le fonio à Kayes ; 115 F le kilo pour le sorgho, 125 pour les mil/maïs, 200 pour les mil/sorgho et maïs pilés, 275 pour les riz RM40 importé et Gambiaka, 300 pour le riz BB et le niébé et 350 f le kilo pour le fonio et le riz étuvé rouge à Koulikoro. 90 F le kilo pour le maïs, 100 pour le sorgho, 125 pour le mil, 125 pour le Maïs pilé, 175 pour les mil/sorgho pilés, 225 pour le riz étuvé blanc, 275 pour les riz BG, RM40 et le niébé, 285 pour le riz Gambiaka, 325 pour le fonio et 350 F le kilo pour le riz BB importé parfumé à Sikasso. 110 F le kilo pour le maïs, 120 pour le sorgho, 125 pour le mil, 200 pour le riz étuvé rouge, 275 pour le riz BG et étuvé blanc et 300 F le kilo pour le riz Gambiaka à Mopti.
Dans le District de Bamako, les prix au consommateur couramment pratiqués ont été de 125 F le kilo pour le sorgho/maïs, 150 pour le mil, 200 pour les mil/sorgho et maïs pilés, 275 pour le riz RM40 importé et le niébé, 300 pour les riz Gambiaka, BB importé parfumé et le fonio, et 375 F pour le riz étuvé rouge.
Dans la capitale, les grossistes ont vendu le sac de 100 kilogrammes à 9 500 F et 10 000 F pour le sorgho blanc et maïs jaune, 10 500 et 11 000 F pour le mil sanio, 24 500 et 25 000 F les riz RM40 thaïlandais et vietnamiens, 27 000 et 28 000 F pour le riz Gambiaka (tout venant), et enfin 28 500 pour le sac de 100 kilogrammes pour le riz BB importé parfumé thaïlandais.
Sur le marché de Bamako Médine, les consommateurs ont acheté la pomme de terre locale premier choix à 275 F le kilo, le deuxième choix à 250 F le kilo et le troisième choix à 225 F le kilo. De même sur le marché de Bamako Niaréla, ils ont acheté l”échalote fraîche (Djabadew Kènè) pour 150 F le kilo, l”échalote séchée (Djaba fôlôfôlô) pour 650 F le kilo, les échalotes séchées (djaba kuruni) pour 1 000 F le kilo et l”échalote séchée (djaba djalani) pour 1 300 F le kilo.
Sur les marchés de gros du pays, les prix de gros à la vente sont, par rapport à l”année dernière, en baisse pour les mil/sorgho/maïs, riz RM40 importé et en hausse pour le riz Gambiaka et le riz BB importé parfumé. Sur les marchés, par rapport à la moyenne des cinq dernière années, les prix de gros à la vente sont en baisse pour les céréales sèches et en hausse pour les riz.
Enfin au niveau de la sous-région, les prix au détail pratiqués ont évolué de la manière suivante : 126 F le kilo pour le mil à Ouagadougou Sankaryaré, 150 à Bamako Niaréla, 163 à Niamey Katalo , 175 à Dakar Tilène, et 300 F le kilo à Abengourou en République de Côte d”Ivoire ; 114 F le kilo pour le sorgho à Ouagadougou Sankaryaré, 125 à Bamako Niaréla, 165 à Niamey Katako, et 500 F le kilo à Abengourou ; 99 F le kilo pour le maïs à Ouagadougou Sankaryaré, 125 à Bamako Niaréla, 128 à Niamey Katako, 200 à Dakar Tilène et 400 F à Abengourou et 250 F le kilo pour le riz RM40 importé à Dakar Tilène, Ouagadougou Sankaryaré, et Abengourou, 275 à Bamako Niaréla et 325 F le kilo Niamey Katako.
Il apparaît de cette enquête que le marché de Sankaryaré à Ouagadougou est le moins chèr de la sous-région.
Source OMA
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