Mali: La descente aux enfers de la BHM-SA.

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Depuis 2003, la BHM-SA se trouve dans une situation de quasi faillite, en raison de sa « mauvaise gouvernance, caractérisée par : une gestion défectueuse et non prudente des risques ; une politique d”emplois inadaptée ; un système d”information défaillant et mal maîtrisé et une comptabilisation inappropriée des opérations ».

La situation financière de la Banque au 30 Juin 2006, indique que les crédits en souffrance s”élevaient à 67,4 milliards de FCFA, dont 64,8 milliards de FCFA de crédits contentieux ; par ailleurs, des fonds propres négatifs étaient de 26 milliards de FCFA et le non respect de tous les ratios réglementaires était patent.

Deux personnes, tous anciens PDG, sont au centre de cette descente aux enfers de la BHM.

Il s”agit, tout d”abord, de Mamadou Baba Sylla, qui dirigeait la banque, sous le régime du Président Alpha Oumar Konaré.

C”est lui, qui n”a pas respecté les règles présidentielles de gestion avant de s”enfuir pour s”installer en France avec toutes sa famille.

Mais, à l”approche de l”élection présidentielle de 2007, il est revenu tâter le pouls du bercail ; mal lui en pris, car, il a été arrêté ; c”était le 1er Juin 2007 sur mandat du Procureur « anti-corruption », Sombé Théra, celui-là même qui écroua 4 Directeurs de journaux qui ont publié la fameuse lettre sur « La Maîtresse du Président ». (Voir Construire l”Afrique N°192-193 du 01er au 31 Juillet 2007).

Pendant une semaine, il a été gardé à vue dans les locaux du Pôle économique et financier, spécialisé en matière de délinquance financière. L”ancien patron de la BHM a été inculpé en même temps qu”Ismaïla Haïdara, le PDG de WAIC, la société immobilière par qui les grosses difficultés de la banque sont arrivées.

Ils ont tous deux été déférés à la prison centrale de Bamako le Vendredi 8 Juin 2007.

A son successeur Mamadou Sylla, qui n”a pas été accusé de détournement de fonds, il est reproché d”avoir signé une Convention avec la RAPECO, une raffinerie de pétrole que dirige, en Italie, le richissime homme d”affaires malien Modibo Kane Kida, candidat à la Présidentielle 2002 au Mali et qui avait, au moment des faits, une ambition présidentielle pour 2007.

Le « milliardaire » malien installé en Italie aurait donné un chèque sans provisions de 26 milliards de F CFA à la BHM pour, dit-il la sauver…

La dégradation de la situation a atteint des proportions telles, que la Banque aurait été mise en cessation de paiement, si l”Etat n”était pas intervenu pour la renflouer, à travers des ponctions importantes sur les ressources du Trésor Public.

Parallèlement, des mesures de restructuration de la Banque, ont été entreprises dont l”un des axes majeurs est le recouvrement des créances en souffrance de la Banque.

A défaut d”un tel recouvrement et d”une capitalisation conséquente, il y a le risque d”une liquidation de la BHM-SA, avec, comme conséquences, le remboursement des déposants, le licenciement du personnel, l”affaiblissement du secteur bancaire et le gel de programmes de construction de logements.

Pour préserver les créances de la Banque, le Gouvernement a décidé d”accélérer les procédures de recouvrement de créances.

A cet effet, il instaure un privilège général ; pour garantir les créances de la Banque, consécutives aux prêts et autres concours accordés par celle-ci.

Ce privilège général confère à la Banque, un droit de préférence qui s”exerce sur les biens mobiliers et immobiliers de ses débiteurs.

La Banque de l”Habitat du Mali a été créée en 1996, suite à la restructuration de la Société des Chèques Postaux et de la Caisse d”Epargne (SCPCE), sous forme de Société Anonyme, dont les actionnaires se composent, notamment, de l”Etat (59,3%), l”Office Malien de l”Habitat (19,3%) et de l”INPS (10,3%).

La mission principale de cette banque, est d”apporter son concours financier, à la promotion et à l”amélioration de l”Habitat au Mali.

A ce titre, elle demeure « un élément fondamental de la politique de logement mise en oeuvre par le Gouvernement ».

La BHM-SA joue, également, un rôle prépondérant, en matière de collecte d”épargne des maliens établis à l”étranger.

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