Le constat a été établi par le ministre de l’Economie et des Finances et le représentant résident du Fonds monétaire international au cours d’un point de presse.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Lassine Bouaré, et le représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) au Mali, Alain Feler, ont animé jeudi une conférence de presse sur les rapports entre notre pays et l’institution monétaire internationale. Bien que jouant un rôle essentiel dans le comportement économique de nos pays, le FMI demeure une institution mal connue du public. C’est pourquoi, la conférence a commencé par une présentation succincte du fonds par son premier responsable au Mali. Le FMI, a t-il expliqué, a été crée en juillet 1944, lors d’une conférence des Nations unies à Bretton Woods au Etats-Unis. Le FMI est composé de 187 pays membres et compte 2 500 employés. Il a son siège à Washington. Les 45 pays fondateurs voulaient établir un cadre de coopération économique conçu pour éviter que ne se reproduise le cercle vicieux des dévaluations compétitives qui avaient contribué à la grande dépression des années 1930, a expliqué Alain Feler.
Le fonds a pour mission de promouvoir la coopération monétaire internationale, de veiller à la stabilité financière, de faciliter le commerce international, de susciter des niveaux d’emploi et de croissance durables et de faire reculer la pauvreté dans le monde. L’objectif premier du FMI est de veiller à la stabilité du système monétaire international. Ce système, selon le ministre Bouaré, est essentiel pour promouvoir une croissance économique durable, accroître les niveaux de vie des populations et réduire la pauvreté.
A la suite de la récente crise mondiale, le FMI a entrepris de clarifier et de rénover son mandat, pour l’étendre à l’ensemble des questions macroéconomiques et financières ayant une incidence sur la stabilité mondiale. Il joue ainsi, un rôle de surveillance des économies, d’assistance financière et technique. Le Fonds monétaire international émet un avoir de réserve international appelé Droit de tirage spécial (DST). Du 5 au 16 septembre dernier, une mission du FMI a séjourné à Bamako.
Le 12 décembre, le conseil d’administration du fonds s’est réuni pour évaluer les performances macroéconomiques de notre pays dans le cadre de l’accord triennal en cours au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), a rappelé le ministre de l’Economie et des Finances. Cette réunion a également permis aux administrateurs du FMI d’examiner le programme économique défini par le gouvernement pour les trois prochaines années. En tenant compte à la fois des résultats de la conférence sur « les grands défis et opportunités du Mali » que Bamako a abritée en mars dernier et, des grandes orientations du prochain Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP). Le Conseil d’administration du FMI a conclu favorablement la septième et dernière revue semestrielle du programme du Mali, soutenu à travers l’accord au titre de la FEC. Cette décision favorable permettra le décaissement, dans les tous prochains jours, d’une tranche finale d’environ 4,5 milliards Fcfa.
Ce qui portera le total des décaissements au titre de l’accord triennal en cours, à environ 40 milliards Fcfa, a noté le ministre de l’Economie et des Finances. Ce dernier montant tient compte de l’augmentation d’environ 19 milliards Fcfa, approuvés en juin dernier pour atténuer l’impact des crises en Côte d’Ivoire et en Libye, sur l’économie malienne. Les administrateurs du FMI ont aussi exprimé leur soutien à l’approbation d’un nouvel accord triennal au titre de la FEC pour un montant de 22,5 milliards Fcfa, en appui au programme économique et financier du Mali pour la période de 2012-2014. C’est au regard de tout ces facteurs que le FMI a souligné la bonne mise en œuvre par le Mali, de son programme économique lui permettant d’enregistrer de bonnes performances macroéconomiques.
A titre d’exemple, le responsable du « porte-monnaie » de l’Etat, indique que le Mali a enregistré au cours des trois dernières années, un taux de croissance supérieur, soit 5% sur un objectif de 7% prévus et un taux d’inflation inférieur à la moyenne de l’Union économique et monétaire ouest-Africaine (UEMOA). Lassine Bouaré a cependant souligné la préoccupation du gouvernement, des risques d’insécurité alimentaire qui menacent près de 3 millions de personnes au premier semestre 2012. Il a insisté sur les mesures qui s’imposent en sollicitant le concours des partenaires économiques et financiers. Une analyse d’impact sur le cadrage macroéconomique pour 2011-2012 sera effectuée très prochainement dans ce sens, en collaboration avec le FMI. Revenant sur les bonnes relations entre notre pays et l’institution, le ministre dira que le Mali est bon élève du FMI. Propos confirmé par Alain Feler. Ce dernier a rappelé que l’assistance du fonds aux pays membres, est plus technique que financière, contrairement à une idée largement répandue. Cependant, le FMI est essentiel à la bonne marche et à la confiance que le marché international peut accorder à un pays, souligne le ministre Lassine Bouaré. Les deux personnalités et leurs invités du jour se sont quittés après avoir longuement échangé sur les relations entre notre pays et le FMI et la vie et le rôle majeur de l’œil extérieur qui permet d’aller de l’avant. En chœur, les deux conférenciers ont assuré de la bonne santé du couple.