Les sociétaires de Jemeni marchent sur la primature : « A bas l’injustice, l’impunité…les voleurs en prison »

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Pour exprimer leur ras-le-bol face au blocage de leur argent, les sociétaires du réseau des caisses mutuelles d’épargne et de crédit Jemeni ont fait une marche de protestation, le 21 octobre 2010. 

Selon les sociétaires du réseau, la survie des structures de micro finance au Mali dépendra de la gestion qui sera réservée à cette faillite du réseau Jemeni. Pour cela, le collectif prône l’arrestation, le jugement et la condamnation de tous ceux qui sont impliqués dans le «scandale financier de Jemeni.» Les sociétaires exigent donc le déblocage des fonds, la restructuration et la reprise des activités de Jemeni.

Les sociétaires de l’Union des caisses mutuelles d’Epargne et de crédit Jemeni ne contiennent plus leur colère. Les multiples et infructueux va-et-vient pour réclamer leur solde se butent à «une mauvaise volonté de l’administration appuyée par l’Etat», selon eux. «A bas l’injustice, l’impunité», «ATT, notre argent», «les voleurs en prison !» sont autant de slogans scandés ou écrits sur des pancartes au cours de la marche qui a réuni environ une centaine de personnes. L’itinéraire de la marche était de la direction générale de la société, sis à l’ACI 2000, à la primature, soit environ deux kilomètres. A l’image de Seydou Coulibaly, venu spécialement de Diéma, région de Kayes, aucun sacrifice n’est donc de trop. L’amertume est également à la hauteur des sommes individuellement perdues, comme chez Issouf Condé qui court derrière plus de 7 000 000 F Cfa.

Cette marche vise donc à redonner espoir à près de 60 000 personnes qui se trouvent dans cette situation. Le collectif qui a organisé cette marche estime que c’est en «désespoir de cause» que les victimes du réseau des caisses mutuelles d’épargne et de crédit cherchent une solution à ce problème. D’abord un comité officieux de réclamation des dus  s’était constitué. Ce comité a rencontré le médiateur de la République, les services de la primature, le député Oumar Mariko qui se sont engagés à s’investir pour la recherche d’une solution. A  part Oumar Mariko, les sociétaires gardent une confiance très limitée quant  à l’engagement de ces services pour une sortie de crise.

Pour les marcheurs, le réseau Jemeni a failli à sa mission de collecter l’épargne des sociétaires en vue de leur consentir du crédit pour des besoins personnels et professionnels. Il a manqué d’assurer la sécurité de leur épargne et  un rendement meilleur au capital placé. 

Khadydiatou Sanogo  

 

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