Le rebond est au rendez-vous : un taux de 5% enregistré l’année dernière. Essentiellement nourri par la bonne pluviométrie. Du moins d’après le constat établi par le gouvernement qui a reçu la semaine dernière la visite d’une délégation du Fonds monétaire international (FMI). Confortant ainsi le choix des autorités d’aider l’agriculture qui a du mal à résister à la concurrence étrangère. En effet, en dépit des réserves émises par les partenaires techniques et financiers, le Mali s’est engagé depuis quelques années à subventionner l’engrais entrant dans la production du riz et du maïs, entre autres.
Les bonnes récoltes ne sont pas la seule explication à cette reprise. Les investissements directs étrangers (IDE) y ont apporté une cuillérée de sel. A la surprise générale pour qui connaît le climat d’insécurité du pays. Les troubles intérieurs dus aux mouvements djihadistes et séparatistes sont de nature à dissuader les investisseurs. Et à grever le budget de l’Etat lourdement déficitaire. On se rappelle des bisbilles entre le gouvernement et les institutions de Bretton Woods au sujet des dépenses militaires. Sans omettre la polémique née de l’acquisition de l’avion de commandement.
Côté FMI, on semble passer un coup d’éponge sur ces différends. En témoigne l’annonce de la reprise des décaissements. Le Mali en a fort besoin. Au moment où le tourisme entend les coups de varlope du menuisier des trépassés. Ici, les nuages ne sont pas dissipés dans le ciel. Les médias consacrent l’essentiel de leurs titres et de leurs développements et commentaires sur les attentats perpétrés régulièrement quelque part dans le pays. On croyait le phénomène se concentrer dans les régions nord. Mais, les attaques aux centre et sud du pays sont venues malheureusement prouver que les terroristes peuvent frapper partout.
La croissance économique indiquée entretient-elle l’illusion que la crise n’avait été qu’un accident de parcours et qu’elle disparaît définitivement ? La machine malienne redémarre, mais elle reste encore faible. Elle profite, il est vrai, de la faiblesse des cours mondiaux du pétrole, mais demeure fortement tributaire des aléas climatiques. Qu’à cela ne tienne, une note d’espoir : l‘annonce de la signature le 15 mai à Bamako de l’accord de paix avec les mouvements touareg. La paix sans sécession signifierait de meilleures perspectives économiques avec à la clé la réduction du chômage devenu endémique.
Georges François Traoré