Loi de finances 2017 : L’opposition refuse de voter malgré les sollicitations de Boubou Cissé

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Dr Boubou Cissé, ministre de l'Economie et des Finances,

Comme annoncé, la  Loi de finances 2017 a été adoptée hier en plénière  après 4 heures de débats parfois violents entre les députés de la majorité et ceux de l’opposition qui ont refusé de voter .  Elle a été finalement adoptée à 104 voix pour  et 24 voix contre. 

 

La  Loi de finances 2017 a été adoptée hier en plénière  après 4 heures de débats parfois violents entre les députés de la majorité et ceux de l’opposition parlementaire qui ont voté contre. les prévisions budgétaires de la Loi des finances initiale 2017 s’élève à 2 013 578 104 00 FCFA de recettes contre 1802, 046 milliards de FCFA dans le budget rectifié de 2016 soit une augmentation de 211, 532 milliards de FCFA ou un taux de 11, 74%.

“Sur ces prévisions budgétaires, un montant de 1469, 083 milliards de FCFA soit 72, 96% est recouvré par les services d’assiette et de recouvrement. Les 544, 495 milliards de FCFA ou 27, 04% restants proviennent du financement extérieur “, a défendu le ministre de l’Economie et des Finances.

Aussi, il est prévu 2270 647 113 000 Fcfa de dépenses  contre 2 058,003 milliards de Fcfa dans la loi de finances rectificative 2016, soit une augmentation de 212,644 milliards de Fcfa ou un taux de 10,33%. Ainsi, le déficit prévisionnel s’élève à 257 069 009 000 Fcfa contre 255 milliards de F CFA dans le budget rectifié de 2016.

A l’image des chiffres, les débats sur le projet de loi ont été houleux entre l’opposition et la majorité parlementaire.

Maliki Diallo

 

ILS ONT DIT

 

BOUBOU CISSE, MINISTRE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES

La Loi des Finances 2017 est responsable et rigoureuse 

 

“C’est un budget responsable parce que il est basé sur le respect strict des grands équilibres macroéconomiques qui définissent le fonctionnement d’une économie performante. C’est aussi un budget responsable parce qu’il respecte tous les engagements communautaires qu’on a eu à prendre en tant que pays appartenant à des zones communautaires comme l’UEMOA, la Cédéao. En plus il obéit les partenariats qui nous lient à certaines institutions internationales comme le FMI.

La Loi des finances est aussi rigoureuse.   C’est un budget arrêté à 2013, 578 milliards de Fcfa en terme de recette et 2270 en terme de dépense. Il dégage un déficit budgétaire de   257 milliards qui représente à peu près 4% du PIB. Donc c’est un budget rigoureux dans le sens qu’il n’y a pas de risque de dérapage budgétaire. Nous sommes dans une dynamique de maitriser des dépenses à ce niveau de déficit budgétaire “.

 

Honorable Mody N’Diaye, président du groupe parlementaire VRD

Les préoccupations sécuritaires ne sont pas prises en compte 

 

“L’allocation des dépenses est inappropriée car ne prend pas en compte les préoccupations sécuritaires au titre de l’équipement des forces de sécurité. Le budget d’équipement de la sécurité connaît une diminution d’environ 50% sur son niveau de 2016 et  le secteur ne dispose pas encore de loi d’orientation, longtemps annoncée et toujours en cours de préparation. Ce retard  injustifié est néfaste à la création des conditions sécuritaires pour attirer les investisseurs.

La loi de finances 2017, à l’image de celles qui l’ont précédée se caractérise par une absence totale de vision,  à même de profiter de l’après sortie de crise, toujours favorable  à des taux de croissance très élevés. Malheureusement encore une fois de plus,  la dernière loi de finances de pleine année du présent quinquennat est une occasion ratée. Le gouvernement ne parvient toujours pas à mettre en œuvre une politique budgétaire vigoureuse pour prendre en charge les préoccupations majeures,  notamment celles liées aujourd’hui à la sécurité et à l’amélioration de la compétitivité de notre pays “.

 

Honorable Bakary Diarra, groupe parlementaire Sadi/ADP-Maliba

Ce budget ouvre la voie à l’impunité et à la délinquance financière

 

“Le groupe parlementaire Sadi/ADP-Maliba relève avec amertume que les différentes allocations budgétaires ne répondent pas suffisamment aux aspirations du peuple malien, notamment les questions de sécurité, de soutien aux entreprises en difficulté et la recherche minière.

C’est aussi avec regret que nous constatons l’absence d’une ligne budgétaire claire prenante en compte l’accompagnement des commerçants déguerpis pour leur réinstallation.

Il convient de rappeler la recrudescence des attaques sur l’ensemble du territoire national, d’où la nécessité de renforcer les moyens mis à la disposition de nos forces de défense et de sécurité.

Aussi, il est à rappeler que 15% du budget est alloué au développement rural et non spécifiquement à l’agriculture qui ne reçoit que 08%.

Pire, ce budget qui n’accorde pas une place de choix à la lutte contre la corruption, ouvre la voie à l’impunité et à la délinquance financière avec la pression fiscale annoncée “.

Maliki Diallo

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