L’une des principales résolutions de Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International (FMI) qui achève la cinquième revue de la performance du Mali dans le cadre d’un programme économique soutenu par un accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), a été le décaissement de la deuxième tranche de l’accord qui s’élève à près de 14 milliards de nos francs. C’était le mardi 08 juin dernier.
L’information a été donnée mardi 14 juin 2016 dans la salle de réunion du Ministère de l’Economie et des Finances. C’était au cours d’une conférence de presse animée par les spécialistes en la matière. Il s’agit de M. Birama Bocoum (économiste), M. Robert Diarra (Chef de cabinet du département), M. Abdoulaye Tall (Représentant résident du FMI au Mali) et du Pr. Bakary Traoré (FMI).
Ce nouveau décaissement d’un montant de près de 14 milliards de nos francs est la deuxième tranche de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour le Mali approuvé par le Conseil d’administration le 18 décembre 2013.
En effet, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a approuvé, mardi 8 juin dernier, un décaissement de 26,9 millions de dollars pour le Mali, soit environ 13,4 milliards de Fcfa, portant ainsi le total des décaissements au titre de l’accord à 41 millions de DTS (environ 58,1 millions de dollars). Telle était, entre autres, l’une des principales résolutions du Conseil d’Administration qui achève ainsi la cinquième revue de la performance du Mali dans le cadre d’un programme économique soutenu par un accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), a souligné M. Bocoum, le principal conférencier. Comme pour manifester la confiance renouvelée à notre pays, le Conseil d’administration, à la demande des autorités, a prorogé d’un an la FEC au 17 décembre 2017. Le FMI a aussi approuvé une augmentation des ressources disponibles au titre de l’accord de 60 millions de DTS, portant le montant total dans le cadre de l’accord à 98 millions de DTS (environ US 138,8 millions de dollars).
La troisième bonne nouvelle est l’approbation par les administrateurs du FMI ” d’une demande de modification des critères de performance pour juin 2016 relatifs aux recettes fiscales brutes et au financement du gouvernement par les banques et les marchés financiers “.
Aux dires du Directeur général adjoint de l’institution et non moins président par intérim du conseil, M. Min Zhu : ” Les autorités maliennes continuent de faire des progrès dans la mise en œuvre de leur programme économique. La croissance est robuste et l’inflation reste faible, même si les conditions en matière de sécurité continuent de poser des difficultés “.
La récente augmentation sensible des recettes fiscales, a reconnu le président par intérim du Conseil du Fmi, reflète les efforts déployés par les autorités pour améliorer le civisme fiscal et élargir l’assiette de l’impôt. Pour lui, un défi majeur pour l’avenir serait de soutenir la croissance des recettes fiscales, ce qui est nécessaire pour aider à financer les dépenses publiques prioritaires, tout en maintenant les finances publiques sur une base solide.
Aussi, a-t-il indiqué, le programme des autorités intègre plusieurs mesures visant à renforcer davantage l’administration fiscale. Autres éléments importants à intégrer, est l’amélioration de l’efficacité des contrôles fiscaux, la réduction des exonérations et la réforme du système d’intéressement pour les inspecteurs des impôts.
” Le programme budgétaire pour 2016 permet un déficit global plus élevé, notamment pour tenir compte des besoins liés à la paix “, a analysé M. Min Zhu, qui a informé que les autorités maliennes se sont engagées dans la consolidation fiscale progressive, conformément à leurs engagements à moyen terme pour respecter les critères de l’Uemoa. Ce qui aidera d’ailleurs à assurer que la charge de la dette publique du Mali reste gérable “.
D’autres améliorations de la gestion des finances publiques sont nécessaires pour soutenir la discipline budgétaire. Dans ce contexte, le Mali doit mettre entièrement en œuvre le Compte unique du Trésor, compléter la réforme du Code des marchés publics et améliorer la situation financière de la compagnie d’électricité.
” La décentralisation fiscale qui demeure au cœur de l’accord de paix et l’approche progressive des autorités est appropriée “, a salué M. Min Zhu. Pour lui, le processus devrait avancer en tandem avec l’amélioration des capacités administratives et d’absorption au niveau régional. Sont importants à cet égard, les initiatives du gouvernement visant à renforcer les mécanismes d’audit et de contrôle pour les régions, afin de favoriser la transparence et la responsabilisation.
” Les efforts pour remédier aux faiblesses du secteur financier continuent. Parmi les priorités figurent le renforcement du bilan de la Banque de l’habitat restructurée, la réforme du secteur de la microfinance et la modernisation du cadre de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme “, a-t-il souligné.
Cette orientation connaitra une amplification cette année avec une croissance économique soutenue et un taux de croissance du PIB attendu en progression de 5,3%. Et cette croissance sera réalisée dans un contexte d’inflation maitrisée avec une progression des prix à la consommation de 1,0%, en liaison avec une croissance normale de la production agricole et d’une faible inflation mondiale.
Youssouf Sangaré