La plupart des projets de l’Etat sont financés par l’argent provenant des impôts payés par les contribuables. En 2012 malgré la crise, l’Eta Malien devrait percevoir des ressources financières de l’ordre de 1 341,5 milliards de FCFA, en augmentation de 5,2% par rapport à 2011 selon le rapport d’analyse du budget citoyen 2012.
L’impôt est mal connu au Mali. Alors que ce sont ces ressources fiscales qui permettent à l’Etat de réaliser ses projets de construction de routes ; d’hôpitaux ; d’écoles ; d’assurer la défense du pays et plusieurs autres services pour le bien des citoyens. Les recettes totales du budget Malien selon le rapport d’analyse du budget citoyen 2012, devraient passer de 1 275,7 milliards FCFA à 1 341,8 milliards FCFA, soit une hausse de 5,2% par rapport à 2011 et l’essentiel de cette manne proviendrait des recettes fiscales.
Loin de pénaliser les contribuables et les entreprises (grands pourvoyeuses), le régime fiscal appuie les entreprises, en plus de stimuler la croissance économique de plusieurs façons d’où son importance.
Afin de sensibiliser sur l’importance de s’acquitter de ce devoir citoyen, la Direction Générale des Impôts (DGI) organise des ateliers de sensibilisation, fait passer des spots publicitaires à la télévision etc. Mais il faut reconnaitre que le chemin reste encore long et jonché d’incompréhensions. Une situation qui n’est pas propre qu’au Mali.
Me Boubacar Sonko expert en fiscalité dans son livre « fiscalité au Sénégal », préconise que les contribuables soient outillés pour lever la nébuleuse qui entoure la fiscalité. Car de nos jours encore, des questions demeurent : Quel est le degré de connaissance de l’impôt par les citoyens ? Quelle est la part d’impôt prélevée dans le secteur informel ?
Pour ce secteur, même si les chiffres sont rares voir introuvables, on sait que le secteur informel occupe une place de choix dans l’économie malienne. Les avis sur sa contribution au Produit Intérieur Brut (PIB) divergent. Certains pensent que du fait de son caractère informel donc difficile à rentabiliser fiscalement ce secteur ne contribuerait que très peu au PIB. Ce qui n’est pas l’avis d’autres qui croient que sa participation compte tenu des nombreuses personnes qui s’affairent dans le secteur serait de quelque 50%. Quoi qu’il en soit ce secteur informel non réglementé donc non conforme fiscalement mérite d’être pris d’avantage en compte.
Pour mieux réguler la concurrence entre les entreprises du secteur formel et celles de l’informel, l’administration fiscale dispose de l’impôt synthétique.
«Le régime de l’imposition à l’impôt synthétique s’adresse aux exploitants individuels, aux entreprises de petite taille dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 30 millions de FCFA. Toutefois, sont exclues de ce régime d’imposition à l’impôt synthétique certaines professions libérales. C’est un moyen attractif pour amener ceux qui sont dans l’informel vers le formel…. » S’exprimait ainsi un fiscaliste interrogé en 2011 par nos confrères des Echos.
L’un des engagements fort de l’actuel gouvernement est d’amélioré le pouvoir d’achat des Maliens. Mais paradoxalement il projetait récemment d’augmenter l’impôt sur le traitement et le salaire (ITS) et autres mesures qui ont poussé la centrale syndicale UNTM a observé une grève de 48 heures, les 21 et 22 Août dernier. Une grève qui a été suivie à plus de 90% selon les responsables syndicaux.
Face aux blocages dans les négociations ils avaient déposé un autre préavis de grève, mais qui a été levé à la dernière minute. Motifs : L’Etat a accepté de faire des concessions sur notamment la diminution de 5% de l’Impôt sur le Traitement et le Salaire (ITS).
Pour combler ce gap l’Etat va devoir augmenter quelque part. Une augmentation de l’impôt sur les sociétés est la plus plausible. Seront-elles (les sociétés) réceptives à cette mesure compte tenu de la morosité économique du pays ?
Mohamed DAGNOKO
Monsieur vous ne cernez pas les vrais problèmes de l’utilisation de l’argent du contiribuable et vous ne donnez pas de vraies pistes pour l’augmentation des recettes fiscales.Le problème de l’utilisation de l’argent du contribuables est sa mauvaise utilisation suite à la corruption ,à la délinquance financière , à l’impunité érigée en système au Mali. Tous les dossiers par rapport à ce aspect se termine par un non – lieu.Cela dit ce qu’il faut imposer en dehors des entreprises formelles ou informelles est le foncier.Le jour ou un ministre FORES est nommé sa première tâche sera d’instaurer un impôt sur la propriété foncière.Les grands et luxueux immeubles de l’ACI, du GOLF, de la Cité du Niger et autres dans toutes les contrées du Mali seront concernés ainsi que tout détenteur d’un document de propriété foncière.Nul doute que cela est légitime car pratiqué dans les pays qui se respectent. Équité et solidarité oblige.
Au lieu que l’Etat compense le manque à gagner occasionné par la baisse de l’ITS de 5% par l’élévation du taux de l’impôt sur les sociétés, pourquoi l’Etat ne s’attaque pas à l’immobilier.
Il faut chercher l’argent là où il est. On n’a pas besoin d’être expert pour comprendre que
beaucoup de richesses ont été englouties dans l’immobilier au Mali. On peut dire que c’est une source de blanchiment d’argent. Les immeubles appartiennent à des rentiers le plus souvent non operateurs économiques. Donc une véritable économie souterraine qu’il convient d’explorer et exploiter.
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