Lutte contre le blanchiment d’argent au niveau de l’UEMOA : Les analystes des CENTIF renforcent leurs capacités à Bamako

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5ème édition de la journée des Banques et établissements financiers : Mamadou Igor Diarra promet de subventionner les DAB pour une durée d’une année
Mamadou Igor Diarra

Cet atelier qui regroupe  des experts et des représentants des cellules de traitements des informations financières des pays de l’UEMOA, de la Guinée-Conakry et de Sao et Principé se tient du 6 au 10 juillet prochain. L’objectif étant de renforcer les capacités des analystes de ces cellules sur les nouveaux modes opératoires des auteurs des blanchisseurs de capitaux. Mais aussi, mettre en place des stratégies d’actions communes.

Pour le président de la CENTIF-Mali Marimpa Samoura, tous les pays du monde entier et ceux en développement en particulier sont confrontés au phénomène de blanchiment des biens mal acquis.

Toute chose qui selon lui, consiste à dissimuler la provenance d’argent acquis de manière illégale afin de le réinvestir dans des activités légales.

Pour M. Samoura, le rapport de l’office des nations unies contre  la drogue  et le crime estime le montant de l’argent blanchi dans le monde à 1600 milliards de dollar en 2009, soit 2,7% du PIB mondial.

D’autres sources font savoir que les flux financiers illicites en provenance du continent sont estimés à près de 60 milliards FCFA par an, assure M. SAMOURA, qui poursuit que les conséquences sont désastreuses.

Pour lui, le vol, la corruption et les activités criminelles, le trafic de drogue et l’évasion fiscale sont les principaux moteurs de la sortie massive de capitaux en Afrique et qui seront blanchis sous d’autres cieux.

Marimpa Samoura expliquera que les sorties illégales de fonds compromettent le développement économique du continent, drainent des réserves de changes des pays africains. Mais aussi diminuent les investissements et minimisent le produit de l’impôt tout en aggravant la pauvreté.

Et le président de la CENTIF-Mali d’expliquer que le blanchiment d’argent se fait classiquement par trois étapes : la phase de placement à l’occasion de la quelle, l’argent d’origine criminelle est introduit dans le circuit fiancer ; la phase d’empilement durant laquelle, on accumule de nombreuses transactions pour réduire la traçabilité des fonds ; et la phase finale consistant à intégrer les fonds dans les secteurs variés sous forme d’investissements.

Cependant, a souligné M. Samoura, avec la lutte de plus en plus importante contre le blanchiment d’argent auprès des banques et la levée du secret bancaire sur ordre de la justice, les criminels sont obligés de se tourner vers d’autres intermédiaires pour blanchir leur argent, notamment les transactions en espèces dans les pays sous développés.

A sa suite, le  représentant de l’ONUDC Ludovic D’hoore a noté que le monde fait face tous les jours à de nouvelles menaces. C’est pourquoi il a demandé la mise à jour des stratégies d’actions. Mais aussi le renforcement des liens de collégialités entre les CENTIF de la  même région.

Le ministre Mamadou Igor Diarra  pour sa part a salué l’appui constant de l’ONUDC aux cellules de renseignement financiers de la sous-région, notamment dans le cadre du renforcement des capacités de leurs acteurs. Toute chose qui selon lui, contribue à rendre ces cellules plus performantes  à mieux de remplir de la meilleure manière leurs missions de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Selon lui depuis 2012 en Côte-D’ivoire, les présidents des CENTIF de l’UEMOA ont officialisé leur volonté  de mettre en place un cadre de coopération sur des questions d’intérêt commun. Cela dans le but de mener à bien leur lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

A en croire le ministre, cet atelier permettra aux participants de mieux comprendre et assimiler les nouvelles techniques et méthodes d’analyses et de traitement des déclarations d’opérations suspectes en matière de lutte contre la criminalité financière. Mais aussi servira de cadre privilégié d’échanges et de partage d’expériences. Et au final, dit-il, ce sont les CENTIF  qui disposeront d’analystes et d’enquêteurs mieux outillés pour un meilleur traitement des informations financières.

D. Diama

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