Les postes de péages au Mali en chiffres : 29 postes de péages, 2 milliards de FCFA de recette annuelle en moyenne dont 90% investis dans l’entretien routier, 7% dans les équipements des postes de péages et 3% soit plus de 60 millions reversés aux communes abritant ces postes.

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Pour rappel, c’est à partir de 2006 que les premiers  postes de péages ont été construits dans le but de recouvrer la redevance péage. Il s’agit de la commercialisation du service que la route rend à l’usager. Cela intervient après les reformes dans le secteur d’entretien routier. Car, il a été demandé au Mali et aux autres Etats de la sous-région de trouver des ressources propres pour faire face aux besoins d’entretien routier.

Pour M. Boubakary Coulibaly, responsable chargé de la Communication et des Relations Publiques, il serait trop de demander aux partenaires en plus du financement des routes, celui de leur entretien. D’où la réforme qui a abouti à la création d’un certain nombre de redevances dont celle du péage. Et, selon les normes, il est dit qu’à tous les 100 km de route bitumée parcourue, l’usager doit contribuer.

Avec 14 postes de péages au début, le réseau routier malien compte aujourd’hui 29 postes de péage.  Notre interlocuteur indiquera au passage que certains postes font le péage et le pesage. Ces postes de pesage sont installés pour protéger le réseau routier contre la surcharge.

Parlant de l’apport financier des postes de péage sur l’entretien routier, le premier responsable de la communication de l’Autorité routière/Fonds d’entretien routier dira qu’en moyenne, ces postes génèrent plus de 2 milliards de FCFA par an. Pour M. Coulibaly, cette somme ne couvre même pas les 10% des besoins. Pour illustration, dit-il, «au titre de l’année 2015 nous nous sommes engagés pour mobiliser plus de 25 milliards pour l’entretien routier».

Toujours selon le responsable de la communication, un aspect positif de ces postes de péage est le fait que plus de 350 jeunes sont employés. En plus de l’emploi, ces postes contribuent au développement local. A ce titre, les Communes qui les abritent bénéficient de 3% des recettes destinées à financer des actions de développement soit plus 60 millions de f CFA.

Parlant des difficultés, M. Coulibaly mentionnera le manque d’adhésion des usagers. Il a souhaité au passage que les citoyens comprennent l’esprit des postes de péage, parce que dans les principes, l’usager paie le service de la route, ainsi, il contribue à l’amélioration du réseau et cela à chaque passage. Un autre problème reste pour lui la déperdition des ressources. Car, dit-il « nous n’avons pas encore un mécanisme fort pour cerner l’ensemble des recettes». D’autres difficultés sont aussi liées à la couverture du réseau avec l’insécurité qui sévit actuellement.  Ainsi, sur les 29 postes de péage, celui de Gao est fermé depuis 2012, le poste de Douentza a été saccagé. Après sa reconstruction, il fonctionne à mi-temps. «Nous sommes entrain de travailler progressivement à surmonter ces différents problèmes, car pour le moment, en terme de mobilisation de ressources, nous n’avons pas atteint la vitesse de croisière» souligne t-il.

En somme, M. Coulibaly lance un appel aux usagers pour qu’ils comprennent que le péage proprement dit est pour leur confort sur la route. Par ailleurs, dit-il, le premier élément de la sécurité routière, c’est l’état de la route. Et compte tenu de l’étendue du pays et de la longueur de son réseau routier, il faut, que les gens acceptent le principe qu’ils contribuent pour le maximum d’entretien de nos routes.

Dieudonné Tembely

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