Ils sont des milliers de jeunes attirés par le trésor enfouillé sous nos pieds dans certaines zones du Mali (seringué, loulo) et tant d’autres zones. On assiste à un afflux massif de jeunes de toutes couches sociales et même des pays voisins Burkina Faso, Guinée Conakry etc.
Etant les bras valides de toute nation ,les jeunes se voyaient dans l’obligation d’aller aux croisées des fers en défiant tous les obstacles pour revenir un jour dans leur familles la tête haute, car ils auront la clef du monde dans leur poche c’est-à-dire l’argent ou plutôt l’or. Mais à quel prix ?
Bien qu’il y a parmi ces jeunes des diplomés sans emploi, tailleurs, commerçants etc., la majeure partie d’entre eux sont des paysans, cultivateurs, qui s’adonnent à cette activité car voyant en elle un gain facile contrairement à la terre (agriculture) et plus rentable.
Là nous sommes en saison d’hivernage, de culture, alors qui va cultiver ? Les bras valides ont presque tous abandonné la daba et la houe du cultivateur au profit de la pique et de la pioche de l’orpailleur. Pour qui connait l’économie de notre pays, essentiellement basée sur l’agriculture, elle est le moteur du développement de notre pays à l’heure où nous sommes.
Alors qui va-t-on accuser lorsqu’il y aura pénurie alimentaire en 2015 ? Que Dieu nous en engarde.
D’autre part en cette période de pluie, les orpailleurs courent un grand risque en restant sur les sites d’orpaillage car la possibilité d’effondrement de site est très élevée. A en croire les statistiques des années précédentes où des effondrements se sont constatés sur certains sites entrainant des pertes en vies humaines, le cas de loulo en témoigne.
Ainsi le gouvernement du mali dans le souci de la sécurité de tous a décidé la fermeture temporaire de tous les sites d’orpaillage sur le territoire national à travers un arrêté interministériel n°2014-1663MM-MIS-MEEA-MDV du 06 JUIN 2014 portant l’interdiction de l’activité de l’orpaillage pendant l’hivernage, elle court du15 Mai au 30 Octobre de chaque année.
Mais hélas, certains orpailleurs ne l’entendent pas de la même oreille, c’est le cas des orpailleurs de kobada, arrondissement de kangaba.
Au cours d’une mission de surveillance pour l’application de l’arrêté interministériel, une patrouille de la gendarmerie a surpris des orpailleurs clandestins opérant en violation dudit arrête à kobada.
Dans l’exercice de leurs fonctions , la patrouille a été prise à partie par des individus armés de fusils de chasse, de machettes, de bâtons et bien d’autres armes blanches tirant sur les forces de sécurités entrainant la mort d’un gendarme :l’adjudant Sékou N’daw et blessant huit autres .
Côté bilan matériel, de lourdes pertes ont été constatées pour la Société d’exploitation d’Afrique Gold Group(AGG) ; bien qu’elle soit l’exploitant légal du site. Elle a vu ses bureaux saccagés et brulés.
Le Ministre des Mines de ses constats amers des faits, a indiqué qu’à l’issu des investigations menées sur le terrain, 56 interpellations ont été faites dont deux pris en flagrant délit d’utilisation de fusils de chasse, quant aux saisies 4 motos pompes, 6 machettes ,2 appareils détecteurs d’or, 20 marteaux et 50pioches ont été récupérés .Bien qu’il reste serein, le Ministre déplore cet incident qui a fait des échos dans le monde notamment à la bourse de Toronto.
Ainsi par rapport à ce qui se dit ça et là à travers les medias, le ministre dira : « Force restera à la loi ».
Oumar Touré, Stagiaire